El Hadji Ndiaga Mbaye n'est plus. Mais il susbsiste au temps comme l'a bien écrit le défunt poète, son Excellence Birago Diop. "Les Morts ne sont pas morts", écrivait Birago. Hier, l'âme généreuse de El Hadji Ndiaga Mbaye, maître incontesté et incontestable de la parole, a certainement plané au-dessus de la Maison Douta Seck, lieu de Culte des Artistes, qui ont célébré un des leurs, arraché à l'affection des Sénégalais, et digne de mériter un Monument en son nom pour immortaliser son message.

Pour cette raison, il a remercié " les membres de la famille du défunt, les artistes ainsi que les communicateurs traditionnnels avec qui Ndiaga Mbaye a eu des affinités certaines en raison de ce qu'il était un parolier de génie qu'on peut difficilement égaler". De même, le Professeur Hamidou Dia, Philosophe et Ecrivain de métier, a porté à la connaissance de l'assistance des informations de taille sur la singularité de leur relation d'amitié qui remonte à l'année 1972. De plus, il se trouve que le Professeur Dia a consacré son mémoire de maîtrise sur le sujet intitulé : " Ndiaga Mbaye : Cygne et repère d'une culture". D'ailleurs, la relation d'intimité amicale qui les liait était très forte qu'il " a déclaré le décès de l'artiste et détient toujours par devers lui le certificat de décès". Il reconnaît à son défunt ami des qualités de générosité, de courtoisie et d'humilité et avoue qu'il a été " un des derniers princes de la musique sénégalaise et dont le répertoirte touchait à tous les thèmes parmi lesquels sont à citer : l'amour, la mort, l'amitié et la fraternité". Et le professeur Dia d'ajouter : " S'il y a bien un artiste dont l'œuvre ait pu correspondre à la formule de André Malraux selon laquelle l'art est un anti-destin, c'est bien Ndiaga Mbaye qui, par sa création artistique fertile, entre dans l'histoire en sortant des limites de la finitude".
Pour sa part, le Professeur Ousmane Diakhaté, Directeur du Théâtre National Daniel Sorano, a salué le créateur de génie qu'a été Ndiaga Mbaye. " Pensionnaire de Sorano de 1969 à 1972, il s'est donné une légitimité artistique honorable en ayant été distingué avec Kouyaté Sory Kandia, lors du Festival d'Alger". Chercheur à l'Ifan et Professeur de Lettres Modernes à l'Ucad, Monsieur Ibrahima Wane a indiqué : " Ndiaga Mbaye n'était pas un musicien laudateur à l'image de certains d'entre ceux qui font le décor du paysage musical sénégalais. Au contraire, il a marqué une rupture épistémologique en revivifiant les écrits de certains de nos érudits comme Moussa Kâ.
Mieux, par sa maîtrise parfaite de la langue Wolof, il faisait des jeux de mots instructifs du genre "Ndiaga" égale "Diagal"(rectificateur) "Artiste" égale "Ar Tiis" (Prévenir contre le malheur). Ne fût-ce que pour cela, l'homme Ndiaga est un précieux trésor qu'il faut sauvegarder pour le compte de notre tradition orale".
Aziz Dieng, Président de l'Association des Musiciens du Sénégal et membre du conseil d'administration du Bsda, a magnifié la présence de l'homme dans le paysage culturel et musical sénégalais par la formule qui suit : "Il existe dans notre paysage culturel des musiciens " Kleenex" dont la valeur disparaît aussitôt qu'ils sont connus. Ce fut loin d'être le cas avec Ndiaga Mbaye dont le caractère intemporel du repertoire musical fascine plus d'un".
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