
Le président syrien a condamné l'attentat suicide ayant tué un célèbre dignitaire religieux sunnite favorable au régime et 49 autres personnes à Damas. Il s'engage à «nettoyer» le pays des extrémistes.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a quant à lui condamné cet attentat .
«Je présente mes condoléances au peuple syrien pour le martyre de cheikh Mohammad Saïd al-Bouti, ce grand personnage de la Syrie et du monde islamique», a dit Bachar al-Assad dans un message diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.
Dans une lettre à l'ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères, a demandé au Conseil de sécurité de «condamner ce crime terroriste et d'affirmer clairement que la communauté internationale entend lutter contre le terrorisme».
Le chef de l'opposition Ahmed Moaz al-Khatib a condamné l'attaque en disant soupçonner le régime d'être derrière l'attentat commis jeudi soir dans la mosquée al-Imane du quartier Mazraa, où cheikh Bouti donnait des cours de religion les lundi et jeudi.
Jour de deuil
Mais des manifestants anti-régime ont conspué vendredi ce dignitaire religieux. «Que ton âme soit damnée Bouti», scandaient certains à Idleb (nord) alors que d'autres dans la région de Homs promettaient un sort identique au mufti sunnite de Syrie, lui aussi proche du pouvoir, cheikh Ahmad Badreddine Hassoune, qui avait appelé à soutenir l'armée régulière.
Les funérailles de cheikh al-Bouti auront lieu samedi après la prière de midi à la mosquée des Ommeyades, l'un des lieux les plus prestigieux de Damas. Les autorités ont décrété un jour de deuil national en Syrie, selon l'agence officielle Sana.
L'attentat n'a pas été revendiqué, mais son mode opératoire, un kamikaze actionnant une ceinture d'explosifs, rappelle celui du réseau extrémiste Al-Qaïda notamment en Irak.
Sans protection
Cette explosion a été particulièrement meurtière: 49 morts selon le ministre de la Santé et 52 selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une source des services de sécurité à Damas a affirmé que cheikh al-Bouti refusait toute protection, affirmant qu'il remettait sa vie dans les mains de Dieu.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, a dénoncé «l'attaque terroriste» à Damas et insisté sur «la nécessité de capturer rapidement les auteurs de ce crime haineux».
Consensus au Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité des Nations unies a surmonté ses désaccords sur la Syrie vendredi pour parvenir à un rare consensus et rédiger un communiqué. «Le Conseil de sécurité condamne dans les termes les plus forts l'attaque terroriste dans une mosquée de Damas», indique le communiqué qui ne montre cependant personne du doigt.
Jusqu'à présent les 15 membres du Conseil de sécurité étaient profondément divisés sur le conflit syrien: la Russie a jusqu'ici toujours essayé de protéger son allié syrien Bachar al-Assad alors que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France soutiennent l'opposition.
(ats/afp/Newsnet)
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