Gilles Yabi est le fondateur de Wathi, think tank citoyen, plateforme de débats basée à Dakar. Économiste et politologue, il est spécialiste des questions de sécurité et de gouvernance dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et francophone. Dans cet entretien, il analyse la récente évolution démocratique du Sénégal, alors que la campagne pour les élections législatives est lancée. Analyse empreinte de préoccupation et d’inquiétude.
Le Sénégal de Macky Sall est-il réellement une dictature comme le clament les opposants, certains observateurs, des membres de la société civile ?
J’anime un think tank, un laboratoire d’idées citoyen qui se donne pour mission d’alimenter un débat public informé, sérieux et constructif dans les pays de la région ouest-africaine. J’estime qu’il est important de rester mesuré lorsqu’on analyse la situation politique de chacun des pays de la région, d’examiner les faits, les pratiques politiques réelles et de ne pas céder autant à la tentation de l’exagération. Cela n’aide pas à avancer. La dictature correspond à des caractéristiques précises de concentration totale du pouvoir, d’absence totale de contre-pouvoir, de contre-poids à l’autorité d’un dictateur. Il n'y a pas de partis d’opposition, pas de presse libre, pas d’organisations indépendantes de la société civile.
“Le Sénégal connaît un recul dans sa trajectoire de construction démocratique, mais cela ne fait pas du régime politique actuel du pays une dictature”
Le Sénégal connaît un recul dans sa trajectoire de construction démocratique, mais cela ne fait pas du régime politique actuel du pays une dictature. Même si toutes les mesures dans des domaines multidimensionnels comme la démocratie et l’Etat de droit ont des limites, beaucoup d’organisations, de centres de recherche, ont développé depuis des décennies des indicateurs qui permettent d’avoir une idée des évolutions politiques dans tous les pays du monde ou presque et de savoir si la tendance va à la construction et à la consolidation de la démocratie libérale ou plutôt dans le sens de la restriction des libertés politiques, de la liberté d’expression, de la concentration du pouvoir, de la réduction ou de l’élimination des contre-pouvoirs.
“Le Sénégal continue d’être parmi les pays les plus démocratiques tout en connaissant au cours des dernières années une évolution préoccupante”
Je peux citer par exemple le « Rapport du Monitoring de l’Autocratisation en Afrique de l’Ouest », qui s’appuie sur la base de données mondiale la plus utilisée pour le suivi de la démocratie (le projet Varieties of Democracy, communément appelé V-Dem). Sur la base des données de l’année 2020, le Sénégal avait le troisième score global pour la démocratie libérale le plus élevé en Afrique de l’Ouest, mais le rapport observait une baisse des scores du Sénégal depuis 2012 dans des sous-domaines comme les contraintes législatives et judiciaires sur l’exécutif, ce qui signifie concrètement un affaiblissement des institutions qui protègent en démocratie des risques d’abus de pouvoir par le gouvernement. On voit bien qu’en comparaison avec la majorité des pays de la région, le Sénégal continue d’être parmi les pays les plus démocratiques tout en connaissant au cours des dernières années une évolution préoccupante.
Quelles sont les caractéristiques d’une dictature ? S’appliquent-elles à ce que nous voyons (arrestations d’opposants, présence de la police devant les domiciles de leaders politiques, interdiction de manifester) depuis quelque temps au Sénégal ?
Comme je le disais, la dictature correspond à des caractéristiques précises de concentration totale du pouvoir dans les mains d’une seule personne, le dictateur, qui dicte de fait sa volonté sur toutes les institutions de son pays. Ce que vous décrivez comme pratiques correspond à des signes d’un durcissement du pouvoir politique qui peut correspondre à des motivations assez diverses comme la perception d’une menace importante émanant de forces politiques et sociales opposées au pouvoir en place, la perception d’une menace réelle à la paix, à la sécurité et à la stabilité du pays, ou la volonté de réduire durablement l’espace de liberté politique dans une logique de conservation du pouvoir à court ou moyen terme.
