« Chorégraphe et fière de l’être !» telle est la devise de Oumou Sow. Danseuse reconnue, elle se lance dans la chanson…Euh pardon le « kébétou » pour la reprendre. Oumou est très engagée et croit en ses capacités. Mais Oumou n’est pas qu’une danseuse, elle est aussi une femme ! ah oui ! une femme nak ! « bien ! comme il faut ! » elle est belle, et attirante. C’est peut-être la raison pour laquelle on lui prête beaucoup de relations amoureuses et encore… Bref nous lui avons rendu visite chez elle. Et contre toute attente, nous avons trouvé la sulfureuse danseuse en pleine prière du tisbar, eskeuy ! elle s’est livrée sans détour pour votre plaisir d’en savoir un peu plus sur elle ! Oumou Sow !!!
Vous habitez avec tout ce monde ?
Non ! elles, ce sont mes élèves, mes copines qui me fréquentent. Elles viennent tous les jours et restent avec moi pour me tenir compagnie. Parce que si ce n’est pour le travail, je suis très casanière.
Vous êtes une danseuse de renom international, pourquoi vous jetez-vous dans la chanson ?
C’est parce qu’à chaque fois on dansait sur des titres qui ne nous appartiennent pas. À la longue, ce n’était plus tellement ça. J’ai décidé de faire un single, c’était en 2003 et finalement nous en avons fait un album de huit titres pour avoir notre son à nous. Mais ce n’est pas pour arrêter la danse. Nous sommes toujours dans le milieu, et l’album va nous accompagner dans nos spectacles.
Êtes-vous satisfaite de l’album,artistiquement parlant ?
Oui ! parce que moi !... j’ai même été surprise par l’ampleur qu’a prise le produit. Je ne pensais pas que le public apprécierait tant cet album. C’est pourquoi je travaille encore plus, pour que la prochaine production soit encore meilleure, pour leur faire plaisir encore plus et toujours dans le cadre de la danse.
Avez-vous travaillé avec des professionnels pour voir comment moduler votre voix ? parce que nak elle est très aiguë.
Oui ! je l’ai bien fait. Parce que moi, je ne chante pas : je sors des paroles que je pose sur du rythme. Donc, même si la voix est aiguë, les paroles sensibilisent et les gens en profitent au maximum. Par exemple quand je dis : « domou diambour kou ko yakhe da nga ko diouroul, khamga da ga ko diouroul ». Celui qui écoute la chanson comprend ce que je dis. Donc, ce sont les paroles d’une chanson qui sont plus importantes. Moi , je ne chante que pour sensibiliser et pour avoir la musique que je veux pour mes chorégraphies. Comme ça les gens sentiront que ces danseuses sont des créatrices et elle apportent beaucoup à la danse. Mais je ne suis pas entrée dans la scène pour chanter, ce n’est pas mon but de devenir chanteuse. Je suis chorégraphe et je cherche à créer la musique qu’il me faut pour une bonne chorégraphie.
Mais on dit que vous êtes venue dans la chanson pour prouver à certaines que vous en êtes capable ?
Non ! ce n’et pas le cas. Parce que moi je ne suis pas là pour ce genre de détails. Je suis plutôt là pour aider mes parents. C’est pourquoi je cherche toujours la meilleure façon d’y arriver. Je ne suis pas dans le milieu pour rivaliser avec qui que se soit. Je suis convaincue que chaque artiste à sa partition à jouer. Et que chacun n’aura que ce qui lui est destiné. Je n’ai aucun problème avec qui que se soit. Je suis bien avec tout le monde. Et chaque personne peut réussir si elle y met le courage et l’ambition voulus. Moi , si je le désirais, je me serais rapprochée des structures adéquates pour travailler ma voix. Et je vous assure que je si je travaille ma voix un mois seulement , les chanteurs de la place ne seront pas meilleurs que moi. Mais moi ce n’est pas ce qui m’intéresse, c’est la danse qui m’intéresse et je l’accompagne avec un style que j’ai créé. Si vous l’analysez, vous verrez que c’est un peu du RAP-Mbalax. Et c’est pour que mon groupe puisse donner le meilleur de ce qu’il fait. C’est aussi pour montrer que nous avons trouvé la danse à un niveau et nous allons l’amener à un supérieur.
