
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde mardi les États-Unis et la Chine contre une nouvelle dégradation du monde déjà “au bord du gouffre”, les appelant au “dialogue” et à la “compréhension”, à l’ouverture de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies.
“Nous sommes confrontés à la plus grande cascade de crises de notre vie”, a-t-il relevé. “Je crains que notre monde ne se dirige vers deux ensembles différents de règles économiques, commerciales, financières et technologiques, deux approches divergentes dans le développement de l’intelligence artificielle - et finalement deux stratégies militaires et géopolitiques différentes”, a-t-il dit.
“C’est une recette pour les ennuis. Ce serait beaucoup moins prévisible que la Guerre froide. Pour restaurer la confiance et inspirer l’espoir, nous avons besoin de coopération”, a plaidé le chef de l’ONU devant un parterre de dirigeants incluant Joe Biden qui ont choisi de venir à New York malgré la pandémie de Covid-19.
En allusion implicite à la Birmanie, au Mali, à la Guinée ou au Soudan, le responsable de l’ONU a déploré d’assister “également à une explosion des prises de pouvoir par la force”. “Les coups d’État militaires sont de retour” et “le manque d’unité au sein de la communauté internationale n’aide pas”, a-t-il regretté.
Antonio Guterres qui est dans la dernière année de son premier mandat à la tête de l’ONU et qui en commencera un nouveau en janvier, avait déjà alerté en 2018 (“division” sino-américaine), en 2019 (“la grande fracture”) et en 2020 (une “nouvelle Guerre froide”) sur le risque d’un monde bipolaire prisonnier des tensions sino-américaines.
La session à haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU, à laquelle participent physiquement plus d’une centaine de chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des dizaines de ministres, doit se poursuivre jusqu’à lundi.
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