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L’œuvre de sa vie s’intitulait Le dictionnaire historique de la langue française, publié en 1992 et ressorti récemment en version augmentée. C'est une synthèse unique en son genre, presque un roman, où l’on peut apprendre d’où viennent les mots, leur histoire, leurs origines, les valeurs qu’ils sous-tendent.
Défenseur de l'évolution de la langue
« Le français ce n’est pas la France » aimait dire Alain Rey. C’est beaucoup plus, il y a bien sûr l’influence du latin parlé du Moyen Âge, du celte, du germain, mais dès le XVIe siècle les Européens découvrent d’autres continents et colonisent. De nouveaux peuples parlent, écrivent le français et enrichissent une langue bien vivante.
Ardent défenseur de l’évolution de la langue, Alain Rey insistait sur le métissage, la créolisation de la langue sans cesse nourrie de nouveaux apports, il s’intéressait aux langues régionales à l’argot, à la féminisation des noms de métiers.
Cheveux longs et moustaches blanches, c’était un érudit populaire dont on avait plaisir à écouter les chroniques à la radio et à la télévision. Il était devenu connu du grand public en animant une chronique quotidienne consacrée aux mots dans l’édition du matin des journaux de France Inter entre 1993 et 2006.
Jeune diplômé en littérature, il avait collaboré aux côtés de Paul Robert à l’élaboration d’un nouveau dictionnaire « alphabétique et analogique » de la langue française. Le Grand Robert en six volumes était paru en 1964, suivi trois ans plus tard du Petit Robert, avant bien d’autres déclinaisons. Lauréat de nombreux prix, Alain Rey était l’auteur d’une trentaine de livres sur le langage il avait enseigné aux États-Unis et à la Sorbonne.
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