Plus de 30 ans après la tenue des Etats généraux et après 20 ans de mise en œuvre, d’importants projets et programmes et une volonté politique soutenue, la situation de l’école sénégalaise reste toujours marquée par de multiples crises. D’où la tenue des Assises de l’Education et de la Formation dans la perspective d’inverser la tendance
L’objectif des Assises de l’éducation et de la formation ouvertes, avant-hier, par le chef de l’Etat Macky Sall est « de permettre à la communauté éducative, dans sa diversité et sa pluralité et dans une démarche inclusive, d’être au chevet de l’Education et de la Formation pour un diagnostic sans complaisance ». Tout est parti d’un constat : malgré les importants efforts et une grande mobilisation des ressources en faveur de l’éducation, le système éducatif sénégalais est confronté à des problèmes persistants. En effet, les résultats obtenus sont en-deçà des ambitions et des investissements consentis. Pourtant, il existe une réelle volonté politique de faire de l’éducation et de la formation une priorité, volonté qui s’est traduite par l’accroissement des efforts de l’Etat en termes de financement. En moyenne, 6 % du Pib est consacré à ce secteur alors que la moyenne africaine est de 4,6%.
A cela, s’ajoute un appui consistant de plus de 15 partenaires techniques et financiers régulièrement mobilisés dans les domaines de l’accès, de la qualité et de la gestion. Cela s’est traduit par des progrès réels pendant la décennie 2000-2013 en construction et en réhabilitation d’infrastructures scolaires ; le recrutement d’enseignants et l’amélioration du taux d’encadrement des élèves ; l’élaboration et l’expérimentation de nouveaux curricula. Quelques chiffres témoignent de ces avancées notables. Il s’agit, dans l’élémentaire, du taux brut de scolarisation qui est passé de 67 à 93 % entre 2000 et 2013. Dans l’enseignement moyen, ce taux est passé de 19 % à 58 % durant la même période. Le taux d’achèvement est passé de 38% à 65 % dans l’élémentaire.
En dépit de ces performances, le système éducatif sénégalais est plombé par des insuffisances persistantes. Beaucoup d’enfants restent encore en marge du système faute d’y entrer ou d’achever leur cycle d’éducation et de formation. Par exemple, le taux d’achèvement au primaire est de 65 % en 2013.
La décision d’une éducation de base de 10 ans n’est toujours pas réalisée et l’organigramme du département en cycles ne respecte pas ce principe. Le taux d’abandon au niveau primaire est de près de 10 %. Au niveau moyen, le taux de redoublement est de 16 % et celui d’abandon de 9 %, en 2012. Les abris provisoires restent importants. En 2012, on en comptait 3.500 sur l’ensemble du territoire national dans l’élémentaire, le moyen et le secondaire. Et là où il y a suffisamment de salles de classes, on note un manque d’équipements scientifiques. C’est à juste raison donc que les participants à ces Assises se sont accordés à dire que « le temps de la refondation a sonné ».
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