
Le niveau d’apprentissage reste très faible au Sénégal avec un taux de réussite de 18,6% qui cache des disparités suivant les matières, les établissements et les localités, selon une enquête menée en 2014 par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales de l’Ifan auprès de 10 000 ménages. Soit 26 086 enfants âgés de 6 à 14 ans.
Ce sont les vérités d’une enquête-ménage dénommée baromètre Jangandoo (étudier ensemble), réalisée en 2014 par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes) de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). Elle révèle qu’au Sénégal, 18,6% des enfants ont un faible niveau en français ou en arabe. Cette étude a été réalisée auprès de 10 000 ménages, soit 26 086 enfants âgés de 6 à 14 ans dans les 45 départements du pays.
Dans ce cadre, les enfants ont été testés dans les langues française et arabe en lecture, mathématiques et culture générale. Mais, l’on note un écart considérable entre les performances en culture générale (86,7%), en lecture (27,7%) et en mathématiques (22,2%). De manière générale, c’est la compréhension des cours qui pose problème aux écoliers. «La compréhension des cours reste un défi majeur pour les élèves», affirme Abdou Salam Fall, coordonnateur du baromètre Jangandoo.
Par ailleurs, l’enquête a montré que les enfants testés en français sont plus performants en lecture (33,2%) que ceux testés en arabe sur la même matière (11,4%). Cette tendance s’est confirmée avec les évaluations faites en mathématiques. En effet, cette épreuve reste la bête noire des élèves même si les enfants testés en français sur les maths sont plus aptes (27,7%) contre 5,6% chez les arabisants. S’il y a une matière qui réussit aux apprenants sénégalais, c’est bien la culture générale. «Plus de 8 enfants sur 10 réussissent à la culture générale», se félicite Abdou Salam Fall.
Toutefois, le taux de réussite en culture générale suit la même logique de dominance de l’école française sur l’arabe avec (88,8%) contre 80,7%.
L’enquête a aussi montré une disparité sur les exploits des élèves, selon les régions. Concernant la lecture, la région de Dakar arrive en tête avec 44,5% de réussite. Elle est suivie de Diourbel avec 30,7% et 28,3% pour Ziguinchor. Le plus bas niveau en lecture est observé dans la région de Kolda (11,1%) précédée par Kaffrine (15,8%).
Cependant, l’étude dévoile des intervalles significatives observées en fonction du statut du lieu d’apprentissage (privé ou public), des caractéristiques du ménage et ceux du lieu d’apprentissage. Et ce sont les enfants fréquentant les établissements privés qui ont pris le dessus sur leurs camarades des écoles publiques. Les institutions françaises privées réalisent un taux de 57,5% en lecture et 48,7% en mathématiques alors que les établissements publics obtiennent 31,2% en lecture et 26,3% en mathématiques.
Des disparités ont été également relevées en fonction des régions concernant la culture générale avec en tête celle de Dakar (94,3%) suivie de Ziguinchor (93,1%), Diourbel (91,1% jusqu’à 74,2%) et de Kaffrine qui se retrouve au bas de l’échelle. «Les élèves réalisent de meilleures performances lorsque les énoncés sont plus concrets», a fait savoir le coordonnateur du Lartes/Ifan, Abdou Salam Fall.
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