À la rentrée 2015-2016, l’école élémentaire Badara Sarr, ex-École Régionale N° 1 de Mbour, soufflera ses 94 bougies. L’établissement où beaucoup de personnalités ont fait leurs humanités se trouve dans un état de vétusté avancé. Le combat des anciens est de sauver cet établissement qui fête ses 100 ans en 2021 en lui redonnant une seconde jeunesse.
À Mbour, l’évocation de l’école Badara Sarr ravive beaucoup de souvenirs. Elle est l’une des plus vieilles, sinon même la plus vieille école élémentaire de la commune. Elle a contribué à la formation de plusieurs cadres du département, dont l’actuel maire El Hadji Fallou Sylla. L’établissement scolaire d’une douzaine salles de classe pour un effectif de 747 élèves a été oublié. Coincé entre les quartiers Thiocé et Santessou et faisant face à la mairie de la Ville, cet établissement, devenu un patrimoine local, est sous le poids de la vétusté. Construit en 1921, il a vécu et continue de vivre dans un parfait anonymat.
L’ex-école régionale N° 1 de Mbour, baptisée Badara Sarr en 1985 par le professeur Iba Der Thiam, alors ministre de l’Éducation nationale, n’est certes pas encore en fin de course, mais se trouve dans un état piteux et déplorable. Même ceux qui n’ont pas fréquenté cet établissement sont touchés par son état de délabrement.
À l’intérieur, dans un triste et lugubre bureau, le directeur d’école, Modou Cissé, vient de finir d’analyser les résultats du Cfee et de l’entrée en sixième. Ils ne sont pas fameux. « Les résultats sont médiocres cette année. Sur 94 candidats, 12 ont décroché le Cfee et 44 ont réussi à l’entrée en sixième. Ce n’est pas bien fameux », se désole-t-il. Ces contreperformances, il les met sur le compte des élèves qui n’apprennent plus comme avant. Il verse aussi dans la corbeille des justifications la démission des parents. Toutefois, l’école Badara Sarr, selon son directeur, veut faire encore mieux cette année pour améliorer davantage ses résultats scolaires. Avant Modou Cissé qui a succédé à Mour Guèye Sambe, cette école a été dirigée par Ndiaga Mbodji de 1921 à 1928, puis Limalé Ndiaye, Badara Sarr dont l’établissement porte le nom, Déthié Diouf, Amadou Fadel Fall, Jean Pierre Kamara, Babacar Waly Ndiaye, Yogo Diouf, Alphonse Diouf, entre autres. Et ces illustres personnalités ne seraient pas très fières de ce qu’il est advenu de leur établissement. Son état ne laisse pas indifférent l’actuel directeur. M. Cissé, comme ses prédécesseurs, a déploré la vétusté. Le paradoxe, selon lui, résulte du fait que beaucoup d’élèves qui sont passés par là et sont devenus des cadres, mais sont aujourd’hui invisibles. « L’école vit une triste situation. Ses anciens peuvent se mobiliser et aider dans la mesure du possible à sa réhabilitation, mais on ne les voit jamais », déplore-t-il. Autres griefs martelés par M. Cissé, l’insalubrité autour de l’école. Le mur est devenu un urinoir, et les populations n’hésitent pas à y déverser leurs ordures. On a nettoyé, mais il n’y a rien à faire », relève-t-il. D’ailleurs, a-t-il relevé, le mur de clôture est endommagé par endroit et un pan s’est même affaissé. Et cela constitue, à son avis, un danger pour les jeunes élèves. « Malgré son état de vétusté dans lequel elle se trouve, les enseignants continuent à faire leur travail ».
Les anciens n’ont pas hésité à mettre le doigt dans la plaie. Le coordonnateur de l’Amicale des anciens de l’École régionale N° 1 de Mbour, portée sur les fonts baptismaux il y a trois ans, a exprimé sa désolation de constater l’état de délabrement avancé de l’école qui semblent abandonnée à son propre sort. L’école Badara Sarr où ils ont fait leurs humanités et qui a vu passer près de 100 générations d’élèves n’a presque pas changé.
Mettre à profit le centenaire
Malgré le lancement d’une alerte, les anciens élèves n’ont bénéficié d’aucune réponse favorable de la part des bonnes volontés, des pouvoirs publics. Amadou Diakhaté n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme pour demander la rénovation de l’établissement qui a fêté en 2011 ses 90 ans et qui célébrera son centenaire en 2021. Ce sera, selon M. Diakhaté, une occasion de réunir tous les anciens pour sauver leur établissement. « Nous voulons mettre à profit cette célébration pour sonner une grande mobilisation afin de donner à notre école un nouveau visage. Nous avons déjà initié une cérémonie de distribution des prix. Nous allons lancer d’autres initiatives allant dans le sens de reconstruire cette école qui a vu passer du beau monde », a soutenu Amadou Diakhaté.
Pour Madara Lèye, président du comité de gestion, un certain nombre de projets a été initié pour restaurer ce patrimoine, mais les moyens ne suivent pas. « Nous cherchons des partenaires, mais c’est très difficile. L’école a forgé de grandes personnalités, mais on ne ressent pas leur implication pour redonner à cette école son lustre d’antan », fait savoir M. Lèye. Les anciens se battent pour sa sauvegarde. L’école Badara Sarr, c’était hier leur école, celle de leurs parents, leurs grands-parents parfois, et celle de leurs enfants aujourd’hui. Et pour eux, il est grand temps que cet établissement connaisse une nouvelle vie, après 94 ans d’existence.
Samba Oumar FALL
8 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2015 (15:36 PM)1) 2 anciens "célèbres" et fiables qui lisent ces commentaires n'ont qu'à se porter volontaire en :
2) Créant faisant une page facebook "des anciens de l'école badara sarr"
3) Collecter via cette page facebook des engagements de dons dont les montants sont laissés libres à l'appréciation de chacun.
Il faudrait cet esprit de lobbying des "anciens de" pour les écoles en décrépitude.
Anonyme
En Octobre, 2015 (16:11 PM)Pa
En Octobre, 2015 (19:20 PM)Anonyme
En Octobre, 2015 (19:55 PM)Vous devinez aisément que je suis de très près la question; je ne me débine point mais qu'est-ce qu'elle belle l'action lorsqu'elle menée tout le monde et non certains. Fraternellement !!!
Anonyme
En Octobre, 2015 (20:18 PM)Atypico
En Octobre, 2015 (10:37 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (14:29 PM)Anonyme Louga
En Octobre, 2015 (20:38 PM)Participer à la Discussion