
La vingt-neuvième Coupe d’Afrique des Nations de football en Afrique du Sud continue à apporter à certains de la désolation et à d’autres de la joie. En ce qui concerne les Togolais, le 26 janvier 2013 restera à jamais gravé dans leur mémoire, en raison de la victoire des Eperviers sur les Fennecs d’Algérie par 2 buts à 0. Les Eperviers conduits par leur capitaine Adebayor ont apporté au peuple togolais dans son ensemble la joie, et au-delà la fierté d’être citoyens togolais et d’appartenir à une même communauté. Une fois le coup de sifflet final de l’arbitre malgache, Hamada Nampiadranza, les Togolais sont sortis nombreux dans les rues des villes et villages sur toute l’étendue du territoire pour manifester leurs joies. Jusque tard dans la nuit, les rues de la ville de Kara étaient remplies de monde. Venant de tous les quartiers, les supporters des Eperviers se sont finalement retrouvés à quelques mètres de l’hôtel Kara, dans les bars environnants pour danser du KoolCatché et boire à l’honneur de ceux qui sont partis défendre vaillamment leurs couleurs.
Dans ces moments de liesse populaire qui n’arrivent pas tous les jours, les populations oublient leurs peines, leurs soucis, les difficultés quotidiennes pour penser au pays, à son unité, à son image. Le sport a le mérite d’apaiser les cœurs et de faciliter les relations interpersonnelles. C’est pourquoi les autorités soutenues par tous les Togolais de bonne volonté, doivent continuer à assainir le milieu sportif pour que des victoires comme celle contre l’Algérie soient légion. En dehors de l’assainissement nécessaire pour rassurer tous les acteurs du monde sportif, les autorités doivent aider les premiers responsables de la fédération togolaise à créer de meilleures conditions de travail aux joueurs locaux et aux professionnels qui leur viennent en aide au cours des rencontres internationales. Apparemment les dispositions prises par la fédération togolaise et renforcées par les actions des différents comités mis en place par les autorités gouvernementales, sont en train de porter leurs fruits. L’on peut affirmer que les Eperviers sont partis en Afrique du Sud l’esprit tranquille, prêts à jouer pour l’image et l’honneur du Togo. Jusqu’à présent ils ne réclament pas les primes qui ont été dans le passé à l’origine de sérieux malentendus avec les responsables de la fédération togolaise de football. A en croire les membres des comités de soutien aux Eperviers, des accords étaient intervenus sur ces points. Tant mieux pour tout le monde. Tant mieux pour la renommée du football togolais.
La victoire des Eperviers contre l’Algérie leur ouvre certainement la voie pour la qualification au second tour de cette Coupe d’Afrique des Nations en Afrique du Sud. L’équipe tunisienne battue par la Côte d’Ivoire sur le score de 3 à 0, aura du mal à se relever de sa défaite. Les Togolais revigorés par leur prestation contre les Fennecs algériens aborderont leur dernier match du premier tour avec beaucoup de sérénité, mais aussi avec la détermination d’accéder pour la première fois au second tour. Ils y parviendront, tout d’abord parce qu’ils sont prêts mentalement, mais aussi parce qu’ils ont le soutien total de tous leurs concitoyens vivant au Togo et à l’étranger. Le groupe dit de la mort connaîtra donc dans quarante-huit heures la seconde équipe devant accompagner les Eléphants de la Côte d’Ivoire au second tour. Sans aucun doute, les Eperviers du Togo seront cette équipe. Avec l’accession des Eperviers au second tour et plus tard aux quarts de finale, c’est tout un pays qui en sortira grandi, respecté et honoré à travers le monde. L’équipe nationale togolaise de football a toutes les capacités techniques pour atteindre ces objectifs, et surprendre par d’autres victoires qui marqueront l’histoire du football togolais voire africain. En Afrique du Sud, les Eperviers jouent non seulement pour le Togo, certainement pour leur propre carrière, mais aussi pour tous ceux qui sont morts ou gravement blessés à Cabinda, en 2010 au cours de la Coupe d’Afrique en Angola. Ils portent donc une lourde responsabilité devant l’Histoire. Les poulains de Didier Six en sont bel et bien conscients. Ils feront certainement de leur mieux pour que la joie du 26 janvier demeure intacte dans le cœur de leurs compatriotes. Ce sera tout à leur honneur et à celui du Togo.
Anoumou AMEKUDJI
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