“Je crois qu’il est dangereux de faire le pari que les forces de sécurité même très bien équipées et formées peuvent en toute circonstance faire face à des foules frustrées et énervées…”
Dans tous les cas cependant, l’État de droit implique la soumission de toutes les institutions politiques, administratives, judiciaires, sécuritaires à la loi et à la constitution qui est la loi fondamentale. Beaucoup de personnalités qui ont mené des combats pour la démocratie et les libertés au Sénégal pendant des décennies et beaucoup de spécialistes du droit rappellent régulièrement par exemple que la liberté de manifestation est la règle et que les interdictions devraient être exceptionnelles et dûment justifiées par une menace grave à l’ordre public.
Le constat que chacun peut faire est que les manifestations autorisées se traduisent rarement par des dérapages et des violences, et que les interdictions de manifester créent des frustrations et des tensions qui se traduisent souvent par des affrontements avec les forces de sécurité et d’autres formes de violence. Je crois qu’il est dangereux de faire le pari que les forces de sécurité même très bien équipées et formées peuvent en toute circonstance faire face à des foules frustrées et énervées, organisées ou non par des forces politiques, sans provoquer des morts et des blessés. Et quand le bilan humain monte, quelles que soient les responsabilités des uns et des autres, un pays comme le Sénégal ne peut que fragiliser les bases de sa stabilité remarquable.
Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères disait récemment sur Twitter que “le monde nous observe”? Le Premier secrétaire du PS français a également critiqué les dérives autocratiques de Macky Sall. L’image du Sénégal est-elle écornée sur la scène internationale ?
Dans le monde dans lequel nous vivons, avec les médias internationaux, les réseaux sociaux qui véhiculent instantanément des photos, des vidéos, des informations sur tout événement dans tous les pays ou presque, il est évident que des manifestations violentes, des arrestations musclées d’acteurs politiques ou sociaux, des déploiements massifs de forces de sécurité avec des moyens quelque peu effrayants, tout cela ne peut qu’affecter l’image du pays concerné.
Le premier atout du Sénégal sur la scène internationale étant sa stabilité politique dans un contexte de paix, de sécurité et de pratiques plutôt démocratiques, il est certain que les tensions politiques récentes, le durcissement des discours des uns et des autres et encore davantage, les violences avec des morts, nuisent à la bonne image du pays. Je rappelle aussi que le contexte sécuritaire et politique en Afrique de l’Ouest est déjà très dégradé avec les nombreux pays confrontés au terrorisme et\ou en transition incertaine post-coup d’État. C’est aussi pour cela que ce n’est pas une bonne idée pour le Sénégal de mettre en péril son image internationale en ce moment. C’est probablement un risque dont est conscient l’ancien ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye.
Dans une récente tribune, des intellectuels, des hommes politiques plutôt proches du pouvoir déclarent qu'il est du devoir de l’État de se dresser contre les “groupes fascisants de l’opposition” (www.seneweb.com/news/Politique/landing-savane-abdoulaye-makhtar-diop-el_n_382119.html) . Percevez-vous un péril fasciste au Sénégal ?
Accusations de dictature d’un côté, accusations de péril fasciste de l’autre, nous sommes dans une logique d’affrontement politique à coup d’attaques verbales pour disqualifier l’adversaire. Certains, voire beaucoup, considèreront que ce type d’échanges est de bonne guerre dans la compétition politique. Ce n’est pas mon cas. Je pense que les acteurs politiques, quels qu’ils soient, occupent une place particulière dans la société et qu’à ce titre, ils ont des responsabilités.
“Il faut que la société civile sénégalaise, celle qui échappe à l’alignement systématique sur des positions partisanes, reste attentive, organisée, engagée pour continuer à appeler tous les acteurs politiques au sens de la responsabilité”
Ce qu’ils font mais aussi ce qu’ils disent a une influence sur la perception par la société de ce qui est acceptable dans l’espace public et ce qui ne l’est pas. Les jeunes, les enfants notamment qui constituent l’écrasante majorité au Sénégal comme dans tous les pays de la région, écoutent et voient les acteurs politiques et en tirent des leçons sur ce qui constitue l’action politique et l’engagement collectif. Ils en tirent de mauvaises leçons dès lors que les acteurs politiques se complaisent dans les excès, dans la falsification des faits, dans toutes sortes de manipulations.
