Les choses ne sont décidément pas parties pour s’arranger entre les deux hommes d’affaires à la tête de deux empires financiers qu’un marché de véhicules destiné aux collectivités locales oppose avec une férocité inouïe. Dans cette interview réalisée jeudi dernier dans un hôtel de la place, Serigne Mboup s’explique sur les raisons de la confrontation. Le Président du groupe CCBM déverse toute sa bile sur le patron de TSE qu’il accuse de s’incruster en intrus dans un secteur qui a ses règles.
Depuis quelque temps, la CCBM est au centre d’une polémique à propos d‘un important marché de fourniture de véhicules. Qu’en est-il exactement ?
Comme vous le savez, CCBM est aujourd’hui le 3e concessionnaire de véhicules automobiles, mais le premier en termes d’investissements, puisque nous avons érigé au Sénégal une usine de montage de véhicules, qui fait travailler 300 personnes, qui a une capacité de production de 400 véhicules. Et avec un investissement de 15 milliards, nous pouvons bien prétendre à un dynamisme économique, un dynamisme commercial. Importer des véhicules pour les revendre, c’est bien plus facile, mais quand votre ambition vous pousse à investir dans une usine de montage, vous vous battez pour des campagnes. Et concernant ce marché dont vous parlez, nous avons constaté que si tout se passait normalement, nous devrions l’emporter.
Sur quoi vous basez-vous pour dire qu’il y a du favoritisme dans ce marché ?
Tout le monde a constaté que le concurrent contre lequel on se bat et que je ne veux pas nommer n’est pas un vendeur de véhicules…
Mais il faut quand même le nommer pour clarifier les choses, puisque tout le monde sait qu’il s’agit de Cheikh Amar.
Je peux bien le nommer, si vous voulez. Et je le nomme, car quand je fais des recours, je dis bien que TSE n’est pas un vendeur de véhicules, qu’il est inconnu au bataillon car n’ayant rien fait au Sénégal qui puisse le faire considérer comme tel. Ce qu’il fait, c’est de traiter directement avec l’Etat, duquel il tire cent pour cent de son chiffre d’affaires. Alors que nous, nous sommes une entreprise ouverte à tout le monde, qui ne se base pas uniquement sur l’Etat. Et aujourd’hui, par deux fois, nous avons vu des marchés d’automobiles catastrophiques, qui ont terni l’image de la profession.
Regardez les voitures de marque Tata qui circulent, elles n’ont pas de pièces détachées, elles ne sont même pas immatriculées et n’ont pas de papiers. La dernière livraison de véhicules Foton, c’est lui qui l’a faite, mais il ne les a pas achetés chez le fabricant, car, partout dans le monde, les fabricants ne vendent qu’aux concessionnaires. Il est possible de passer par les marchés parallèles et c’est par là qu’il est passé pour acheter récemment les 600 véhicules en question. Car pour cette marque Foton, nous représentons les volets agriculture et camion et tout ce qui détériore l’image de la marque nous concerne. C’est ainsi que nous l’avons même assisté dans la mise à disposition de pièces de rechange et pour faire l’entretien de ces véhicules. Et cela, la police et la gendarmerie peuvent en témoigner. Les véhicules achetés par TSE en 2012, en dehors d’aucun appel d’offres, l’entretien s’est fait chez CCBM.
Mais comment concevoir que CCBM puisse importer et vendre des véhicules et pas TSE ?
La vente de véhicules obéit à des règles, comme tout autre secteur. Pour être docteur et soigner, il faut avoir les compétences et le matériel. On ne dit pas que TSE ne peut pas vendre des véhicules ; par contre, il doit respecter les normes, c’est-à-dire satisfaire aux exigences du cahier de charges, base de l’appel d’offres. C’est ce cahier de charges qui dit que pour souscrire à cet appel d’offres, il faut avoir un garage, avec un personnel qualifié, il faut avoir les pièces détachées pour le matériel proposé, il faut avoir un camion de dépannage. Tout cela, pour protéger l’acheteur. Mais si on ne tient pas compte de tout cela, avons-nous besoin de 300 personnes pour seulement acheter et vendre ? Je crois que 2 personnes y suffisent largement. Cela ne favorise pas l’emploi et si on parle aujourd’hui de Sénégal émergent, il doit reposer sur la production et l’emploi.
Vous voulez dire que le Sénégal n’a pas encore pris le départ de l’émergence ?
