Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, a plaidé, jeudi à Dakar, pour une "discrimination positive" en faveur enseignantes-chercheuses et étudiantes, en vue de les aider à faire avancer leur carrière académique.
M. Niane se dit "persuadé qu'une discrimination positive permettant aux enseignantes-chercheuses et étudiantes d'avancer dans leur carrière académique ne pourra qu'aider l'ensemble de la nation (…)". Il présidait la cérémonie officielle d'ouverture d'un colloque international portant sur ''Femmes universitaires, femmes de pouvoir ?".
Selon M. Niane, "seul un potentiel scientifique national renforcé" pourrait permettre "d'atteindre l'émergence économique et d'améliorer le bien-être de la population".
Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a rappelé que le souci de trouver des solutions à la question de la sous-représentation des femmes dans les sphères de décision avait amené le Sénégal à instaurer une loi sur la parité.
Celle-ci se voulait une réponse aux critiques de certaines franges de l'opinion, selon lesquelles, le manque de volonté politique était à l'origine du faible taux de participation des femmes à la vie publique.
"Grâce à cette loi, le visage des instances délibératives de notre pays a changé", a souligné le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, avant de signaler les changements opérés à la Primature, à la tête des exécutifs régionaux, dans certains ministères, entre autres structures publiques.
Il reconnait que ces avancées ne sont toutefois pas suffisantes et promet que l'Etat du Sénégal va agir sur plusieurs leviers pour "permettre aux femmes de se déplacer dans des conditions d'exercer les mandats et les fonctions qu'elles souhaitent assumer".
Revenant sur la situation des femmes dans les instances délibératives des universités sénégalaises, Mary Teuw Niane déplore leur faible représentation et leur exclusion des postes de responsabilité.
Il reste que ces écarts entre hommes et femmes restent toujours de mise dans tout l'espace de l'Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA), a relevé M. Niane.
"Il est souvent difficile pour les femmes" d'allier responsabilités familiales et administratives, a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Il a insisté sur la nécessité de relever le "défi" représenté par le déséquilibre noté dans la représentation des hommes et des femmes dans l'espace universitaire, estimant que "le pouvoir ne saurait se conjuguer exclusivement au masculin".
Durant cette rencontre prévue pour deux jours, des universitaires vont traiter de l'accès des femmes aux pouvoir et des freins à l'accès aux responsabilités. Les participants débattront aussi de la présence des femmes sénégalaises dans l'enseignement supérieur, afin de dégager des pistes de solutions.
Plusieurs personnalités étaient présentes à cette cérémonie, dont Abdelllatif Miraoui, président de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), à l'initiative du colloque, Fatou Kiné Camara, la représentante du recteur de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
L'AUF, opérateur direct reconnu du Sommet des chefs d'Etat de la Francophonie, précise que cette réflexion "s'inscrit en droite ligne du thème du XVe Sommet de la Francophonie, prévu à Dakar en fin novembre prochain (29-30). Cette rencontre se tiendra sur le thème "Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix et acteurs de développement".
Cette rencontre est présentée comme "le prolongement de l'Initiative de Cancun au Mexique (mars 2014) lancée par l'Agence universitaire de la Francophonie en faveur des femmes universitaires par la mise en place d'un Réseau francophone de femmes responsables dans l'enseignement supérieur et la recherche".
5 Commentaires
Mooo
En Novembre, 2014 (15:15 PM)Goafrica
En Novembre, 2014 (15:58 PM)Femme G
En Novembre, 2014 (19:41 PM)Boulouf
En Novembre, 2014 (02:04 AM)Le gouvernement doit plutôt créer les conditions sociales et économiques pour la scolarisation des filles et leur maintien à l'école , lutter contre les mariages précoces et les grossesses non désirées etc.,
Les femmes qui ne sont pas moins intelligentes que les hommes feront le reste !
Salam
@mtn
En Novembre, 2014 (08:12 AM)Participer à la Discussion