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Insolite

Trois policiers parisiens suspendus après des violences filmées

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Trois policiers parisiens suspendus après des violences filmées
Cette affaire intervient en plein débat sur la captation et la diffusion d'images de policiers en intervention. Une enquête préliminaire a été ouverte ce jeudi 26 novembre par le parquet de Paris pour « violences par personne dépositaire de l'autorité publique » et « faux en écriture publique » après la diffusion d'une vidéo sur laquelle des policiers parisiens frappent violemment un producteur de musique, samedi soir, dans le XVIIe arrondissement de la capitale. Révélées par le média Loopside r, les images de ce qui ressemble à une bavure policière montrent Michel Z., 41 ans, essuyer de nombreux coups de matraque infligés par trois policiers rentrés avec lui dans son studio d'enregistrement musical, à quelques pas de la très chic place des Ternes.

Un brigadier et deux policiers de la Brigade territoriale de contact (BTC) ont été suspendus à titre conservatoire par la préfecture de police de Paris. Avant même la diffusion des images par Loopsider, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la « police des polices ») a été saisie mardi par le parquet pour l'enquête judiciaire et la préfecture de police lui a également confié une enquête administrative.
Des insultes à caractère raciste selon le producteur

L'IGPN devra reconstituer les faits, en comparant la version de Michel Z., les images de vidéosurveillance du studio et celles des voisins alertés par le bruit, avec le rapport écrit par les policiers.

Sur les images, on voit Michel Z., agrippé par un policier en civil, entrer dans son studio. Deux autres gardiens de la paix, eux en uniforme, s'engouffrent aussi dans le sas. Suit une empoignade dans cet espace réduit, des coups de matraque et de poing s'abattent sur le producteur. Michel Z. ne semble pas répliquer. Selon lui, des insultes à caractère raciste ? notamment « sale nègre » ? sont proférées.

Dans un second temps, toujours selon le témoignage de Michel Z. et d'après les images, neuf jeunes artistes qui enregistraient au sous-sol finissent par monter au rez-de-chaussée, attirés par ses cris. Les policiers quittent alors le studio, dont la porte est refermée. Puis ils lui intiment de sortir avant de jeter une grenade lacrymogène dans l'entrée du studio. Dans la rue, Michel Z. est à nouveau « malmené » par les forces de l'ordre qui ont reçu des renforts. Il est interpellé puis placé en garde à vue pour « violences sur personne dépositaire de l'autorité publique » et « rébellion ». Mais cette enquête a été classée sans suite.
«Il devient dangereux à notre égard»

Le viseur de la justice se dirige désormais sur les trois policiers primo-intervenants. Si rien n'explique ce déferlement de violence, selon le procès-verbal des policiers que le Parisien - Aujourd'hui en France a pu consulter, Michel Z. attire l'attention des policiers car il ne porte pas le masque obligatoire à l'extérieur contre le Covid-19. Selon leurs écrits, « l'individu ne cesse de jeter des coups d'œil en direction de notre véhicule », paraît « nerveux » et « une forte odeur de matière stupéfiante émane de sa personne ».

Toujours selon leur rapport, rédigé au lendemain des faits, « nous tentons de le saisir […], il nous entraîne de force dans l'enceinte du bâtiment » et l'homme « devient dangereux à notre égard. ». Les policiers écrivent que Michel Z. les « repousse à plusieurs reprises avec ses bras en tentant de nous porter des coups. » Selon eux, « l'homme tente à plusieurs reprises de se saisir de notre arme administrative » et les « empêche de quitter le local », toujours en leur portant des coups.
«C'était de la violence pure et dure»

Le rapport décrit des coups de matraque télescopique « au niveau du ventre, des jambes et de bras » de l'homme qui les « maintient de force dans le local ». Toujours d'après leur compte rendu, Michel Z. semble « insensible à la douleur » et « parvient à se saisir de la matraque » ce qui entraîne de nouveaux coups qui « dans la débâcle et l'agitation, l'atteignent au niveau du visage ».

Selon une source policière, les trois policiers n'avaient « jamais eu affaire » au producteur de musique.


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