Nous voulons simplement attirer la très haute attention de Monsieur le président de la République lui-même qui nous a confirmé à 2 reprises, en Chine et le jour de la Korité, qu’il lancera un appel d’offres en vue de marquer une nette rupture avec le passé.
Cette fameuse usine de montage n’apporte pas encore de plus-value, l’on dit même qu’il n’y a pas grand-chose là-bas.
Rumeurs que tout ça. L’ARMP (l’Autorité de régulation des marchés publics) l’a visitée. Le Ministre de l’Industrie d’avant, (Abdoulaye Baldé), est venu la visiter, le ministre Thierno Alassane Sall l’a visitée et on ne peut douter de son existence. Il en est de même du Directeur de Cabinet de Monsieur le président de la République, alors Directeur Général des Douanes.
Elle existe, oui, mais est-elle fonctionnelle ?
L’usine n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière si l’on sait qu’elle ne réalise que 400 unités soit sa production mensuelle. Un investissement de cette nature ne peut prospérer sans le soutien de l’Etat. Aujourd’hui l’usine bat de l’aile avec pour conséquence une menace sur ses 300 emplois. Comme vous le savez, partout dans le monde, l’industrie automobile est soutenue par l’Etat qui est le plus grand acheteur. A titre illustratif, le Président Obama a remis General Motors sur les rails par l’injection de capitaux publics et la commande d’Etat.
Quels genres de véhicules y monte-t-on ?
On monte beaucoup de types de voitures, il y a quatre à cinq gammes. Nous sommes prêts à organiser une visite des lieux pour la presse. Elle se rendra compte que la qualité de nos véhicules ne souffre d’aucune contestation. Nous sommes fiers d’avoir comme partenaire technique la Chine, 2ème puissance économique mondiale et dont les véhicules sont plus achetés par les Européens en raison du meilleur rapport qualité/prix. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît que l’arrivée de CCBM dans le secteur de l’automobile a fait baisser le prix de cet outil, comme il l’a déjà fait pour les téléviseurs. Nous ne demandons pas à être favorisés, mais si l’Etat nous avait donné juste ce à quoi on a droit, je vous dis que dans le budget de 2013, il aurait économisé quelque 6,3 milliards de F CFA.
Comment cela ?
Il y a des marchés où on est moins-disant et que l’Etat a attribués à d’autres. Mais nous comprenons de mieux en mieux que c’est sur des détails que nous avons été éliminés comme l’interprétation d’un catalogue fourni dans le cadre du marché des 615 véhicules. L’autorité contractante, à la demande de l’ARMP a même saisi notre partenaire en vue de certifier l’authenticité du catalogue que j’ai fourni.
Elle oublie ou ne nous reconnaît pas notre statut industriel alors que nous avons joint au dossier l’attestation délivrée par le Ministère d’Industrie. Il nous paraît plus simple de solliciter la présentation physique d’un échantillon. L’autre partie n’est pas en mesure de satisfaire cette exigence.
Aujourd’hui, on a comme l’impression que CCBM ne gagne plus de marchés, ou qu’il en gagne de moins en moins. Au fond n’est-ce pas cela qui vous frustre ?
Au contraire. Les seuls marchés que j’ai gagnés sont ceux qui m’ont apporté le plus de problèmes. Ce sont les 150 voitures de l’Assemblée nationale et les 100 véhicules du Sénat. Et peut-être quelques voitures achetées par Abdoulaye Wade et qui ont suscité la polémique. Mais, depuis lors, j’ai vendu plus de 7 000 véhicules, donc, ce ne sont pas ces marchés-là qui me font vivre.
Mais je dois à la vérité de dire que même les agents du ministère des Collectivités locales peuvent témoigner qu’avec ce marché, au départ, ils ont voulu en faire un appel d’offres restreint, mais je les ai déconseillés de le faire, car pour un marché de cette importance, il faut un appel d’offres ouvert. Ce que je voulais éviter, c’est ce qui m’est arrivé avec le marché de l’Assemblée et dont tout le monde parle. Aujourd’hui, en 2014, l’Etat a lancé 158 appels d’offres, CCBM a gagné les 43 et en a perdu 58, le reste n’est pas encore dépouillé. Cela veut dire qu’avec notre expérience, notre professionnalisme, nous gagnons 50% de ce qui est dépouillé. J’explique qu’entre 2013 et 2014, nous avons gagné plus de marchés qu’en 2011 - 2012.
Ah bon ! Plus de marchés aujourd’hui qu’en 2012 ?