Alors je ne suis pas sûr que ce soit utile d’aller convoquer le fascisme, une idéologie politique particulière ancrée dans l’histoire européenne, notamment l’Italie, pour disqualifier ses adversaires politiques. Il faut par contre que la société civile sénégalaise, celle qui échappe à l’alignement systématique sur des positions partisanes, reste attentive, organisée, engagée pour continuer à appeler tous les acteurs politiques au sens de la responsabilité et à l’exigence d’une éthique minimale dans leurs actes, dans leurs propos, dans leurs tactiques et dans leurs stratégies de conquête ou de conservation du pouvoir.
“Il ne faut jamais sous-estimer la possibilité que des décisions d’acteurs politiques exclusivement mues par la bataille pour le pouvoir et les privilèges associés créent des situations que personne n’avait anticipées”
Enfin, de plus en plus de voix craignent un basculement du Sénégal dans un cycle de violences et multiplient les appels au calme. Partagez-vous cette crainte ?
La réponse courte est oui. Et je ne suis pas sûr qu’il soit nécessaire de proposer une réponse longue. J’ai travaillé assez longtemps comme analyste des situations de conflit armé ou de crises politiques violentes en Afrique de l’Ouest. L’une des leçons que j’ai tirées de cette expérience est qu’il ne faut jamais sous-estimer la possibilité que des décisions d’acteurs politiques exclusivement mues par la bataille pour le pouvoir et les privilèges associés créent des situations que personne n’avait anticipées. Et ces situations peuvent amener plus rapidement qu’on ne le pense à des niveaux de violence inattendus, au chaos et tout devient alors possible même dans un pays qui a longtemps été stable et relativement pacifique.
Alors oui, aucun pays de la région n’a des institutions et une culture démocratique suffisamment ancrées pour prétendre être préservé du risque de basculement dans la violence. La situation s’est beaucoup détendue depuis la décision de tous les partis et coalitions politiques de maintenir leur participation aux élections législatives de fin juillet. Les forces sociales influentes sénégalaises, notamment religieuses, ont une nouvelle fois joué un rôle clé dans l’apaisement. Mais il ne faut pas se faire d’illusion : les chances pour que les législatives marquent la fin de la période des tensions politiques fortes sont à peu près nulles. Toutes celles et tous ceux qui veulent d’un Sénégal qui ne s’affaiblit pas au moment où ses ressources naturelles attirent de plus en plus d’attention internationale devraient rester vigilants, jouer leur rôle d’alerte et aller au-delà des appels à l’apaisement dont l’efficacité est toujours ponctuelle.
Le Sénégal de Macky Sall est-il réellement une dictature comme le clament les opposants, certains observateurs, des membres de la société civile ?
J’anime un think tank, un laboratoire d’idées citoyen qui se donne pour mission d’alimenter un débat public informé, sérieux et constructif dans les pays de la région ouest-africaine. J’estime qu’il est important de rester mesuré lorsqu’on analyse la situation politique de chacun des pays de la région, d’examiner les faits, les pratiques politiques réelles et de ne pas céder autant à la tentation de l’exagération. Cela n’aide pas à avancer. La dictature correspond à des caractéristiques précises de concentration totale du pouvoir, d’absence totale de contre-pouvoir, de contre-poids à l’autorité d’un dictateur. Il n'y a pas de partis d’opposition, pas de presse libre, pas d’organisations indépendantes de la société civile.
“Le Sénégal connaît un recul dans sa trajectoire de construction démocratique, mais cela ne fait pas du régime politique actuel du pays une dictature”
Le Sénégal connaît un recul dans sa trajectoire de construction démocratique, mais cela ne fait pas du régime politique actuel du pays une dictature. Même si toutes les mesures dans des domaines multidimensionnels comme la démocratie et l’Etat de droit ont des limites, beaucoup d’organisations, de centres de recherche, ont développé depuis des décennies des indicateurs qui permettent d’avoir une idée des évolutions politiques dans tous les pays du monde ou presque et de savoir si la tendance va à la construction et à la consolidation de la démocratie libérale ou plutôt dans le sens de la restriction des libertés politiques, de la liberté d’expression, de la concentration du pouvoir, de la réduction ou de l’élimination des contre-pouvoirs.
