Envoyé spécial - 35 spectacles créés par 33 artistes, constituent la programmation de cette édition des rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien qui se tiennent exceptionnellement à Paris. Cette sixième édition est dite celle de la transition avant le redéploiement du Festival sur le continent africain. La compétition s’annonce rude. La compagnie Premier temps défendra les chances du Sénégal.
Les rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien ne pouvaient pas mieux espérer. C’est un temps printanier qui a accueilli les festivaliers. Réunis dans la capitale française du 22 au 30 avril, danseurs et chorégraphes africains rivaliseront de génie sur scène. 35 spectacles créés par 33 artistes, dont 4 créations et une avant-première constituent la programmation de cette édition.
La compétition officielle a démarré au Théâtre de la cité universitaire à Paris. Sur 98 candidatures en provenance de 3 pays, 11 ont été sélectionnées et se produiront lors de trois soirées (hier lundi, mardi, mercredi). L’Afrique du Sud et le Mozambique sont les plus représentés avec deux compagnies chacun.
Les organisateurs du Festival ont choisi de garder secrets l’ordre et le jour de passage des compagnies.
La cérémonie de remise des Prix et représentations des lauréats aura lieu samedi prochain. Dimanche, dernier jour du festival, se tiendra le plateau des concours des lauréats.
Danse, l’Afrique Danse qui marque la sixième édition des Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien est présentée par ses organisateurs comme une «édition charnière et de transition avant le redéploiement du Festival sur le continent l’édition prochaine».
Selon les mots de son directeur artistique, le Burkinabè Salla Sanou, «les créations sélectionnées sont le fruit de démarches artistiques exigeantes». Les pièces choisies ont une durée comprise entre vingt et quarante minutes et réunissent au maximum six interprètes (musiciens inclus).
Le Sénégal est représenté par la Compagnie Premier Temps dirigée par le danseur et chorégraphe Andréa Ouamaba. Il sera accompagné sur scène par Fatou Cissé. Le duo présentera la pièce intitulée Impro- Visé 2. La création a été présentée avec succès au Théâtre national Daniel Sorano en début du mois. Les deux partenaires étaient en résidence de travail depuis le 10 avril dernier pour perfectionner leur création. Si la représentation rencontre le même succès qu’à Dakar les danseurs sénégalais pourront peut-être décrocher une place sur le podium.
Mais la compétition s’annonce serrée. Dans les couloirs de la Cité universitaire, qui abrite également le bureau du Festival, c’est un air de coupe d’Afrique de la danse qui règne : une atmosphère de saine compétition entre jeunes danseurs du continent facilement reconnaissables à leur look singulier.
Les membres du Jury ont fort à faire. Présidé par l’écrivain et ancien ministre de la Culture du Mali, Aminata Traoré, il compte entres autres membres le comédien Burkinabé, Sotigui Kouyaté et la chorégraphe sénégalaise Gacirah Diagne, directrice du Festival de danse Kaay Fecc.
Seules trois compagnies sur les onze seront primées à l’issue des rencontres. Les lauréats bénéficieront d’une tournée en France et en Europe entre mai et juillet 2006. Deux dotations supplémentaires seront accordées par l’Afaa (Action française d’action culturelle), organisatrice du Festival. Le premier Prix bénéficiera d’une tournée en Afrique en 2007. Le deuxième Prix d’une aide à la création pour un nouveau projet de création d’un montant de 5 000 euros.
A noter également : un Prix spécial Rfi danse 2006 sera décerné à une compagnie de l’Afrique francophone. D’un montant de 3 500 euros, il sera accompagné d’une campagne de promotion et d’une tournée en 2007.
Mais le festival ne veut plus se résumer à l’aspect concurrentiel. En plus de la compétition, une programmation hors-concours a été mise sur place. Avec différents niveaux de performance, les pièces hors compétition ont été présentées, en guise d’ouverture du Festival. La programmation hors concours est l’occasion de présenter les formes ne pouvant pas prendre part aux compétitions : des solos, des pièces de courte durée ou des pièces d’anciens lauréats du Festival. Elles sont parfois le fruit de co-réalisation entre équipes en Afrique et des artistes en France ou de jeunes chorégraphes du Continent.
Ces spectacles, à l’exception de quatre créations, ont tous été choisis lors des différents festivals qui se déroulent en Afrique.
Les 6èmes Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien prévoient également des forums et ateliers.
Deux jours avant l’ouverture du Festival un atelier en critique de danse, animé par Marie Christine Vernay journaliste à Libération, a réuni des journalistes africains. Ces travaux visent à accompagner la création contemporaine venue tenir son banquet sous le printemps de Paris.
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