Je vais vous expliquer. Le plus grand achat de véhicules de l’Etat, qui est effectué par la DMTA, nous l’avons gagné en 2012, nous l’avons gagné en 2013 et nous sommes en bonne position pour le gagner cette année. Et ça, c’est un marché très ouvert, pour tout le monde.
Alors de quoi vous plaignez-vous ?
Ce n’est pas que je me plaigne, mais c’est un combat sur des principes. Je défends des principes. Le premier principe est l’entreprise nationale, car on ne peut comprendre avoir des usines où travaillent des fils du pays, qui y montent des véhicules moins chers et ayant montré ses preuves, et qu’on aille importer des véhicules qui n’ont jamais roulé au Sénégal et dont le vendeur ne dispose pas de garage.
Le second principe est lié aux qualifications requises d’un service après-vente, dont on a fait fi pour octroyer le marché à quelqu’un qui ne l’a pas. Et ce n’est pas moi seul, c’est toute la profession qui dit que si quelqu’un n’a pas les qualifications requises, nous le combattrons ensemble. S’il pense vraiment que je suis capable de manipuler les concessionnaires, manipuler le Forum civil, alors il doit faire très attention à moi. Et puis, il est en train de faire un amalgame très grave, car lorsque le président de la République est allé en Chine, lui et un autre patron d’une organisation que je ne veux pas nommer ont fait leur show en amenant des véhicules qu’ils lui ont présentés, ce qui a du reste beaucoup fâché le protocole et l’ambassade.
Quand on a vu ça, on est allé voir le Président pour lui dire qu’il y a des sociétés installées au Sénégal ; alors il nous a affirmé que ce marché ne se fera qu’après appel d’offres et j’ai été très content de constater que la rupture prônée n’est pas un vain mot. Certains disent : oui, Serigne Mboup avait tout gagné du temps d’Abdoulaye Wade. Je dis que j’ai gagné parce que c’étaient des gré à gré, qui sont prévus par la loi. Mais si aujourd’hui, l’Etat, le Président (Macky Sall) lui-même décide qu’il veut faire la rupture, il veut tout passer en appels d’offres, nous applaudissons, c’est beaucoup plus clair pour nous. Le Président l’a réaffirmé et il l’a montré. Le cahier des charges a été clairement libellé et il n’y avait rien à redire. Le seul doute, c’est qu’il est inconcevable, dans une course de chevaux pur-sang, qu’un âne arrive en tête, ce n’est pas possible et c’est ce qui nous gêne.
L’âne parmi les chevaux pur-sang, c’est donc TSE ?
Je ne dirais pas cela. Mais c’est une course de chevaux pur-sang qu’un âne vient de remporter. Et il n’y a rien de péjoratif dans le terme âne et j’aurais pu choisir autre chose. Même que l’âne peut servir d’emblème, comme pour l’équipe de basket des Etats-Unis. Je veux simplement dire que dans une course où sont alignés des chevaux pur-sang, si un baudet arrive à gagner, c’est qu’il y a anguille sous roche.
Je crois que vous êtes là dans les insinuations. Ne pouvez-vous pas parler plus clairement ?
J’ai été très clair. Ce qui est dit n’a que peu d’importance, c’est la compréhension qu’on en a qui importe. Donc, c’est comme vous l’avez compris.
Mais pourquoi dans un débat pareil, les organisations patronales n’interviennent pas ?
Bien sûr qu’elles sont intervenues. Le Sénégal est un pays qui dit vouloir émerger. Et pour émerger, il faut la transparence. Et la transparence, c’est gagner des points dans le Doing Business. Je sais que l’Etat se plaint quelquefois des tiraillements entre opérateurs sénégalais sur les marchés publics, ce qui retarde l’exécution de ces derniers, mais nous pensons que sil y a la transparence, tout ira très vite. L’exemple, c’est au niveau électoral. Il y avait plein de contestations autrefois, mais depuis que le code électoral est des plus transparents, on n’entend plus de contestations.
Donc pour toi, le problème, c’est la transparence ?
Dans ce dossier-là, on n’en a pas encore terminé. La transparence est en cours. Il y a eu des recours, rien n’est encore définitif. Mais je dis une transparence totale sur toute possibilité de recours. Et puis l’ARMP et la DCMP, que tous les pays d’Afrique viennent copier, doivent préserver leur crédibilité et se blinder contre toute forme de pression, surtout venant de ceux qui se prévalent d’une proximité avec le chef de l’Etat ou une autre autorité. En définitive, nous pensons que cette affaire doit servir de leçon, car dans ce pays, on ne sait plus qui est qui. Il y a des faux journalistes, des faux experts comptables, des faux médecins, etc. Il faut donc qu’on réglemente tous les secteurs afin que ceux qui évoluent soient bien ceux qui doivent, si rien n’est fait, le faire et qu’ils respectent la réglementation.
