L'intersyndicale d'Air France maintient ses quatre prochaines journées de grève après deux jours de négociation infructueuse avec la direction. Les grévistes réclament une augmentation immédiate de leurs salaires de 6% alors que la direction n'accepte que de les augmenter progressivement sur la période 2019-2021. Une réponse « indécente » selon les syndicats.
L'intersyndicale d'Air France a maintenu ce vendredi ses quatre prochains appels à la grève, dont mardi et mercredi prochains, à l'issue de deux jours d'une négociation salariale avec la direction qui reprendra lundi matin, a-t-on appris auprès des syndicats et de la direction. « La direction reste campée sur un accord pluriannuel, alors que l'intersyndicale ne veut traiter que sa revendication sur 2018. Une fois qu'on aura trouvé un accord sur 2018, nous serons prêts à écouter les propositions de la direction sur cet accord pluriannuel. Mais pas avant », a expliqué Karim Taïbi de FO.
L'intersyndicale réclame 6% d'augmentation générale dès cette année. Sept journées de grève ont eu lieu depuis le 22 février. Quatre autres sont programmées en avril : mardi et mercredi prochains, puis les 23 et 24 avril, la semaine suivante. L'intersyndicale a proposé ce vendredi une « augmentation des grilles de salaires » de « 3,2% » ce mois-ci, puis de « 1,8% en octobre », s'ajoutant à la hausse de 1% déjà prévue.
La direction d'Air France a indiqué de son côté avoir proposé pour 2018 une « augmentation générale à 2% », ainsi qu'une « augmentation générale des salaires de 3,6% ». « Les salaires seraient ainsi augmentés, en moyenne sur la période, de 11 à 12% » (augmentations générale, individuelles et automatiques), souligne la direction dans un communiqué.
Une proposition « indécente » pour les syndicats
Critiquant la volonté de la direction de concentrer l'essentiel de son effort sur 2019-2021, alors que les syndicats réclament un rattrapage pour les efforts fournis ces dernières années, l'intersyndicale a estimé que « venir à la table des négociations avec une proposition aussi indécente n'est pas respectueux vis-à-vis des salariés ». « La direction fait la démonstration que la recherche d'une solution rapide ne fait pas partie de ses priorités », a-t-elle ajouté.
La direction souligne quant à elle que « la négociation pour la recherche d'un compromis est la seule option pour sortir du conflit ». « Refuser le compromis et poursuivre la fuite en avant dans cette grève, c'est prendre une lourde responsabilité vis-à-vis des salariés de l'entreprise, et des clients qui font vivre Air France », a-t-elle ajouté.
Selon elle, la grève a déjà coûté 170 millions d'euros à l'entreprise. Une reprise des négociations spécifiques avec les syndicats de pilotes (SNPL et Spaf), qui réclament une revalorisation salariale de 10,7% en tout, était initialement programmée lundi.
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Anonyme
En Avril, 2018 (01:36 AM)Participer à la Discussion