C’est une vraie lettre au vitriol que le leader de la Ligue démocratique, mouvement pour le parti du travail (Ldmpt), Abdoulaye Bathily vient d’adresser au Directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura. C’est pour dénoncer le prix attribué au président Wade. « Je trouve que les membres du jury du prix Houphouët Boigny, ont été soit abusés, soit ont fait preuve de complaisance, en portant leur choix sur M.Abdoulaye Wade, initiateur d’un régime despotique. Bathily qui trouve que « la crédibilité de ce Prix, parrainé par l’Unesco, se trouve compromis », énumère un ensemble de griefs qui justifie sa position.
Si Abdoulaye Bathily a décidé de ne pas se rendre à Paris en France, pour assister à la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët Boigny, c’est que « M.Abdoulaye Wade ne mérite pas cette distinction ». Et pour cause, « depuis son accession au pouvoir, à la suite des élections transparentes et pacifiques de février et mars 2000, M.Wade s’est employé à instaurer un régime de pouvoir personnel, fait de népotisme et de suppression des acquis démocratiques, qui avaient fait du Sénégal, une exception dans la région ouest-africaine ». Le leader de la Ldmpt en veut pour preuves le fait que Me Wade ait « grâcié les assassins (Ndlr, de Me Sèye) indemnisé en catimini la famille de la victime, puis fait prendre une loi d’amnistie, couvrant les assassins et les commanditaires de cet assassinat ». Bathily rappelle bien, dans cette correspondance adressée au Dg de l’Unesco, que « l’assassinat de l’étudiant Balla Gaye reste impuni, tout comme la tentative d’assassinat de M.Talla Sylla, dirigeant du parti Jëf-Jël ». Abdoulaye Bathily pointe aussi du doigt le fait que « les dirigeants de l’opposition, dont le seul tort est de critiquer la mal-gouvernance du régime de Wade, sont régulièrement convoqués à la Division des investigations criminelles (Dic), transformée en police politique, certains traînés devant les tribunaux (M.Abdou Rahim Agne, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, Ibrahima Sène, M.Jean-Paul Dias, le maire Pape Diouf ). Alors que « d’autres sont soumis à un harcèlement permanent, voire aux menaces sur leur vie ». Le chef de file Jallarbiste veut également attirer l’attention de M. Matsuura sur les « modifications de la Constitution, de la loi et des règles électorales en vue de se maintenir au pouvoir ». Mais aussi sur « l’épreuve de force » qu’il a engagée « contre la presse indépendante » qu’il « tente d’étouffer par de multiples mesures » après avoir « fermé l’accès des médias d’Etat (radio et télévision) à l’opposition et à tous ceux qui ne partagent pas ses opinions et au profit exclusif de lui-même, des membres de sa famille et de son parti ».
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