Si on laisse chacun faire ce qu’il veut, ce sera l’anarchie. Serigne Mboup s’y adaptera et fera comme tout le monde, en fermant ses entreprises et en n’employant que 2 personnes pour acheter et vendre. Mais vous savez que l’entreprise TSE est dirigée par quelqu’un dont l’entourage est formé d’hommes de médias. Il achète tous les organes de presse. Je ne parle pas de corruption, mais de contrôle. Il a plusieurs organes, connus comme inconnus, il est partout. Dans quel but tout cela ? Il est en train de vouloir cacher des choses. Comment peut-on détenir 40% d’une entreprise et s’offusquer d’un reportage de ladite entreprise jusqu’à menacer de faire couler celle-ci ?
Vous faites allusion au Groupe Futurs médias ?
Voilà. Il n’a pas participé à la création de Groupe de presse pour faire vivre les médias mais plutôt pour faire du lobbying. Ça, nous pouvons le faire. Je ne voulais pas le faire, mais il nous pousse à le faire et je vais le faire. S’il faut se donner des coups, je suis prêt. Je ne vais pas l’offenser, mais que lui aussi ne m’offense pas. S’il le fait, je porte plainte contre lui, comme je l’ai déjà fait. Mais rien n’empêche qu’on dise aux Sénégalais que telle entreprise est en train de détruire telle activité économique. On se bat aujourd’hui parce qu’il a détruit l’activité économique du tracteur.
Comment a-t-il détruit l’activité économique du tracteur ?
Il ne prend pas de risque comme nous en prenant un crédit bancaire, en allant acheter ses tracteurs, les exposer en showroom, vendre aux populations ou à l’Etat. Là il y a des risques. Mais attendre que l’Etat vous fasse des commandes, pour aller négocier avec les Chinois, c’est trop facile. L’Etat emprunte ou sort l’argent, vous dites que vous êtes le concessionnaire. Alors que vous n’avez pas d’espace, vous n’avez rien. On l’a vu avec les tracteurs, bien que ce soit le passé.
Quand l’Etat dit qu’il donne gratuitement des tracteurs, c’est la mort complète de l’entreprise. Dites-moi, quel département de matériel agricole d’entreprise fonctionne aujourd’hui ? Il n’y en a pas. Equip Plus, Matforce, tous leurs départements ne fonctionnent plus. Et la personne favorisée, si vous allez chez lui pour acheter un tracteur, il n’en a pas, il fait des coups pour s’en sortir. Il y a aussi l’engrais. Et le ministre de l’Agriculture ( Benoît Sambou), il n’y a pas longtemps, a sorti un certain nombre de marchés fictifs.
Mais ne défendez-vous pas souvent l‘entreprise locale sénégalaise ? TSE n’en est-elle pas une ?
On parle de règlementation. On m’a donné une fois un marché. Je me suis battu pour monter un service après-vente, monter une usine. Mais quelqu’un, un vrai Sénégalais à qui on a donné un marché d’engrais pendant 10 ans, des marchés de tracteurs pendant 10 ans, des villas pour l’OCI, des bureaux pour l’ARTP et qui aujourd’hui n’est pas prêt, n’investit rien, ne prends aucun risque, c’est grave. Ce n’est pas une question d’entreprise. C’est une question de fonds dont on ne voulait pas parler.
Mais aujourd’hui, il est en train de détruire les entreprises, de détruire l’emploi et lui-même ne peut pas se prévaloir de 20 emplois au niveau de la Caisse de sécurité sociale, je ne parle pas des 20 personnes qui l’entourent et qui chantent ses louanges. Je veux dire que la réalité d’une activité n’existe pas. Je défie quiconque de me montrer 20 personnes employées et dont les cotisations sont payées normalement au niveau de TSE ; cela n’existe pas. Qu’on me montre un investissement que TSE est en train de faire, un immeuble, une usine, cela n’existe pas. Allons voir pour les phosphates, il n’y a rien là-bas, alors qu’on nous montre toujours des publicités vantant les milliards USD d’investissement. L’Etat n’a qu’à aller voir ce qui se passe là-bas, il n’y a rien.
