Créée en 2006 par la conférence épiscopale régionale des évêques de l’Afrique de l’Ouest et disposant d’une unité universitaire dans chaque pays membre, l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) section sénégalaise s’apprête à organiser deux évènements majeurs : l’inauguration de l’Institut supérieur de gestion Saint-Michel et la remise de diplômes à ses étudiants. Dans cet entretien, son secrétaire exécutif, Jean-Marie Sène, revient sur la création de cette université et les défis qui l’attendent.
Pouvez-vous revenir sur la création de l’Ucao ?
L’Université catholique de l’Afrique de l’ouest a été mise en place par la conférence épiscopale régionale des évêques de l’Afrique de l’ouest. C’est une seule université, mais implantée dans plusieurs pays. On a une unité universitaire, comprenez une faculté, dans chaque pays membres. On en a une à Yamoussoukro pour les sciences de la Santé, une à Bamako pour les sciences de l’Education, une à Conakry pour les sciences Politiques, une à Cotonou pour l’Agriculture, une au Togo pour l’Informatique, une au Burkina Faso pour l’Agronomie (agro-business). L’unité du Sénégal s’occupe des sciences de la Gestion et couvre les pays de la conférence épiscopale de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Cap-Vert.
L’Ucao se trouve dans les locaux de Saint-Michel, mais il semblerait qu’à terme, elle doit être installée dans la région de Ziguinchor.
C’est exact. L’unité universitaire de l’Ucao au Sénégal doit être implantée à Ziguinchor, dans la communauté rurale de Koubalang, où on nous a déjà cédé un terrain de 80 hectares. Pour le moment, nous fonctionnons par phase, parce qu’il n’est pas facile d’implanter une unité universitaire à 18 km de Ziguinchor, en pleine forêt. Il faut tout un processus pour y arriver. C’est la raison pour laquelle, pour le moment, l’Ucao a été confiée à Saint-Michel, en attendant que les locaux de Koubalang soient prêts. Déjà, à Ziguinchor, nous avons démarré avec l’Institut supérieur catholique de gestion depuis 2006. Il a une capacité d’accueil de 800 étudiants.
Parallèlement, nous avons demandé à l’Archidiocèse de Dakar l’autorisation de construire, dans l’enceinte de Saint-Michel, un immeuble pour accueillir l’Institut supérieur de gestion de Saint-Michel. En effet, avec les Masters ouverts par l’Ucao et le développement des Licences professionnelles, l’établissement devenait exigu. C’est pour dire que, de façon résolue, Saint-Michel s’oriente vers l’enseignement supérieur tout en gardant son volet secondaire, parce que nous avons toujours le second cycle et l’enseignement professionnel.
A quand la construction de l’Ucao ?
Le montage financier a été déjà fait, le processus est en cours et le financement est en train d’être mobilisé. Ce genre de projet ne peut pas être réalisé sur un simple claquement de doigts. Nous ne pouvons pas nous contenter seulement d’emprunts, il faut une dynamique pour aller chercher des ressources additionnelles. En mettant en place l’Institut supérieur de gestion, un centre de recherche sur la rue Paul Holle, l’Institut de Ziguinchor, et en affiliant des établissements comme Sainte-Jeanne d’Arc post-bac, l’Institut mariste d’enseignement supérieur, nous créons une capacité financière qui pourra nous permettre de financer ou de compléter un prêt pour la réalisation de cet édifice. Aujourd’hui, toute la pré-phase est terminée et nous allons résolument vers la construction de ces locaux à Koubalang. Nous espérons pouvoir y faire la rentrée 2013 avec au moins 250 étudiants.
Pourquoi avoir choisi d’installer cette université à Ziguinchor ?
C’est le choix des évêques. Et c’est un choix très éclairé. Si on regarde la cartographie sous-régionale, en termes d’influence, la région de Ziguinchor est centrale par rapport au Mali, à Kolda, à Tambacounda, à Kaolack, à la Gambie, à la Mauritanie, aux Iles du Cap-Vert, à la Guinée Conakry et à la Guinée-Bissau. Au-delà de cela, Ziguinchor est une zone où il y a la précarité. Mais vous allez me dire comment se fait-il qu’une université privée puisse s’implanter dans une zone pauvre ? Mais je vous rétorquerai que le rôle de l’Eglise n’est pas d’aller là où il y a la richesse. Son rôle est d’aller là où il y a la pauvreté pour aider les gens à s’en sortir.
Les frais de scolarité de l’Ucao sont-ils accessibles aux revenus limités ?
Une des recommandations des évêques est de tout faire pour casser les prix de manière à permettre un accès à tout le monde. Tout en sachant que nous avons une politique sociale à l’Ucao. Chaque année, nous offrons des bourses à des étudiants en leur permettant de suivre gratuitement leur formation.
L’Ucao est-elle reconnue par le Cames ?
L’Ucao est membre du Cames. En plus, à Saint-Michel, nous avons déjà la Licence comptabilité-finance et la Licence et le Master en comptabilité finance qui sont reconnues par le Cames. Au niveau de Sainte-Jeanne d’Arc, l’une de leurs Licences est reconnue par le Cames. Nous avons une Licence en gestion informatique qui a été proposée et on attend la réponse. Donc, nous sommes dans le processus du Cames. Nous sommes dans le processus de l’assurance qualité.
L’Ucao, en début décembre prochain, prépare 2 évènements majeurs. Pouvez-vous en dire plus ?
En effet. Le mardi 4 décembre, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, avec la conférence des évêques du Sénégal, va présider la cérémonie de remise de diplômes à la promotion Aimé Sène au Grand théâtre. Ils seront 500 récipiendaires à recevoir leur parchemin. Dans l’après-midi, le Cardinal, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, va inaugurer les locaux de l’Institut supérieur de gestion Saint-Michel qui a coûté 1,2 milliard de FCfa, pour une capacité d’accueil de 3.000 à 4.000 étudiants. Une fois que l’Ucao migrera à Koubalang, cet institut restera au sein de l’Ucao comme école affiliée.
L’insertion des jeunes diplômés se pose avec acuité dans le pays. L’Ucao développe-t-elle une politique d’insertion de ses diplômés ?
Nous avons mis en place une cellule insertion et placement des étudiants. Chaque année, nous plaçons des étudiants jusqu’en Gambie, dans le cadre des stages. Nous avons développé des partenariats avec des entreprises pour y placer des jeunes. C’est le cas, récemment, avec le groupe Bolloré. Certains de nos étudiants les plus méritants sont envoyés en stage en France.
L’Ucao s’est donc faite une bonne place dans l’enseignement supérieur au Sénégal ?
Aujourd’hui, je peux dire, sans aucun complexe, que nous faisons partie des meilleures universités implantées au Sénégal car nous avons pu capitaliser sur l’existant qu’est l’enseignement supérieur catholique, un des partenaires de choix de l’Etat en matière d’éducation. Parce que nous enseignons de la maternelle à la terminale.
Propos recueillis par Elhadji Ibrahima THIAM
4 Commentaires
Pitbull
En Novembre, 2012 (08:39 AM)Dofff!
En Novembre, 2012 (09:14 AM)Codou Fall
En Novembre, 2012 (13:27 PM)toutes mes félicitations et mes encouragements.
je suis un produit de l'enseignement catholique, du primaire à la terminale avant de partir au canada. un exemple.
Youssou,rone, Alioune Geuye
En Novembre, 2012 (01:52 AM)Participer à la Discussion