“Le Sénégal continue d’être parmi les pays les plus démocratiques tout en connaissant au cours des dernières années une évolution préoccupante”
Je peux citer par exemple le « Rapport du Monitoring de l’Autocratisation en Afrique de l’Ouest », qui s’appuie sur la base de données mondiale la plus utilisée pour le suivi de la démocratie (le projet Varieties of Democracy, communément appelé V-Dem). Sur la base des données de l’année 2020, le Sénégal avait le troisième score global pour la démocratie libérale le plus élevé en Afrique de l’Ouest, mais le rapport observait une baisse des scores du Sénégal depuis 2012 dans des sous-domaines comme les contraintes législatives et judiciaires sur l’exécutif, ce qui signifie concrètement un affaiblissement des institutions qui protègent en démocratie des risques d’abus de pouvoir par le gouvernement. On voit bien qu’en comparaison avec la majorité des pays de la région, le Sénégal continue d’être parmi les pays les plus démocratiques tout en connaissant au cours des dernières années une évolution préoccupante.
Quelles sont les caractéristiques d’une dictature ? S’appliquent-elles à ce que nous voyons (arrestations d’opposants, présence de la police devant les domiciles de leaders politiques, interdiction de manifester) depuis quelque temps au Sénégal ?
Comme je le disais, la dictature correspond à des caractéristiques précises de concentration totale du pouvoir dans les mains d’une seule personne, le dictateur, qui dicte de fait sa volonté sur toutes les institutions de son pays. Ce que vous décrivez comme pratiques correspond à des signes d’un durcissement du pouvoir politique qui peut correspondre à des motivations assez diverses comme la perception d’une menace importante émanant de forces politiques et sociales opposées au pouvoir en place, la perception d’une menace réelle à la paix, à la sécurité et à la stabilité du pays, ou la volonté de réduire durablement l’espace de liberté politique dans une logique de conservation du pouvoir à court ou moyen terme.
“Je crois qu’il est dangereux de faire le pari que les forces de sécurité même très bien équipées et formées peuvent en toute circonstance faire face à des foules frustrées et énervées…”
Dans tous les cas cependant, l’État de droit implique la soumission de toutes les institutions politiques, administratives, judiciaires, sécuritaires à la loi et à la constitution qui est la loi fondamentale. Beaucoup de personnalités qui ont mené des combats pour la démocratie et les libertés au Sénégal pendant des décennies et beaucoup de spécialistes du droit rappellent régulièrement par exemple que la liberté de manifestation est la règle et que les interdictions devraient être exceptionnelles et dûment justifiées par une menace grave à l’ordre public.
Le constat que chacun peut faire est que les manifestations autorisées se traduisent rarement par des dérapages et des violences, et que les interdictions de manifester créent des frustrations et des tensions qui se traduisent souvent par des affrontements avec les forces de sécurité et d’autres formes de violence. Je crois qu’il est dangereux de faire le pari que les forces de sécurité même très bien équipées et formées peuvent en toute circonstance faire face à des foules frustrées et énervées, organisées ou non par des forces politiques, sans provoquer des morts et des blessés. Et quand le bilan humain monte, quelles que soient les responsabilités des uns et des autres, un pays comme le Sénégal ne peut que fragiliser les bases de sa stabilité remarquable.
Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères disait récemment sur Twitter que “le monde nous observe”? Le Premier secrétaire du PS français a également critiqué les dérives autocratiques de Macky Sall. L’image du Sénégal est-elle écornée sur la scène internationale ?
Dans le monde dans lequel nous vivons, avec les médias internationaux, les réseaux sociaux qui véhiculent instantanément des photos, des vidéos, des informations sur tout événement dans tous les pays ou presque, il est évident que des manifestations violentes, des arrestations musclées d’acteurs politiques ou sociaux, des déploiements massifs de forces de sécurité avec des moyens quelque peu effrayants, tout cela ne peut qu’affecter l’image du pays concerné.