Mais quand même, que votre différend se ressente jusqu’à Touba, n’est-ce pas excessif ?
Je ne voulais pas parler de Touba, parce que nous sommes tous des talibés. Mais, quand même, il y a une chose importante à relever : il y a mouride et mouride. Moi je suis né mouride. Donc je ne suis pas étranger à Touba.
Mon appartenance à la confrérie remonte à plusieurs générations.
Ma grand-mère maternelle, Mariama DIAKHATE, issue de Mbakol est apparentée à Serigne Touba.
Mon grand-père maternel, Assane DIENG est oncle de Serigne Cheikh Awa Balla MBACKE.
Ma grand-mère paternelle Sokhna LO est de la lignée de Serigne Touba.
Mon grand-père Makhtar MBOUP est apparenté à Serigne Mbacké Madina dont son fils aîné, Serigne Cheikh BOMBALY MBACKE qui épousa ma mère après le décès de mon père.
Des gens plus fortunés que Cheikh Amar font à Touba ce dont personne n’entend parler. Nous-mêmes faisons à Touba plus qu’il ne fait, sans bruit. Nous n’avons jamais introduit à Touba une chose qui y est interdite, nous ne fumons ni ne buvons de l’alcool, donc nous pouvons fréquenter toutes les bonnes maisons de Touba. Ce qui s’est passé, c’est quoi ? La maison de Serigne Sidy Mbacké, c’est la mienne. J’ai ma sœur qui y est mariée et j’y séjourne depuis 10 ans.
Je suis donc allé présenter mes respects au marabout, qui m’a ensuite mis avec quelqu’un pour me conduire au salon. Là, devant la porte, j’ai trouvé deux personnes qui m’interdisent l’entrée, à mon grand étonnement. J’ai alors demandé qui était dans ce salon et on m’a répondu Cheikh Amar. C’est là que j’ai insisté pour entrer parce que c’est ma maison. Et quand le brouhaha s’est estompé et que je suis entré dans le salon, je ne me suis pas gêné pour dire mes quatre vérités à Cheikh Amar, je ne suis pas son égal, car je suis plus âgé et plus expérimenté que lui. C’est lui qui vient me voir, que j’ai besoin de lui ou qu’il ait besoin de moi. J’ai déploré qu’un maire de Touba, disciple du marabout, laisse aux gardes de corps d’autrui le soin de réglementer les entrées et sorties dans la maison de son guide. Mais en définitive, j’ai été satisfait, puisque quand je suis allé en parler au marabout, il est allé leur remonter les bretelles, leur disant que la sécurité des lieux lui incombait.
En tout cas, moi Serigne Mboup et d’autres, nous allons nous ériger en bouclier pour barrer la route à tous ceux qui profitent de Serigne Touba rien que pour traficoter. Barrer la route aux escrocs, parce qu’on a vendu à feu Serigne Saliou des tracteurs qu’il a payés cash (donc qu’on ne lui a pas offerts) et dont aucun ne fonctionne aujourd’hui. Je défie quiconque de me prouver que les tracteurs de TSE fourgués à Serigne Saliou marchent, car un tracteur a une durée de vie de 25 ans, 30 ans.
Cela n’a pas fait 10 ans et aucun tracteur ne fonctionne. En plus, les 1 500 tracteurs qu’il avait fournis à l’Etat et qui ont été distribués aux paysans, aujourd’hui, ceux qui sont en panne, leurs propriétaires n’ont nulle part pour trouver des pièces détachées ou les y faire réparer. L’engrais, c’est le même problème. Donc je pense qu’il est grand temps qu’on découvre le vrai visage de la personne au grand jour. Si l’Etat veut l’aider, qu’il le fasse et que lui, de son côté, fasse correctement son boulot, dans les règles de l’art, de manière exemplaire aux yeux des Sénégalais.
Mais le conflit qui divise Serigne Mboup et Cheikh Amar n’est-il pas sorti du cadre du business pour devenir personnel ?
Un conflit on peut l’ouvrir, mais on n’en détermine pas les limites.
C’est donc la guerre.
