XIBAR.NET (Dakar, 20 Mai 2010) - Le président Wade voulait que sa statue trône sur les mamelles de Ouakam, pendant plus d’un millénaire. Ainsi, avait-il enclenché un intense lobbying pour qu’elle soit classée patrimoine mondial. Mais, l’Unesco ne veut même pas recevoir le dossier qu’il avait fabriqué à cet effet.
Le président Wade sait que si l’Unesco classe sa statue comme patrimoine mondial, aucun pouvoir, après lui, ne pourra la déboulonner. Ainsi, avait-il tenté de séduire la nouvelle directrice de l’Unesco pour l’avoir parmi ses invités. Il avait différé son inauguration, initialement prévue en décembre dernier, afin d’avoir à ses côtés les présidents du Brésil, des Etats-Unis d’Amérique et de la France autour de lui. Un rêve qui ne s’est pas réalisé. En fait, il voulait profiter de leur présence pour influencer l’Unesco, afin que sa statue lui survive. Pour cette fin, Wade avait dégagé des millions pour un lobbying dans ce sens. Il fera même infiltrer cette organisation des nations unies pour l’éducation et la culture. Mais, ce fut peine perdue. Car, les autorités de la structure ont, de sources proches de son bureau de Dakar, ordonné à leur agence sénégalaise de ne pas prendre le dossier du Monument, à plus forte raison le transmettre. Une manière de ne pas prendre de risques, d’autant que le président Wade avait installé son réseau au siège de l’instance internationale.
D’ailleurs, une enquête serait ouverte, selon nos sources, pour identifier les hommes du président Wade. L’Unesco a brandi l’argument selon lequel, c’est dans la durée qu’une oeuvre ou un site est classé patrimoine mondial. Ensuite, il faut que son utilité pour la mémoire collective ou l’environnement soit prouvée. Des critères que la statue de Wade est très loin de réunir. Érigé avec plus de cent milliards de francs Cfa dans l’un des pays les plus pauvres du monde, où tout manque, sa statue a fait l’unanimité : elle prouve la mégalomanie d’un vieux président qui ne s’en fait qu’à ses caprices.
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