La transe provoquée à la fin du ndeup, rituel destiné chez les lébou à délivrer le sujet de l’esprit des ancêtres qui possède, peut être assimilable à ‘’une sorte de coït’’, le tout inscrit dans une ‘’problématique sexuelle qui ne dit pas son nom’’, mais qui se laisse s’exprimer à travers ce processus, a soutenu Liliane Izambard.
La dimension sexuelle liée au ndeup se manifeste dans la transe ‘’qui se produit vers la fin du rituel’’, a indiqué Liliane Izambard, psychologue clinicienne, dans un entretien paru, vendredi, au quotidien privé Walfadjri.
‘’Avec un certain rythme de tambour, on voit la personne tomber, et c’est proche de l’hystérie, une hystérie provoquée. Dans ce cas, cette espèce de transe peut ressembler à une sorte de coït’’, a ajouté la chercheuse de nationalité française.
‘’Je vois des patients qui me disent qu’ils ne peuvent pas se marier avec quelqu’un à cause du rap oui qui croient qu’ils ne peuvent pas avoir d’enfants tant qu’ils ne consentent pas à un sacrifice’’ pour leur rap. ‘’Il y a donc toute une problématique sexuelle qui ne dit pas son nom, et le rap sert de prétexte pour l’exprimer’’, a-t-elle signalé.
Selon Liliane Imbazard, le but du ndeup, ‘’c’est de pouvoir donner un nom au rap, l’esprit de l’ancêtre qui se manifeste. C’est une manière d’apaiser l’esprit, qui, du coup, apaise bien souvent la personne – a moins qu’elle ne soit atteinte par autre chose’’.
‘’Je pense qu’on est là dans un rituel d’oedipisation, qui vise à aider la personne à franchir des étapes de la vie. Parce que c’est souvent des personnes relativement jeunes qui sont concernées’’, a-t-elle expliqué.
Signalant qu’en Afrique, ‘’les gens ont une adolescence qui dure plus longtemps’’ parce qu’ils n’ont pas connu l’étape, ‘’difficile à passer’’, de l’affranchissement du milieu familial, Liliane Izambard en a conclu que le ndeup est un rituel qui ‘’servirait donc à s’affranchir du milieu familial, dans une sorte de symbolisation avec l’ancêtre’’.
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