Non, ce n’est pas la guerre entre individus, mais la guerre sur des principes. A l’origine, c’était une affaire d’attribution de marché, mais il l’a transféré sur le champ de la presse ensuite de la confrérie mouride, ce qui n’est pas bien. Car si moi Serigne Mboup j’étais au courant que Cheikh Amar était présent chez le marabout, que ce dernier me le demande ou non, j’aurais pu m’occuper à servir Cheikh Amar, sans problème. Et si j’ai insisté pour entrer dans un lieu où il se trouvait, c’était pour lui faire comprendre qu’il faut qu’il arrête ça. Et même dans l’affaire de Dangote, il a créé une situation semblable en mettant en avant une personne, Cheikh GADIAGA, qui avait affirmé que Serigne Modou MBACKE n’est pas fils de Serigne Sidy chez qui lui Cheikh AMAR était. Pour une autre affaire de tentative de corruption envers l’ex-Premier Ministre, Mme Aminata TOURE, Cheikh GADIAGA est aujourd’hui en prison. L’acteur principal Cheikh AMAR n’est pas toujours inquiété.
Il veut apparaître comme l’argentier du mouridisme, c’est inexact. Beaucoup font plus que lui sans tambour ni trompette. Il cherche à faire croire qu’il a la bénédiction et la protection de Touba. C’est encore inexact. Serigne Touba ne protège personne qui ne soit dans le droit chemin.
Parce que le mouridisme, c’est pour tous les mourides, arrêtons d’y jeter du sable, de créer des conflits à Touba, comme de s’entourer de 20 gardes du corps alors que la sécurité n’y manque pas. En tout cas, moi, Serigne Mboup, on ne me voit pas avec des gardes du corps, surtout à Touba.
Je vais finir par citer trois versets du Coran :
Le premier dit que si vous devez arbitrer entre deux personnes, soyez équitable sinon vous allez priver à une personne son dû.
Dans le Coran, il est aussi écrit « qu’il ne faut pas trouver un édifice qui est bien construit et le détruire sans raison valable ».
Et enfin, « il ne faut jamais obstruer un chemin par où doit passer le plus grand nombre ». Je vous laisse méditer.
Mamadou Wane
L’Enquête
34 Commentaires
Serigne
En Août, 2014 (16:22 PM)-il ne chemine jamais avec une personne plus de trois ans
-il utilise les gens, jusqu'a épuisement et puis les jette à la poubelle avec des arguments fallacieux
-On compte avec les doigts d'une main ceux qui peuvent travailler avec lui:
Birahim fall, Joe Gueye; moussa ba mme seye yafa, Aboubacry Thiam, Ahmed Lo, etc sont des exemples concrets
L’humilité, la sagesse et la grandeur d’une personne ne se mesurent pas par le niveau de son compte bancaire.
Troncom
En Août, 2014 (16:24 PM)Spaghettii
En Août, 2014 (16:37 PM)Tawheed
En Août, 2014 (16:51 PM)Abdoun
En Août, 2014 (16:53 PM)Paroles Vraie
En Août, 2014 (17:05 PM)Khélou
En Août, 2014 (17:47 PM)Skl
En Août, 2014 (17:50 PM)Djoujjou
En Août, 2014 (17:55 PM)Diop
En Août, 2014 (18:22 PM)Repondr
pour avoire un milliard cfa dans son compt en banque il faut epargner 3millions cfa pendant 30ans alors les ministres de wade il y a un seul qui accepte toute la responsabilite karim wade
Leuksene
En Août, 2014 (18:31 PM)Il na encore rien vu
Cciak
En Août, 2014 (18:36 PM)Senegal
En Août, 2014 (18:43 PM)Diop
En Août, 2014 (19:14 PM)si quelqu’un n as rien a se reprocher il doit dormir sur ses 2 oreilles LA LOI
Diop
En Août, 2014 (19:18 PM)Le bradage de SUNEOR, de TRANSRAIL, de la SODEFITEX et la location du jet privé Falcon 50 sont entre autres les affaires scabreuses dans lesquelles son nom est mêlé pour toujours.
- La SONACOS lui avait été cédée à quelques 6 milliards alors qu’elle valait au moins 100 milliards.
- TRANSRAIL retirée des canadiens lui avait été bradée à presque rien de même que la SODEFITEX dans le cadre de la cession à DAGRIS
- Le Falcon 50 aux origines douteuses (don de la Chine ?) était géré par une société de son groupe et loué à l’Etat du Sénégal pour les déplacements de Karim WADE pour des dizaines de milliards.
Les patriotes et citoyens sénégalais savaient qu’il y avait une complicité manifeste entre Karim WADE et JABER et que ce dernier était son bras armé pour le pillage des ressources.
Des facilités de toutes sortes lui étaient accordées sans qu’aucun ministre ou fonctionnaire ne puisse s’y opposer (subventions, annulation d’impôts, exonération loyer immeuble SUNEOR, protection vis-à-vis des concurrents …).