Vous ne pensez pas que ce sont des paroles qui sensibilisent…
Oui ! vraiment sur les huit titres de l’album, on retrouve dans chacun un message fort. (Elle sort l’album) vous voyez ! il y a « kannel », le premier titre où je dis « domou diambour kou ko yakhe da g ako diouroul » où je parle des personnes qui œuvrent pour détruire l’enfant de leur co-épouse décédée ou encore l’enfant de leur beau-frère pour qu’il ne puisse pas faire mieux que leurs propres enfants. C’est ce qui existe dans notre société et qui est à déplorer. Le deuxième c’est « thiowli » dans lequel je parle du travail, qu’il n’y a pas de sot métier. « Taw bi » : je me suis rendu compte que les chanteurs n’explorent pas les sujets sur la pluie et ne rendent pas assez hommage aux paysans non plus. Ce fut aussi l’occasion de rendre hommage aux danseurs du Sénégal et dire que nous sommes tous frères et sœurs et que nous devons être unis pour faire avancer la danse. J’ai aussi dit « doubida » pour sensibiliser sur le SIDA parce qu’il y a des gens qui pensent que le SIDA n’existe pas, alors que c’est un fléau qui est bien présent. « Tal moto bi » est une façon de parler de la circulation qui est tout le temps bloquée. On rate beaucoup de rendez-vous à cause des embouteillages récurrents dans la ville ; dans ce même titre, on parle de l’émigration clandestine et ses méfaits. Dans le titre « goumbé » je rends hommage à une tante lébou décédée, en même temps qu'à tous les Lébous de Dakar. On parle aussi à la jeunesse pour qu’elle se batte au lieu de tout attendre du gouvernement. « Teubeul » parle de mon métier, parce qu’ avant moi il y a eu d’autres grandes danseuses, donc je leur ai rendu hommage aussi, en plus de sensibiliser encore une fois. Parce que moi , j’ai maintenant plus de 25 élèves qui sont sous ma responsabilité parce que leurs parents m’ont fait confiance. Alors qu’avant une danseuse était toujours mal vue par la société. Et pour finir, j’ai rendu hommage à mon guide spirituel.
C’est vraiment des textes riches en messages et ambiance. Mais pour revenir à ma question : est-ce que vous ne pensez pas qu’avec cette capacité d’écrire ,si vous vous rapprochez de ces structures dont vous parliez tantôt pour travailler votre voix, ce serait encore mieux ?
Si !si ! mais comme j’ai trouvé mes aînés dans la musique. Je n’ai pas envie de rivaliser avec eux. Mais plutôt amener un autre style, des astuces, et mes feelings. Parce qu’il y a trop de ressemblance dans notre musique sénégalaise. Et ce n’est pas ce qui va faire avancer notre art.
Mais Oumou n’est pas qu’une danseuse, vous êtes avant tout un être humain…
(Elle rigole) C’est vrai ! je suis un être humain et rien de plus. :je vis avec mes pairs, je travaille, je m’amuse, et je vis simplement. Vous pouvez voir qu’ici tout est simple. Sans chichi ! et ma porte est ouverte à tous.
Il y a beaucoup de bruit sur vous aussi. D’ailleurs en ce moment, il paraît que vous fréquentez Yékini ?
Astarfiroulahi ! chi ! il est trop lourd pour moi ! (rires) ouh ! Yékini est trop lourd.
Donc c’est juste son poids qui vous pose problème ?
(Elle éclate de rires) Ne me met pas en mal avec les lutteurs, ce sont mes amis.
Donc il n’y a rien entre Yékini et vous ?
Non !non ! vraiment il n’y a rien.
Est ce que c’est vrai ça ? est que ce n’est pas juste une réponse pour une journaliste mais qu’au fond ?…
Non ! sérieusement. En plus ceux qui parlent ne m’ont jamais vue en sa compagnie.
