La défense paraît tout de même un peu bancale. Cinq ressortissants de Corée du Nord sont soupçonnés d'être impliqués dans l'attaque du demi-frère de Kim-Jong-Un, Kim Jong-nam, tué au beau milieu de l'aéroport malaisien de Kuala Lumpur lundi 13. Deux femmes, une Indonésienne de 25 ans et une Vietnamienne de 28 ans, ont été également interpellées.
Identifiées par des caméras de surveillance de l’aéroport, les deux femmes responsables de l'attaque ont en effet déclaré qu’elles ignoraient que le liquide dont elles se sont servies était mortel. L'une d'elle, Siti Aishah, masseuse dans un spa, a expliqué qu'elle croyait participer à une émission de télévision. Le but du jeu: asperger le visage d'une personne avec un liquide inoffensif.
On en sait désormais un peu sur le déroulement de l'attaque grâce aux images récupérées par une chaîne japonaise, Fuji TV. L'une des suspectes lui fait face quand l’autre le saisit brusquement et lui applique, par derrière, une forme de tissu sur le visage avant de repartir aussitôt dans des directions distinctes. Kim Jong-Nam va ensuite pêtre pris en charge par le personnel de l'aéroport et évacué vers une clinique. Il mourra d'une crise cardiaque lors du trajet.
Les enquêteurs sont convaincus d'avoir appréhendé vendredi 17 au soir l'un des membres du "commando" nord-coréen, commanditaire de l'attaque. Arrêté dans un appartement de Selangor, en Malaisie, Ri Jong-chol est ainsi toujours interrogé par la police qui aurait aussi retrouvé, sur des images de caméras de surveillance, la trace de quatre autres Nord-Coréens. Les quatre autres suspects auraient quitté Kuala-Lumpur le jour du meurtre pour s'envoler pour Jakarta, en Indonésie, d'où ils auraient gagné les Emirats arabes-unis puis Vladivostok en Russie, avant d'entrer en Corée du Nord.
Ces révélations ont déclenché la colère des autorités malaisiennes qui ont immédiatement convoqué l'ambassadeur de Pyongyang pour "consultation" ce lundi 20. De son côté, la Corée du Nord avait accusé la Malaisie de s'associer aux "forces hostiles" pour faire du tort à sa réputation, alors que le pays était avant considéré comme plutôt tolérant à l'encontre de la dictature stalinienne.
Kim Jong-Nam, 45 ans, un temps pressenti pour être l'héritier du régime, était tombé en disgrâce après son arrestation en 2001 à l'aéroport de Tokyo avec un passeport falsifié de la République dominicaine. Il avait ensuite vécu en exil de fait avec sa famille, à Macao, Singapour ou en Chine. Les annonces de purges, d'exécutions et de disparitions, certaines confirmées, d'autres non, sont fréquentes depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un fin 2011.
(Voir ci-dessous les images de l'agression de Kim Jong-nam):
1 Commentaires
Anonyme
En Février, 2017 (15:15 PM)Participer à la Discussion