"Les commissaires de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sont venus, ils n'ont rien trouvé. Vous savez en droit (...), c'est celui qui accuse qui doit apporter la preuve (...) Or dans le cas de l'Iran, on n'a rien trouvé jusqu'à présent", a assuré M. Wade. "J'ai réaffirmé mon soutien à l'Iran. Tant que l'Iran défendra sa liberté et son indépendance en disant +je n'enrichis pas de l'uranium à des fins militaires+, le Sénégal restera à côté de l'Iran", a insisté le chef de l'Etat sénégalais, devant la presse. L'Iran se trouve de nouveau sur la sellette en raison de son programme nucléaire controversé: purement civil comme l'affirme le régime islamique, ou également militaire comme le soupçonnent les grandes puissances.
Le Groupe des Six (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Chine, Russie, France et Allemagne) prépare actuellement un projet de résolution condamnant l'Iran, qui sera soumis vendredi au vote des 35 gouverneurs de l'AIEA. Le président iranien, venu pour quelques heures à Dakar, achevait au Sénégal une tournée en Afrique et Amérique du Sud pour chercher des soutiens. Il s'était auparavant rendu en Gambie, au Brésil, en Bolivie et au Venezuela. A Dakar, M. Ahmadinejad n'a pas évoqué devant la presse le dossier du nucléaire. Mais il a annoncé que l'Iran allait aider le Sénégal à développer une industrie automobile, lui fournir "1.000 tracteurs" ou encore s'impliquer dans la "construction d'unités de stockage d'hydrocarbures".
Depuis 2008, des voitures sont fabriqués au Sénégal avec des pièces importées d'Iran, dans une usine sénégalo-iranienne dont l'actionnaire majoritaire est le constructeur iranien Iran Khodro. "L'Iran aide beaucoup le Sénégal", a fait valoir M. Wade, citant l'exemple de la rénovation du parc des taxis. En octobre, M. Wade avait tenté une médiation entre l'Iran et la France, en affirmant que Téhéran était prêt à une libération de la Française Clotilde Reiss contre celle de deux Iraniens retenus en France et en proposant que cet "échange se fasse au Sénégal". Mais cette hypothèse avait été catégoriquement rejetée par la France qui l'avait jugée "scandaleuse".
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