
Le projet de loi du député nationaliste Mikhaïl Degtiarev passe mal. Dans un billet publié sur son site internet, l’élu russe explique avoir demandé à la Douma (chambre basse du parlement russe) d’accorder deux jours de congés payés par mois aux femmes lorsqu’elles ont leurs règles, rapporte le site du « Figaro ». Une mesure « absurde » et « déplacée » pour les défenseurs des droits de l’homme qui dénoncent par ailleurs une dérive conservatrice du pouvoir depuis le retour de Vladimir Poutine à la présidence, en mai 2012.
« Pendant cette période (des menstruations), la plupart des femmes ont une sensation d'inconfort psychologique et physiologique. La douleur est parfois si forte pour le beau sexe qu'il est nécessaire d'appeler une ambulance », écrit Mikhaïl Degtiarev. Ce père de deux garçons, candidat à la mairie de Moscou, ajoute que la douleur rencontrée pendant leurs règles « augmente la fatigue, les troubles de la mémoire et l'efficacité au travail » des femmes. L’homme de 32 ans explique enfin que cette période provoque « des réactions émotives très nettes ».
Une proposition « absurde »
Si la Douma n’examinera cette proposition de loi qu’en septembre prochain, les militants des droits de l'homme la contestent déjà. « Cet argument est évidemment déplacé, déraisonnable et extrêmement peu sérieux », a ainsi déclaré à Reuters Anna Sobko, avocate de la plus ancienne organisation de défense des droits de l'homme en Russie. Pour Marina Pisklakova-Parker, dirigeante de l’ONG « Centre de prévention de la violence », cette proposition est « absurde ». « Si nous voulons débattre sérieusement de la question de l'efficacité des femmes au travail pendant leurs menstruations, nous devons aussi prendre en compte l'aptitude des hommes à travailler après avoir pris une cuite », a-t-elle ainsi rétorqué auprès de l’agence Reuters.
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