Le premier atout du Sénégal sur la scène internationale étant sa stabilité politique dans un contexte de paix, de sécurité et de pratiques plutôt démocratiques, il est certain que les tensions politiques récentes, le durcissement des discours des uns et des autres et encore davantage, les violences avec des morts, nuisent à la bonne image du pays. Je rappelle aussi que le contexte sécuritaire et politique en Afrique de l’Ouest est déjà très dégradé avec les nombreux pays confrontés au terrorisme et\ou en transition incertaine post-coup d’État. C’est aussi pour cela que ce n’est pas une bonne idée pour le Sénégal de mettre en péril son image internationale en ce moment. C’est probablement un risque dont est conscient l’ancien ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye.
Dans une récente tribune, des intellectuels, des hommes politiques plutôt proches du pouvoir déclarent qu'il est du devoir de l’État de se dresser contre les “groupes fascisants de l’opposition” (www.seneweb.com/news/Politique/landing-savane-abdoulaye-makhtar-diop-el_n_382119.html) . Percevez-vous un péril fasciste au Sénégal ?
Accusations de dictature d’un côté, accusations de péril fasciste de l’autre, nous sommes dans une logique d’affrontement politique à coup d’attaques verbales pour disqualifier l’adversaire. Certains, voire beaucoup, considèreront que ce type d’échanges est de bonne guerre dans la compétition politique. Ce n’est pas mon cas. Je pense que les acteurs politiques, quels qu’ils soient, occupent une place particulière dans la société et qu’à ce titre, ils ont des responsabilités.
“Il faut que la société civile sénégalaise, celle qui échappe à l’alignement systématique sur des positions partisanes, reste attentive, organisée, engagée pour continuer à appeler tous les acteurs politiques au sens de la responsabilité”
Ce qu’ils font mais aussi ce qu’ils disent a une influence sur la perception par la société de ce qui est acceptable dans l’espace public et ce qui ne l’est pas. Les jeunes, les enfants notamment qui constituent l’écrasante majorité au Sénégal comme dans tous les pays de la région, écoutent et voient les acteurs politiques et en tirent des leçons sur ce qui constitue l’action politique et l’engagement collectif. Ils en tirent de mauvaises leçons dès lors que les acteurs politiques se complaisent dans les excès, dans la falsification des faits, dans toutes sortes de manipulations.
Alors je ne suis pas sûr que ce soit utile d’aller convoquer le fascisme, une idéologie politique particulière ancrée dans l’histoire européenne, notamment l’Italie, pour disqualifier ses adversaires politiques. Il faut par contre que la société civile sénégalaise, celle qui échappe à l’alignement systématique sur des positions partisanes, reste attentive, organisée, engagée pour continuer à appeler tous les acteurs politiques au sens de la responsabilité et à l’exigence d’une éthique minimale dans leurs actes, dans leurs propos, dans leurs tactiques et dans leurs stratégies de conquête ou de conservation du pouvoir.
“Il ne faut jamais sous-estimer la possibilité que des décisions d’acteurs politiques exclusivement mues par la bataille pour le pouvoir et les privilèges associés créent des situations que personne n’avait anticipées”
Enfin, de plus en plus de voix craignent un basculement du Sénégal dans un cycle de violences et multiplient les appels au calme. Partagez-vous cette crainte ?
La réponse courte est oui. Et je ne suis pas sûr qu’il soit nécessaire de proposer une réponse longue. J’ai travaillé assez longtemps comme analyste des situations de conflit armé ou de crises politiques violentes en Afrique de l’Ouest. L’une des leçons que j’ai tirées de cette expérience est qu’il ne faut jamais sous-estimer la possibilité que des décisions d’acteurs politiques exclusivement mues par la bataille pour le pouvoir et les privilèges associés créent des situations que personne n’avait anticipées. Et ces situations peuvent amener plus rapidement qu’on ne le pense à des niveaux de violence inattendus, au chaos et tout devient alors possible même dans un pays qui a longtemps été stable et relativement pacifique.
