Attaques d'Al-Qaïda contre des rebelles chiites au Yémen

L'attaque la plus spectaculaire a été lancée par un kamikaze contre un petit hôpital de la localité de Mazjar, à quelque 80 km à l'est de Sanaa, où étaient soignés des rebelles chiites, dits Houthis. Ansar al-Charia, qui dépend d'Al-Qaïda, a revendiqué sur Twitter cette opération, affirmant qu'elle avait fait des "dizaines de tués et de blessés". Des sources tribales de la province de Marib, où se trouve Mazjar, ont confirmé l'attaque, mais ont été incapables de fournir un bilan précis, les Houthis ne révélant généralement pas leurs pertes ou les minimisant. Une source de leur mouvement, appelé Ansaruallah, a affirmé que l'attaque suicide n'avait fait qu'un tué et deux blessés. 

Dimanche soir également, un commando d'Ansar al-Charia a lancé une attaque armée dans le région de Baïda (centre du Yémen), tuant les six occupants d'un véhicule, tous des rebelles chiites, ont affirmé des témoins. 

A Sanaa, une source des services de sécurité a indiqué qu'un engin artisanal, posé près d'un point de contrôle des rebelles chiites, avait explosé dimanche soir, faisant deux blessés. Cette source a attribué l'attaque à Al-Qaïda qui avait promis mercredi, trois jours après la prise de Sanaa par les rebelles chiites, de les combattre avec toutes ses forces. 

S'adressant aux sunnites, qui constituent la majorité de la population au Yémen, Al-Qaïda a affirmé avoir "brandi les épées pour les défendre". "Vous allez voir vos têtes voler", a menacé Al-Qaïda en s'adressant aux Houthis qui appartiennent au zaïdisme, une branche du chiisme, et sont accusés de liens avec l'Iran, ennemi juré du réseau extrémiste sunnite fondé par Oussama ben Laden. La prise de Sanaa est l'"aboutissement du projet persan au Yémen", a dénoncé Al-Qaïda.