L'attaque d'un complexe gouvernemental ce lundi 24 décembre à Kaboul a fait au moins 43 morts. Elle intervient dans un contexte politique et sécuritaire qui fragilise un peu plus le gouvernement afghan.
L'assaut mené par des hommes armés a duré plus de sept heures mais l'attaque n'a toujours pas été revendiquée. Il s'agit de l'une des offensives les plus meurtrières dans la capitale afghane cette année. De plus, l'annonce toujours non confirmée de Donald Trump qui prévoit de rapatrier la moitié des 14 000 militaires américains fragilise un peu plus le pouvoir afghan.
Le gouvernement vient de nommer à la tête de l'armée et de la police, deux des plus farouches opposants aux talibans. « Ce que l'on est en train de voir, c'est l'effondrement progressif des forces de sécurité afghanes donc je ne pense pas qu'à ce stade deux nominations puissent changer quoi que ce soit », explique Gilles Dorronsoro, professeur de sciences politiques à Paris 1.
« Le risque de la chute d'une grande ville »
L'annonce non officielle du président américain de retirer 7 000 soldats pourrait avoir des répercussions sur la ville de Kaboul. « On risque de voir la chute d'une grande ville et on est dans une situation où il n'est plus exclu qu'il y ait un effondrement voire une panique du côté de Kaboul », poursuit Gilles Dorronsoro. « Je crois que la nomination de ces deux ministres, c'est une façon de vérouiller le pouvoir à Kaboul pour éviter une désintégration du régime .» Les Américains continuent de mener des discussions avec les talibans sans le pouvoir afghan.
L'assaut ce lundi 24 décembre clôt une année particulièrement sanglante pour l'Afghanistan. Le nombre de victimes aussi bien civiles que militaires devrait dépasser cette année les 20 000 morts.
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