Il était reçu à la Présidence de la République où ses problèmes étaient réglés au-dessus de la tête des Ministres.
Tout a été dit et redit sur cet « ami » du clan Wade et il faut avouer qu’avec lui le bilan est particulièrement lourd pour le Sénégal avec comme palmarès peu élogieux :
-La faillite de la première la filière agricole du pays et l’appauvrissement et le désarroi de millions de paysans.
-La faillite de Transrail et la mort programmée des chemins de fer Dakar/Bamako remplacée de plus en plus par le transport routier (affluence importante de camions maliens à Dakar)
-La mise à genoux de SUNEOR avec le non renouvellement de ses investissements et le départ de ses meilleurs cadres. Ses pertes cumulées se chiffrent réellement à des dizaines milliards sur 5 ans.
-Le doublement du prix de l’huile sur le marché intérieur passe de 600F à 1200F entre 2005 et 2012.
-La chute des exportations d’huile du Sénégal qui était jadis premier exportateur mondial.
-Un rude coup porté aux finances publiques avec la location à l’Etat du Sénégal d’u jet privé surfacturé à souhait.
-La chute de la production cotonnière et la baisse drastique des activités de SODEFITEX.
Aucun opérateur économique sénégalais, même du secteur informel, ne pouvait faire pire que ce qu’a fait « l’ami « des Wade en si peu de temps!
Avec le départ de WADE, les sénégalais s’attendaient à la remise en cause de ces bradages et l’arrêt immédiat du pillage de SUNEOR et des autres sociétés qui lui ont été cédées.
Mais hélas le pillage continu de plus belle comme le montre la poursuite des surfacturations des huiles sur le marché intérieur.
En effet sur chaque tonne d’huile vendue à SUNEOR, JABER continu de prélever une marge de 25.000F à 40.000F que SUNEOR répercute aux consommateurs sénégalais.
Selon les experts, il suffirait qu’une telle ponction saute pour voir baisser le prix de l’huile sur le marché et ça, le gouvernement ne l’ignore pas.
Ce qui est surtout troublant, c’est que quand il s’est agi de baisser les prix des denrées en Mai dernier, les nouvelles autorités n’avaient demandé aucun effort à SUNEOR, se contentant de négocier avec l’UNACOIS qui véritablement ne pouvait rien faire.
Le pouvoir actuel laisse donc faire et on est tenté de croire qu’avec ses moyens financiers énormes tirés du pillage de notre économie JABER a trouvé de nouveaux » amis » ou partenaires au plus haut sommet de l’Etat.
En tout cas, tout porte à le faire croire et le bruit court déjà qu’il aurait vendu son ancien complice Karim WADE pour bénéficier d’une impunité.
Le nouveau pouvoir est attendu sur le dossier important du bradage de la SONACOS et de son patrimoine foncier évalué aujourd’hui à plus de 60 milliards. Il est aussi attendu sur la continuation des fraudes fiscales, sous facturation et surfacturation ordonnées par JABER au détriment de SUNEOR, des consommateurs, paysans sénégalais et du Trésor public.
Il faut rappeler que l’Etat reste actionnaire à hauteur de 20% dans le capital de ka SUNEOR et n’a jamais pu recevoir de dividendes à cause de ce pillage.
La vigilance s’impose également pour la récupération des dizaines de milliards surfacturés à l’Etat pour la location du jet privé géré par JABER.
En tout cas, Abbas JABER ne peut pas s’en sortir aussi facilement en ayant été complice au plus haut niveau du principal fossoyeur de notre économie au cours de la période de l’alternance.
La Brigade de Recherches disposera de suffisamment d’éléments pour éclairer la lanterne des sénégalais et des autorités judiciaires sur le cas de Jaber qu’on peut qualifier de véritable cancer pour notre économie.
Son dossier doit aussi constituer le premier que le Ministre de la Bonne Gouvernance doit ouvrir sur le plan économique. Il le connait à merveille pour avoir déjà mené des investigations précises sur tout ce qui vient d’être développé dans ce texte.DIOP
World Music Day
En Août, 2014 (21:15 PM)From Wikipedia, the free encyclopedia
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The Fête de la Musique, also known as World Music Day, is an annual music festival taking place on June 21, the first day of summer in cities around the world.
