
En tournée dans le sud du pays notamment dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, le secrétaire général du Seams/Cusems a présidé une conférence organisée par la section régionale de son syndicat. En marge de cette activité, il s’est confié au correspondant de Seneweb pour débattre sur les questions scolaires de l’heure.
Monsieur Mamadou Lamine Dianté, qu’est-ce qui a motivé votre déplacement aujourd’hui sur Sédhiou ?
Nous sommes à Sédhiou au nom du bureau national du syndicat autonome des enseignants du Sénégal (Saems) affilié au cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen-secondaire (CUSEMS). Nous venons présider la première édition de la journée de réflexion sur « éthique syndicale et crise scolaire » organisée par la section régionale du Saems/Cusems que nous saluons au passage. Un thème d’ailleurs que nous trouvons très pertinent compte-tenu du contexte actuel et qui entre aussi dans notre agenda de formation de nos militants.
Quel est ce contexte que vous évoquiez tout à l’heure ?
Vous savez l’école sénégalaise traverse une situation assez difficile. Déjà, nous trainons les passifs de l’année dernière. Comme vous le savez, l’année dernière, entre les deux tours, le pré élu, Macky Sall avait demandé aux enseignants de suspendre leur mot d’ordre de grève. Il s’engageait ainsi, une fois élu, de régler la crise scolaire. Malheureusement, nous constatons que les actes ne correspondent pas à l’engagement qu’il avait pris.
Ce qui signifie que le Saems est déçu ?
Déçu ? Je crois que le mot est trop faible pour qualifier ce que nous ressentons. La vérité est que le dialogue social est en panne du moins en ce qui concerne la gestion du dossier scolaire. Le ministre de la Fonction publique n’a aucune volonté de régler les doléances des enseignants comme s’il se faisait le malin plaisir de voir l’école sombrer.
La menace de suspension des salaires appliquée à vos collègues de John Kennedy ne vous fait pas peur ?
Vous savez, ce qui s’est passé au lycée John Kennedy, c’est ce qui se passe au lycée d’Oussouye et au lycée de Tivaoune. Cela montre encore une fois de plus que les autorités n’ont que faire des procédures dans ce pays. Nous avons appris que les ministres correspondent par SMS pour gérer les dossiers des enseignants ; ce qui est une violation systématique des procédures. Nous disons, à partir de ce constat, que tous les enseignants du pays sont en sursis car, à partir d’un simple SMS on peut procéder à la coupure d’un salaire au Sénégal.
Comment comptez-vous réagir pour faire face à une telle situation ?
Le Saems est en tournée nationale pour sensibiliser les militants à d’éventuelles luttes car, la confrontation est inévitable avec les nouvelles autorités.
Le défunt Cusems n’étant plus, vous sentez-vous encore assez forts pour tenir tête au gouvernement ?
L’unité du mouvement syndical est un principe fondateur de notre organisation syndicale. Le Cusems, nous l’avons créé avec le Snems (syndicat national des enseignants du moyen secondaire). Nous avons cheminé pendant longtemps mais à un moment, nous n’avions plus la même vision. Nous étions obligés de nous séparer au grand dam des enseignants. Néanmoins, nous avons continué à travailler et nous sommes l’un des principaux artisans de l’unité retrouvée dans le mouvement syndical. Nous avons aujourd’hui le grand cadre syndical constitué du Snems, du Saems, des 22 syndicats qui forment le Cuse. C’est dans ce cadre que nous prenons en charge les revendications des enseignants et nous sommes prêts à faire face à ces autorités
Mamadou Lamine Dianté est-il candidat à sa propre succession ?
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