Le triomphe de 2007 rangé au rang d’agréable mais lointain souvenir et la campagne de 2012 pas encore là, le président de la République, en plein cœur de son quinquennat, aura vécu une année 2010 compliquée.
C’est une année qui commence mal pour Nicolas Sarkozy. Une année qui commence par une sérieuse déconvenue. Alors que lors d’un entretien télévisé quelques mois auparavant, il avait qualifié les prévenus de l’affaire Clearstream de « coupables », son rival à droite, Dominique de Villepin est relaxé le 28 janvier dans cette affaire de dénonciation calomnieuse qui a touché le chef de l’Etat. Le croc de boucher promis à l’ancien Premier ministre doit être remisé, même si le parquet, sous influence du pouvoir selon Dominique de Villepin, décide de faire appel.
Le ton de l’année est donné pour le locataire de l’Elysée. En février, sa majorité commence à faire entendre un certain mécontentement en raison de la poursuite de l’ouverture et de la nomination de Michel Charasse, mitterrandiste historique, au conseil constitutionnel et celle de Didier Migaud, autre socialiste, à la Cour des comptes.
Déceptions électorales
Lorsque la presse britannique relaye des rumeurs de difficulté au sein du couple Sarkozy-Bruni, le président indique qu’il n’a pas de temps à perdre avec des élucubrations. On apprendra plus tard que les services de renseignements intérieurs ont enquêté sur l’origine de ces rumeurs.
Mais en politique, l’essentiel, ce sont les résultats électoraux. Ils sont loin d’être satisfaisants. Lors des élections régionales du 21 mars, la droite conserve seulement l’Alsace en France métropolitaine et remporte la Réunion et la Guyane. La gauche culmine à 54% des voix, une première depuis la vague rose de 1981.
Les responsables de la majorité se relayent pour expliquer qu’avec une faible participation, il ne s’agit pas d’un vote sanction, même si la cote de confiance du président de la République passe pour la première fois sous la barre des 30 %. Pour le 3e anniversaire du début de mandat, un institut de sondage affirme même que 69 % des sondés jugent mauvais le bilan du président.
Sécurité et réforme au programme de l’été
Les membres de la majorité demandent alors un retour au fondamentaux. Ils vont être exaucés. Nicolas Sarkozy entreprend de rassembler la famille en faisant entrer au gouvernement des chiraquiens et des villepinistes.
Puis il reprend ses thèmes favoris : la sécurité, avec le discours de Grenoble à la suite de violences urbaines dans cette ville et avec l’annonce du démantèlement des camps illégaux de gens du voyage. L’autre thème majeur, c’est celui de la réforme. Malgré une importante mobilisation syndicale, malgré l’affaiblissement du ministre du Travail Eric Woerth en raison de l’affaire Bettencourt, le président de la république affiche sa fermeté et la réforme des retraites est menée à bien.
Un Premier ministre renforcé, un président affaibli ?
Ce n’est qu’à la fin de cette réforme que Nicolas Sarkozy procède à la mi novembre à un large remaniement ministériel annoncé depuis le printemps. Au petit jeu des pronostics, plusieurs noms sont cités, et le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo fait un temps figure de favori pour Matignon. Mais l’hypothèse ne prend pas dans l’opinion et dans la majorité.
François Fillon, qui avait semblé se préparer à son départ pendant tout l’été, est finalement reconduit. Aux dires des analystes, il est même renforcé autant que Nicolas Sarkozy est affaibli avant d’aborder 2011, une année décisive puisqu’elle précède celle de la prochaine élection présidentielle. Une année au cours de laquelle Nicolas Sarkozy compte sur ses fonctions de président du G8 et du G20 pour repartir de l’avant après douze mois difficiles.
6 Commentaires
Kazè
En Décembre, 2010 (18:24 PM)Sikimounana
En Décembre, 2010 (18:27 PM)Samarew
En Décembre, 2010 (18:33 PM)Kius
En Décembre, 2010 (18:37 PM)Doul
En Décembre, 2010 (18:51 PM)Viellard
En Décembre, 2010 (18:53 PM)Participer à la Discussion