Les neuf juges rendront en juin un avis sur le dispositif protégeant depuis 2012 quelque 700 000 jeunes sans papiers et auquel l’administration Trump veut mettre un terme.
A 32 ans, Vicente Rodriguez, moustache lissée et brillant dans l’oreille, n’a jamais quitté les Etats-Unis depuis qu’il y est entré illégalement avec ses parents à l’âge de 4 mois. Faute de papiers en règle, cet éducateur spécialisé exerçant en Californie ne peut pas voyager et a passé une partie de sa vie dans la peur d’être expulsé vers le Mexique, un pays qu’il ne connaît pas.
En 2012, la décision du président démocrate, Barack Obama, de donner un statut protecteur temporaire (DACA-Deferred Action for Childhood Arrivals) à quelque 700 000 jeunes arrivés illégalement aux Etats-Unis lorsqu’ils étaient enfants, lui a accordé un répit. Le jeune homme peut alors passer son permis de conduire, poursuivre des études, travailler. Mais le soulagement est de courte durée. En 2017, l’administration Trump, jugeant cette mesure « illégale », annonce la fin du DACA et plonge les dreamers (rêveurs), nom que se sont donné ces jeunes à la poursuite du « rêve américain », dans une nouvelle incertitude juridique.
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C’est cette décision, suspendue à plusieurs reprises par des tribunaux, que la Cour suprême des Etats-Unis a examinée, mardi 12 novembre, alors que des milliers de personnes manifestaient leur soutien en slogans et en chansons à Vicente et à tous les jeunes – principalement issus du Mexique et d’Amérique centrale –, menacés par la fin du DACA.
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