Dr Abdoulaye Niane, Professeur à l'Université Alioune Diop de Bambey, par ailleurs leader du parti "Teranga" doute que les mesures prises par le Chef de l'État, Macky Sall concernant notamment l'augmentation des bourses, puissent régler la situation des universités sénégalaises.
"Le malaise est perceptible et permanent dans les universités sénégalaises, diagnostique-t-il dans l'émission "Opinion" de ce samedi 9 juin 2018 sur Walf tv. Aujourd'hui, le point culminant a été atteint avec la mort de Fallou Sène à l'Université Gaston berger de Saint-Louis".
Poursuivant, l'enseignant-chercheur ajoute qu' "il y a des réformes qui sont en cours. Certaines sont bonnes mais ce qu'il faut dire dans le fond, le management de ces réformes est extrêmement mauvais."
"C'est un management imposé, déplore-t-il. Ce ne sont pas des réformes mûries avec la communauté universitaire, les acteurs, les enseignants, le Saes, les autres syndicats mais aussi les étudiants. Et quand dans les conditions de mise en œuvre de politiques publiques, il y a des réformes imposées, malheureusement, il y a un retour de bâton. C'est-à-dire qu'on peut avancer quelques mois mais lorsque la crise éclate, il y a des excès. C'est ce qui s'est passé dernièrement."
Dr Abdoulaye Niane assimile les mesures prises par le président Macky Sall après la mort de Fallou Sène, à "de la poudre aux yeux parce que vous ne pouvez pas avoir des difficultés avec le niveau actuel des bourses et du jour au lendemain vous les augmentez."
"Et si on peut comprendre la crise, indique-t-il, les éléments que nous percevons, c'est qu'il y a une gêne financière de l'État pour payer à temps. Comment alors l'État peut-il se permettre une course en avant en disant qu'on augmente les bourses. On ne règle pas les problèmes comme cela en donnant de l'argent aux gens. On ne peut simplement régler la crise universitaire en augmentant les bourses. C'est une crise beaucoup plus sérieuse qu'il faut prendre au sérieux et régler pour le long terme."
Selon lui, "il faut (d'abord) que l'étudiant sénégalais soit logé correctement. C'est-à-dire qu'il faut augmenter l'accueil parce que vous allez aujourd'hui à l'Ugb qui était une université d'excellence qui est devenue une université de masse où les gens sont dans des chambres avec une dizaine au moins d'étudiants."
"Une université comme Bambey, propose-t-il, doit avoir les mêmes bénéfices que l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ou l'Ugb. Malheureusement aujourd'hui, vous allez à Bambey, les infrastructures manquent. Presque 70% ou plus des étudiants ne logent pas dans le campus. Bambey a un gros problème d'infrastructures. Il faut augmenter l'accueil pour que les gens soient à l'aise. Les restaurants aussi doivent être augmentés."
"Maintenant, renchérit-il, il faut aussi travailler sur la pédagogie. C'est extrêmement important. Parce que derrière le malaise des étudiants, il y a des aspects matériels mais il y a aussi les filières qu'on leur fait emprunter. Aujourd'hui, c'est le système Lmd ((Licence-Master-Doctorat) qui est en cours. Vous avez des étudiants qui sont en première année, d'autres qui sont entre la première et la deuxième année. D'autres à qui il reste quelques U.v. Ils ne savant même plus à quelle année ils sont. Il y a de terribles cacophonies dans les universités sénégalaises. Tant qu'on ne règle pas cela, il y aura toujours des problèmes."
2 Commentaires
Anonymetudiant
En Juin, 2018 (20:02 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (07:40 AM)Participer à la Discussion