Si l’année blanche venait à être décrétée à l’Université Gaston Berger de Saint Louis, il n’y aurait pas lieu de s’étonner. Le chapitre de Fallou Sène clos en partie (les étudiants attendent justice), avec la reprise des enseignements, se dresse un nouveau front pour toutes les parties prenantes : le défi de boucler l’année académique 2016/2017. Réunies en conseil, certaines Unités de formation et de recherche (Ufr) veulent proposer à l’Assemblée de l’université une suspension des activités pédagogiques jusqu’au mois d’octobre 2018. En d’autres termes : décréter une année blanche pour aller sur de nouvelles bases à tous les niveaux d’enseignement. Initialement prévue aujourd’hui, mercredi 4 juillet, l’assemblée de l’université a été reportée à une date ultérieure.
Aux élèves l’équation de finir le programme, aux enseignants le défi de finaliser normalement les programmes. La somme des temps perdus avec la grève des enseignants et des élèves, a fini d’installer l’université Gaston Berger de Saint Louis dans une situation embarrassante. En plus d’un état de dégradation des différents blocs administratifs, notamment le rectorat, cerveau de l’institution, l’université de Sanar, déjà très en retard dans la mise en œuvre du calendrier académique 2017/2018, fait face à deux équations : boucler l’année déjà entamée dans certaines unités de formation et de recherche (Ufr) ou faire table rase, notamment, recommencer à zéro en octobre 2018 pour débuter les enseignements.
La réponse à ces deux problématiques actuelles de l’Ugb remet en selle tout le dynamisme du «plan Marshall» avancé par le secrétaire général de la section locale du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), Patrice Corréa qui indiquait sur les ondes de Sudfm, que «l’université est à terre. Le campus dégradé. Le rectorat, réduit en cendres, est mort. Le service pédagogique et autres Ufr sont complétement saccagés». Après plusieurs semaines de grèves, la coordination des étudiants de Saint Louis a décidé de reprendre le chemin des amphithéâtres, le lundi 25 juin, à la suite d’une assemblée générale. Toujours est-il que lasuspension du mot d’ordre de grève illimitée des étudiants ne signifie pas la reprise des enseignements.
Cette dernière dépend de la décision des instances pédagogiques, selon le vice-président de l’Assemblée de l’université, le professeur Mbissane Ngom, qui est par ailleurs, le directeur de l’Ufr de Sciences juridiques et politiques (Sjp). « Le Conseil d’Ufr Sjp s’est réuni pour proposer une suspension des activités pédagogiques à l’assemblée de l’université jusqu’au mois d’octobre 2018. C’est à dire mettre entre parenthèse l’année 2017/2018 pour reprendre les activités normales», souligne Mbissane Ngom. Selon lui, «cette décision est motivée sur la base d’une analyse objective de la situation pédagogique au niveau des différentes sections de l’Ufr ». Il explique : «nous étions en moyenne autour de 5 semaines d’enseignement. Ce qui veut dire que si nous mettons en œuvre les projections de calendrier en tenant compte des grèves des étudiants, nous sommes censés terminer l’année académique 2017/2018 en mai 2019. Cela n’a aucun sens».
UFR SAT ET SEFS DANS LA CADENCE
Si le conseil de l’Ufr Sciences appliquées et Technologies (Sat), selon une source, a décidé de proposer à l’assemblée de l’université de l’autoriser à démarrer une nouvelle année en octobre 2018, c’est le cas de l’UfrSciences de l’éducation, de la formation et du sport (Sefs). Nalla Socé Fall, enseignant dans cette Ufr, a soutenu que «leconseil a proposé de revenir en octobre et de commencer une année normale. La meilleure décision est de reprendre tout en octobre. L’assemblée de l’université décidera». «L’université accuse un retard depuis 2014. C’est problématique. Nous sommes en train de terminer les examens de 2016/2017. Nous avons perdu 8 semaines de cours. Dans le cadre de notre section, ce sera très court d’organiser des évaluations et de faire des examens de rattrapage», a-t-il relevé.
LES ETUDIANTS VEULENT FAIRE COURS
En plus d’exiger la lumière sur l’affaire Fallou Sène, la coordination des étudiants de Saint-Louis veut une reprise des activités pédagogiques qui sont au ralenti sur l’ensemble des unités de formation et de recherches (Ufr) depuis lundi dernier. «La reprise n’est pas effective dans certaines Ufr. Nous voulons une reprise des cours. Nous suggérons un réaménagement du calendrier dans ce sens», confie le président de la coordination des étudiants de Saint Louis, Alexandre Mapal Sambou qui explique «on a participé aux conseils des Ufr qui ont proposé le gel des activités pédagogiques. En d’autres termes : c’est une année invalide. Nous ne partageons pas cette position». Si les positions restent jusqu’ici partagées entre enseignants et étudiants, l’assemblée de l’université prévue initialement aujourd’hui, mercredi 4 juillet, pour donner un avis définitif aux propositions des Ufr, a été reportée à une date ultérieure.
7 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2018 (23:06 PM)Anonyme
En Juillet, 2018 (23:47 PM)Parent D'élève
En Juillet, 2018 (01:07 AM)Anonyme
En Juillet, 2018 (04:31 AM)Anonyme
En Juillet, 2018 (07:21 AM)Anonyme
En Juillet, 2018 (07:32 AM)Anonyme
En Juillet, 2018 (09:39 AM)Participer à la Discussion