Alors oui, aucun pays de la région n’a des institutions et une culture démocratique suffisamment ancrées pour prétendre être préservé du risque de basculement dans la violence. La situation s’est beaucoup détendue depuis la décision de tous les partis et coalitions politiques de maintenir leur participation aux élections législatives de fin juillet. Les forces sociales influentes sénégalaises, notamment religieuses, ont une nouvelle fois joué un rôle clé dans l’apaisement. Mais il ne faut pas se faire d’illusion : les chances pour que les législatives marquent la fin de la période des tensions politiques fortes sont à peu près nulles. Toutes celles et tous ceux qui veulent d’un Sénégal qui ne s’affaiblit pas au moment où ses ressources naturelles attirent de plus en plus d’attention internationale devraient rester vigilants, jouer leur rôle d’alerte et aller au-delà des appels à l’apaisement dont l’efficacité est toujours ponctuelle.
24 Commentaires
Reply_author
En Juillet, 2022 (11:17 AM)Il part jacuzzer et vous ment au point de faire tuer 13 jeunes; et prétend que c'est Macky Sall qui l'a mené au salon de débauche !
Ndiago
En Juillet, 2022 (11:48 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (12:44 PM)Reply_author
En Juillet, 2022 (13:03 PM)Pol Pot
En Juillet, 2022 (13:34 PM)would you be one of those gold diggers of Macky's rental democracie.
si tu associes la corruption flagrante et clientélisme politique hyperactif à l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire et autres institutions grantes de la democracie combine a des engagement budgétaires largement issus d'emprunt et inefficiemnent utilisés ( cout prohibits surfacturation grès à grès ) et le tout aggravé par le monopole et l'opacité totale sur la gestion des finances publiques et autres ressources naturelles ect....
Have you lived in a relatively solide democracie ?
do you believe that the way Macky is governing Senegal is not a crime in those context of proper governance or much better governance.
Khanaah toi tu n'a pas vécu des pays qui ont émerge avec des politiques un peu plus restrictives des libertés.
je te jure que meme a Singapore jugé souvent non démocratique par les best reporters des media Brits dans ce pays Macky irait en prison à vie pour haute trahison nationale, abus de pouvoir, corruption patente, clanisme affiche et e fluxion célébrée par l'apérnoce.
les dirigeants fondateurs de ce meilleurs exempke d'émergence ont d'abord montré l'exemple avant de l'imposer aux citoyens et leurs honesties à payé - ils ont dits non aux milliards illicites et ont donne l'exemple d'humilité et de modestie.
why are you sending a mixte message : Khanaah tu cherches la dépense post Tabaski:
Je vais te dire ceci:
la France sait que Macky est loin d'être un bon président pour ke Sénégal car ils sont convaincus de leurs intérêts préservés et cela est en contradiction avec la réalité qui a toujours voulu que la France took advantage of the dissymétrie bilateral relation.
par ailleurs Macky lui meme est plus a l'aise à se regarder au miroir en se traitant de rouleur des Sénégalais dans la farine avec les brillants conseil de son Raspiutine d'escrot sans éducation moderne - au poids auto déclare de près de 50 millions de dollars US ( 25 milliards cfa ):
le griot laudateur d'un président qui devait soutenir ses parents sur une bourse de 24 milles cfa y'a quelques années seulement - ici sous nos yeux se bousculant dans les resto des campus uni du diambiur. Son laudateur qui pèse plus que Merkel , Sarkosie, Macron, Holland ce laudateur que l'on a vue repartir des plats de mafe, soupiu Kandahar avant d'organiser les départs des minicars vers Danga , bossea, Hounare, Touba ect......
alors dans quel pays normal ( même pas démocratique mais just a bit normal country. not a jungle ) penses tu que Macky Sall pourrait échapper à la pendaison publique ou au mieux à la perpétuité ?
arrêtes de nier que le Sénégal est une dictature alors que ce stade est dépassé depuis presque 8 ans que des individus ont commencé à sonner l'arme sur la dérive dictatoriale progressive.
Aujourd'hui Macky est comparable avec une très bonne précision aux despite suivants:
Ferdianda Marcos des Philippines
Pol Pot du Cambodge
cela serait facile à evidentier prouvee si et seulement les Sénégalais avaient le courage des Sri Lankais par exemple ou d'autres peuples comme en Birmanie:
Que ce passerait- il si le palais de Roume devait vivre celui de colombo au Sri Lanka ? Combien de morts , des milliers sans doute - car tuer trois ou 14 pour rien du tout - il faut être poltron et comme on le dit lorsque un poltron dispose d'une arme et de laudateurs derrières lui et des puissances occidentales qu'elle sert avec vienceillance au détriment de son prupke, alors ce président peut facilement devant une situation de plus grande panique s'adonner a l'extermination de masse.
