Le ministre de l’Enseignement supérieur, Serigne Mbaye Thiam a visité hier, l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’objectif était de constater l’état d’avancement des travaux et de s’informer sur les problèmes de ce temple du savoir. A l’issue de la visite, le constat est certes sans appel, mais sans aucune surprise, puisque les difficultés sont toujours les mêmes depuis près de 10 ans.
A propos du niveau d’exécution des chantiers, le ministre affiche un optimisme. Certes, la visite a permis de constater qu’aucun d’eux n’est achevé, mais quand même il y a une nette amélioration. La cité des enseignants par exemple affiche déjà une certaine beauté. Il ne reste pratiquement que les services. Ce qui est loin d’être le cas pour les chantiers de la faculté de Médecine et de la faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg). Ces chantiers nécessitent encore de gros travaux et une certaine intensité dans le travail.
N’empêche, sur la foi des entrepreneurs, le ministre a déclaré que les bâtiments seront prêts entre octobre et décembre prochain. Précisément le 15 octobre pour la cité des enseignants située à Fann résidence et fin décembre pour le bâtiment de la faculté de Médecine où «il y a de grosses difficultés». Le ministre assure que de son côté, l’Etat a déjà sécurisé les 8 milliards nécessaires à l’achèvement des travaux. Une façon de dire que la balle est dans le camp des entrepreneurs. Il promet cependant, de veiller à l’avancement des travaux semaine après semaine. En plus de cela, un montant budgétaire en 2013 est aussi prévu pour faire face à d’éventuelles demandes. Tout cela pour une rentrée universitaire sans friction.
Au cours de la visite, Serigne Mbaye Thiam s’est également confronté aux dures conditions de travail des étudiants. En se rendant à l’amphithéâtre Ousmane Socé Diop, il a constaté que dans cette grande salle bondée de monde, le professeur de physique-chimie, qui fait son cours d’algèbre, n’a pas de micro. Pire, le plafond au dessus de sa tête est troué. Pratiquement aucune sécurité. Tout ceci pose le problème global d’infrastructures à l’Ucad. 23 000 places dans 217 salles physiques pour 72 926 étudiants, d’après le directeur de l’enseignement et de la réforme le Pr. Abdou Karim Ndoye.
MODERNISATION DU REGIME FINANCIER
Par ailleurs, l’infrastructure n’est qu’une partie des difficultés de l’Ucad. L’université connaît aussi un déficit financier. Avec une dotation de 20 milliards de la part de l’Etat, l’Ucad connaît des problèmes de trésorerie, à tel point que les fournisseurs l’évitent, du fait qu’elle est une mauvaise payeuse. «Un décret modernisant le régime financier est en cours», informe-t-il.
En outre, l’Ucad ainsi que les autres universités connaissent aussi des insuffisances en personnel enseignant. Ce qui fait qu’elles traînent également des lacunes en matière d’encadrement, par conséquent, de qualité et d’efficacité interne. Sans compter le mode de gestion souvent opaque. Sur toutes ces questions, le ministre annonce de nouvelles lois sur le fonctionnement de l’Université. Notamment la création de «conseil académique et conseil d’administration, avec obligation de rendre compte».
Désormais, il y aura un contrat de performance qui liera les universités à l’Etat. «Nous aurons des relations contractuelles entre l’Etat et les universités, avec des ressources additionnelles», déclare le porte-parole du gouvernement.
Université de la banlieue : 17 milliards pour le démarrage des travaux
Par B. WILLANE - L’Université de la banlieue verra bientôt le jour. Sans donner de délai, le ministre de l’Enseignement supérieur assure que les travaux ne vont plus tarder à démarrer. Le montant est estimé à 17 milliards de francs Cfa. «Le ministère de l’Economie et des Finances a déjà un terrain disponible à Sébikhotane.» Le ministre explique cela par le fait qu’il n’y avait pas de réserve foncière dans la banlieue proche, «parce qu’une université demande beaucoup d’espace».
A propos du futur dirigeant, il déclare «à l’heure actuelle, un comité de sélection est en train de se réunir pour choisir le coordonnateur et futur recteur de cette université». Quant aux filières, la capacité d’accueil et les autres questions propres à cette université, le ministre Serigne Mbaye Thiam demande d’attendre que ce futur recteur commence son travail pour donner les détails.
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Et Les Autres Universités
En Août, 2012 (22:17 PM)Participer à la Discussion