Après quatre mois de dialogue de sourds entre le gouvernement et les enseignants à propos de l’application des accords signés depuis 2014, il n’y a toujours pas une lueur d’espoir. Seneweb s’est rapproché des enseignants, pour leur demander le bilan qu’ils tirent des 4 mois de lutte, comment ils apprécient le silence du gouvernement, les menaces brandies et les perspectives d’une issue heureuse.
Mamadou Kaïré, professeur de français, au nouveau lycée Balla Mousa Daffé, est conscient que la situation est critique voire grave. Il appelle alors l’Etat à prendre ses responsabilités car, dit-il, les enseignants sont dans leurs droits. Son collègue M. Diop, professeur d’histoire et de géographie du même établissement est du même avis. « Quand des élèves brulent leurs tenues pour exiger le retour des enseignants en classe, cela est révélateur de la gravité de la situation ».
M. Diop rappelle qu’en plein pieds dans le second semestre, les compositions du premier ne sont pas encore organisées alors que quinze jours de vacances se dessinent à l’horizon. Il décrit l’entêtement du gouvernement à laisser la situation se perdurer. Sur le mutisme de l’Etat et surtout du président de la République, M. Kaïré pense que le gouvernement attend la fin de l’année pour réagir comme à son habitude.
Toutefois, il se dit serein quant aux menaces de coupures de salaire ou d’autres sanctions de quelque nature qu’elles soient. « La lutte frontale n’est pas une solution », a-t-il martelé, soulignant que des intellectuels se doivent de s’affronter par les arguments. « Quand on va en guerre on se prépare à tout », a-t-il conclu. Par contre, Mame Ngor Gning, professeur de Sciences physiques estime qu’il ne s’agit point de silence mais de stratégies visant à intimider les enseignants. Déjà dit-il, les déclarations des différents conseillers du président sur la question sont révélatrices.
Se prononçant sur les éventuelles menaces de ponctions sur les salaires, M.Gning ne se dit aucunement être intimidé car c’est le président Macky Sall, lui-même, qui a reconnu que les enseignants sont victimes d’injustice. Sur les perspectives de cette grève, nos interlocuteurs sont loin de perdre espoir. « L’issue peut être heureuse si l’Etat prend ses responsabilités, a tranché M. Kaïré. Son collègue Diop d’abonder dans le même sens : « Il est toujours possible de trouver une solution. Tout dépend de l’attitude du ministre par rapport aux accords signés. Pour M. Gning, la rencontre entre le Premier ministre et les syndicats annoncée pour demain, peut porter ses fruits.
7 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2018 (11:49 AM)Likiloli
En Mars, 2018 (12:39 PM)Peul
En Mars, 2018 (16:03 PM)Peul
En Mars, 2018 (16:03 PM)Peul
En Mars, 2018 (16:03 PM)Peul
En Mars, 2018 (16:03 PM)Anonyme
En Mars, 2018 (17:13 PM)Participer à la Discussion