The concept of an all-day musical celebration on the days of the solstice, was originated by American musician Joel Cohen, who spent two seasons as a producer of musical radio programs for the French National Radio (France Musique).[citation needed] The idea later was adapted as a national celebration each June 21 in France and made official by the French Minister of Culture, Jack Lang. The festival later became celebrated in 110 countries around the world.
History[edit]
In October 1981, Maurice Fleuret became Director of Music and Dance at Minister of Culture Jack Lang’s request, and applied his reflections to the musical practice and its evolution: « the music everywhere and the concert nowhere« . When he discovered, in a 1982 study on the cultural habits of the French, that five million people, one child out of two, played a musical instrument, he began to dream of a way to bring people out on the streets. It first took place in 1982 in Paris as the Fête de la Musique.
Ever since, the festival has become an international phenomenon, celebrated on the same day in more than 460 cities in 110 countries,[citation needed] including Germany, Italy, Egypt, Syria, Morocco, South Africa, Australia, Vietnam, Congo, Cameroon, Mauritius, Fiji, Colombia, Chile, Nepal, the United States and Japan.[citation needed]
Fête de la Musique's purpose is promote music in two ways:
Amateur and professional musicians are encouraged to perform in the streets, under the slogan "Faites de la musique" ("make music", a homophone of Fête de la Musique).
Many free concerts are organized, making all genres of music accessible to the public. Two of the caveats to being sanctioned by the official Fête de la Musique organization in Paris are that all concerts must be free to the public, and all performers donate their time for free. This is true of most participating cities, now, as well.
Despite there being a large tolerance about the performance of music by the general public of amateurs in public areas after usual hours, the noise restrictions still apply, and can cause some establishments to be forbidden to open and broadcast music out of their doors without prior authorization. So the prefectures of police in France can still forbid them to install any audio hardware in the street.[1]
Raduis
En Août, 2014 (21:36 PM)Temoin
En Août, 2014 (21:39 PM)L . A
En Août, 2014 (21:42 PM)Même, si vous donneriez tout l’or du monde, mais vous n’éteignant pas cette plénitude, vous ne deviendriez pas un authentique talibé ….
Jim
En Août, 2014 (22:05 PM)Masseck Diop
En Août, 2014 (22:16 PM)Faya
En Août, 2014 (22:44 PM)Sauvezgalsen
En Août, 2014 (08:57 AM)Senegal Dieum Kanam
En Août, 2014 (09:04 AM)comment est-il possible d'attribuer un marché aussi important à une entité autre que ceux qui sont sur le marché depuis des années ?
that is the question !
Afrikaverne
En Août, 2014 (09:04 AM)afrikaverne.com
Zal
En Août, 2014 (09:49 AM)Bayesine
En Août, 2014 (10:14 AM)Je sens de la jalousie dans ses mots.
Chacun d'eux peut prendre sa part dans cette activité qu'ils ont en commun sans pour autant gêner son prochain.
C'est pas à lui de dire ceux qui sont en règle et ceux qui ne le sont pas, il y'a des gens payés pour ça, quand même. il n'a qu'à laisser l'ARMP et la DCMP faire leur boulot.
Wa salam!
Senegal Sa Kaname
En Août, 2014 (10:29 AM)Le Senegal ne pourra pas se construire avec ces genres de Citoyen.
Papis 54
En Août, 2014 (10:36 AM)Xelcom
En Août, 2014 (10:50 AM)L'essentiel des industries qu'il annonce sont du toc.L'usine de montage de TV ne fonctionne pas ,alors qu'il importe les Tv officiellement sous regime preferentiel.L'usine de montage de vehicule ne monte plus rien(LA DOUANE DOIT ETRE TRES REGARDANTE SUR LE REGIME DE REEXPORTATION DES OPERATIONS DE CCBM....).
Les fonds du FPE que ce Monsieur a dilapidé n'est qu'un exemple dans les operations bizarres que l'ancien regime trafiquotait avec lui.Aujourdhui il souffre d'avoir perdu le droit de dejeuner a la Presidence.ATTENTION.
Salihou
En Août, 2014 (11:13 AM)Ses attaques contre CHEIKH AMAR sont sans fondement.SERIGNE doit plutot s'en prendre à L'ARMP et à l'ETAT.
Serigne : mouno bok ALTERNANCE bok Nouveau régime.Va travailler et respecte ton personnel afin de pouvoir rembourser le FPE et l'immense dette de CCBM auprés des banques.
Imam
En Août, 2014 (11:42 AM)Laye
En Août, 2014 (11:55 AM)Bilal Fall
En Septembre, 2014 (15:58 PM)Participer à la Discussion