C'mon man ! Are for real ? Est tu sérieux la ?
conment peut tu dégrader Macky qui est monté dans la virulence du pouvoir au grade de Despote criminel et tu questionnes sa nature de dictateur qui est dépassée depuis belle lurette:
fii gueendii took jusqu'à ce que ce petit écervelé débarque des chars devant vos maisons - comme il le fait déjà avec les blindés turques devant des maisons de citoyens innocents séquestrant leur familles, les arrêtant autour de leurs maison et allant jusqu'à tenter d'entrer chez le jeune Jazz en violation flagrante.
et tu peux nier que Macky a dépasser le stade de dictateur. Il a trop volé lui et ses hommes et trop peurs de voir un changement de régime -un peu comme leur prison direct s'ils sont chanceux rt confiscation des milliards non enfouis en sous terrains.
djouliitt dou feenn: si t'arrives plus à vivre de ton boulot au point où tu es réduit à mentir en faveur de ce président despite plus pol pot alors prends les pirogues et ça en Engleterre pour trouver les moyens de travailler dignement.
Reply_author
En Juillet, 2022 (06:19 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (12:12 PM)Reply_author
En Juillet, 2022 (11:18 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (12:52 PM)Reply_author
En Juillet, 2022 (06:20 AM)On ne veut pas de président présumé violeur et sodomiseur. NON NON NON et NON !!!!!
Reply_author
En Juillet, 2022 (11:33 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (20:59 PM)Reply_author
En Juillet, 2022 (11:39 AM)Deug313
En Juillet, 2022 (11:49 AM)Xeme
En Juillet, 2022 (12:53 PM)Que reste t il comme image internationale du Sénégal ? Rien. Si Macky a du soutien de ses maîtres de l'Occident, c'est pour leurs intérêts qu'il défend, dans le sang s'il le faut. Mais ce n'est absolument pas à cause d'une goutte de démocratie ou de respect des droits.
Assumez Vos Propos
En Juillet, 2022 (13:15 PM)Le recul n'est pas permis en démocratie car c'est une offense à tous ceux qui ont auparavant lutté pour la faire avancer. Autrement dit, il y'a eu des gens qui ont lutté et sacrifié leur vie pour faire avancer la démocratie, la faire reculer est une 2ème mort pour tous ces gens là.
Macky qui a profité de ces luttes et de ces sacrifices n'a pas le droit de piétiner tout le gain apporté par les luttes et sacrifices qui l'ont porté au pouvoir.
Macky est un apprenti dictateur qu'il faut vite éjecter avant qu'il ne fasse tâche d'huile dans le continent.
Reply_author
En Juillet, 2022 (16:28 PM)Donc Macky et les alternoceurs ont très peurs car ils savent que les sénégalais vont reprendre tout ce qui leur appartient.
Les carottes sont cuites pour tout le clan Faye Sall
Reply_author
En Juillet, 2022 (17:59 PM)Todje Senegal
En Juillet, 2022 (13:45 PM)Benewaye5
En Juillet, 2022 (14:22 PM)Pour revenir a l'interview de Mr. Yabi, la source de tous les problemes du pays c Macky Sall! il pense qu'il detient tout le pouvoir, il decide meme de la maniere de la tenue des elections, il est hautain, Il ne respecte pas la constitution, n'aime pas le peuple, et cerise sur le gateau il n'est pas intelligent faisant de lui un danger permanent pour l'image du pays, donc il ne comprend q le language de la force!
Reply_author
En Juillet, 2022 (16:05 PM)Responsabilité
En Juillet, 2022 (14:30 PM)Amsa
En Juillet, 2022 (15:06 PM)La presidence a debloque des milliards pour lobbying a l'echelon International pou Macky Sall.