Mais ça ne veut rien dire ?
Wal lahi ! on ne se connaît même pas. Vraiment on ne s’est jamais rencontré, il ne me connaît pas et je ne le connais pas. Ce n’est qu’à la télé que je le vois. Il fait un bon boulot, il se bat et je lui souhaite tout le bonheur du monde. Et que Dieu le protége, parce qu’être leader, c’est très difficile. Je parle en connaissance de cause. La place qu’il occupe je l’ai et je l’occupe encore machalah et j’en ai vu de toutes les couleurs. On a tout fait pour me détrôner. Mas quand le Seigneur vous met en avant , personne n’y peut rien. Je le félicite pour sa victoire, et je félicite aussi Balla Béye, c’est mon parent puular. Et entre eux deux : c’est une histoire entre puular et sérére ; donc les gens doivent faire attention.
Mais réellement vous ne vous fréquentez pas ?
Non ! non ! franchement les lutteurs daal je ne m’y aventure pas. Je ne vais pas vous mentir parce que tout ce que je vais vous dire, les gens seront là pour en témoigner.
Ah ! bon ! ok mais donc dites moi qui vous fréquentez ?
Il n’est pas là. Il est à l’extérieur. Ici ! au Sénégal personne ne peut prétendre me fréquenter.
Vous n’avez pas de copain dans le pays, c’est sûr ça ?
Je peux le jurer la main sur le Saint Coran. S’il y a quelqu’un qui le prétend, ce n’est que des mensonges. Je respecte mon copain et s’il était là je vous l’aurais dit. Sincèrement
Donc ce ne sont que des médisances, tout ce qui se dit sur vous ?
Rien que ça ! mais nak, c’est une chose qui ne changera pas. Même le Prophète Mohamed (psl), les mauvaises langues ne l’ont pas épargné alors pourquoi le feraient-elles pour moi ? Mais depuis le temps qu’ ils parlent ils ne m’ont pas devancée. Donc je les laisse parler, puisqu’ils ont le temps ; moi ! je préfère avancer et leur pardonner au nom de Serigne Touba.
Vous avez divorcé de Pape Maguette Kébé…
Oui ! il y a trois ans je me suis mariée avec lui et on a divorcé par la suite. Mais nak c’est quelqu’un de bien, il connaît la valeur de la femme et est très galant. Vraiment c’était un très bon mari, mais le seul hic est qu’il était très jaloux. Et avec mon métier ,ça ne pouvait pas marcher.
Donc c’est la jalousie qui a brisé votre couple ?
Oui ! rien d’autre vraiment. On n’avait aucun problème à part sa jalousie. Parce que je ne pouvais pas comprendre qu’il m’ait trouvée dans cette profession et qu’il veuille que je la quitte une fois mariée.
Comment ça se passait ?
Il était jaloux au point de m’enfermer dans la maison pour ne pas que j’aille à mes spectacles. Parfois j’attendais qu’il dépose les élèves et je passais par l’autre porte en douce (elle éclate de rire avant de reprendre) pour aller jouer.(rires) et ça prouve combien j’aime ce que je fais, non ? mais nak c’est quelqu’un de bien vraiment.
On dit aussi que vous êtes la sœur de Diewo Sow « Touly ».C’ est vrai ?
Elle, c’est comme un sœur. Je l’aime énormément et elle me le rend bien. On se ressemble physiquement en plus de porter le même nom de famille. mais on n’a aucun lien de parenté. Mais nak c’est ma sœur : c’est quelqu’un que j’adore et je serais très fiere si elle était ma sœur de sang. Mais c’est juste une amie et une sœur de cœur. C’était pareil quand les gens ont dit que j’étais la fille de Doudou Sow juste parce que j’ai dansé dans l’un de ses clips. C’est le Sénégal qui est comme ça : il suffit que les gens voient deux personnes ensemble pour en déduire ceci ou cela. Mais bon laissons les parler rek et nous on avance. C’est la meilleure solution, je pense ! (elle éclate de rire).
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