
A ce jeu, le maire de Thiès reste très doué. Idrissa Seck ne parle que pour marquer les esprits. Chose réitérée lors de sa sortie hier sur les ondes de Rfm : il a noyé le flot de discours des membres de la mouvance présidentielle, amenés à commenter chacun les propos de leur ennemi intime, allié actuel et futur adversaire politique.
Un « remake » de son adresse à la nation pendant laquelle l’ancien Premier ministre avait, à la veille de la célébration de l’indépendance le 4 avril 2006, annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de février 2007. « S’il (Idrissa Seck) veut se présenter, qu’il se présente. Mais il ne le fera pas parce que ce serait une folie », avait rétorqué, le jeudi 30 mars de la même année, le président Wade dans les colonnes du Monde.
Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. D'incessants allers-retours entre le pouvoir et l’opposition, des « va-et-vient » que Idrissa Seck récuse, lui qui dit être constant dans sa démarche. Hier face aux confrères, l’ancien Premier ministre a, sans le dire, posé un acte notoire. Il a joué la comédie, certes, mais il aura parlé au peuple, aux populations, à la nation alors que c’est à Macky Sall, élu à plus de 65% des suffrages, que revenait cette tâche à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de son accession à la magistrature suprême.
Le 3 avril 2006, le discours de Wade passait inaperçu, noyé dans la déclaration de candidature à la présidentielle du maire de Thiès, qui lui vola la vedette. Remake hier, lorsque Idy adopte la posture de celui que les Sénégalais ont élu. L’édile de la Cité du Rail reconnaît les acquis, critique les manquements de ses alliés, donne des piques au besoin et se positionne en alternative. Parce que Macky Sall dont l’opinion s’attendait à une sortie, est resté aphone : son absence de communication, ce 25 mars, date symbolique, un manquement grave : le président qui devait occuper le terrain, rate un rendez-vous crucial avec le peuple à qui il devait s'adresser. A la place, il a préféré se dérober, "vadrouiller", et envoyer ses lieutenants, dont le Premier ministre Abdoul Mbaye, chargés de parler à la presse, sans trop convaincre. Des lieutenants qui ne mènent pas le débat, mais subissent des coups, contraints à se justifier, à répliquer, et se rendre compte finalement, qu'après les Chantiers de Thiès, les nouveaux chantiers de « Idy », demeurent les mêmes que ceux qu’il a entamés sous Wade : la présidence. Macky Sall est averti !
25 mars 2013, soit quatre ans avant la présidentielle de 2017, Seck se rappelle au bon souvenir de ceux qui ont manqué de faire de lui, en 2012, le quatrième président de la République. A défaut d’être quatrième, l'idée d'occuper la cinquième place lui sert de consolation. « Je suis encore là !», a-t-il voulu signifier aux détenteurs des suffrages. Car la sortie d’Idrissa Seck ce lundi 25 mars, c’était surtout et avant tout, une déclaration d’intention, mo
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