En lisant ces lignes tu peux te rendre compte qu'il est malhonnete et se deguise pour un Independant.
Guelewar
En Juillet, 2022 (16:00 PM)Je considère que le Sénégal vient de connaitre la plus grande législature depuis les indépendances. Un hommage national mérité doit leur être rendu. Car jamais une législature n’a voté autant de lois qui ont permis la transformation structurelle du Sénégal dans tous les domaines socio-économiques du pays. Le Sénégal est cité partout dans le monde comme un exemple de pays qui progresse d’année en année. Des infrastructures s’y développent comme des champignons. Presque toutes les demandes en infrastructures des communautés sont satisfaites ou programmées dans de bref délai. Dans beaucoup de pays africains, étonnement de la capacité du Sénégal et aussi de la Côte d’Ivoire, à trouver rapidement des financements.
Ce parlement qui finit a voté les lois qui ont permis Air Sénégal, Lions Champion d’Afrique, TER, BRT, Stade AW et les autres Stades, les augmentations de Salaires, Appuis en fonds aux ménages vulnérables, la construction des universités. Ces deux législatures ont fait du Sénégal ce beau pays. Non, ce débat sur une mauvaise caractérisation des députés sortants ne tient pas. Leur bilan est élogieux. Il faut trouver d’autres arguments pour convaincre les populations. Mais cette législature qui finit à laisser du lourd comme bilan. Ces députés sortants n’ont aucun complexe à avoir de certains critiques nauséabonds.
Des interventions pertinentes sur les questions africaines
Les gens attendent de ce monsieur qu'il guérisse tous les maux du Sénégal... soit ils sont aveuglés par leur frustrations, soit ils sont ignorants de la réalité politique et du contexte international, soit ils sont aussi fanatisés que ceux qui suivent les chefs de sectes religieuses. Il n'y a plus rien à faire avec ces gens-là. Ils voient en Sonko leur sauveur, celui qui va les rétablir dans leur fierté nationale et leur dignité, mais ils se trompent, évidemment. Les esprits éclairés savent qu'entre le rêve et la réalité, il y a un gouffre.
Lorsque vous dites qu'une certaine opposition menace gravement la stabilité et la sécurité du pays, qu'il est normal que le pouvoir en place calme le jeu, vous avez parfaitement raison. Un enfant turbulent et rageur, on le surveille quand ils sort de la maison...
De nombreux commentateurs ont énuméré les réalisations de l'actuel pouvoir. Certes, c'est toujours avec des fonds étrangers et un endettement public lourd à porter. Mais oui, le pays avance et si nous n'avions pas une démographie aussi effrayante nous n'aurions pas une jeunesse aussi désoeuvrée, aussi frustrée et aussi intransigeante. Il n'y a qu'au paradis que les places sont illimitées. Ici bas, ce n'est plus la même chanson.
Iyo
En Juillet, 2022 (20:47 PM)Prétendre que le régime actuel n'est pas une dictature...
Si je suis bien le raisonnement... 1- laissons les voleurs voler, ce nest pas sigrave que cela, et de toute façon il reste encore plein de fric. 2- Celui qui crie au voleur veut peut-être lui-même voler...
Bel arbitrage !
Quand il y a une faute la décision de cet arbitre est un entre deux au centre du terrain.
A y regarder de plus près il a peut-être raison, car avant que le bateau ne coule il flottait. Avant que la démocratie ne déménage du Sénégal elle y avait élu domicile comme à jamais
Reply_author
En Juillet, 2022 (15:27 PM)Le pouvoir
L'opposition
La masse silencieuse.
On peut accuser un pouvoir de dérive, de dictature mais il faut noter que les ingrédients de cette dérive de cette dictature sont alimentés par L'opposition. En fait nos opposante pas tout le monde sont des frustrés qui veulent en decoudre avec des moyens peu républicains. WALLU par exemple fait de l'opposition dure et pas violente. Ils vont y arriver. Je peux citer par exemple bokk guisguis. M Yabi essayez de nous faire une analyse de L'opposition également. Je crois que çà fera du bien. L'opposition ce n'est pas pour une relance personnel mais un programme alternatif ou bien le même programme en cours mais appliqué autrement.
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