La Commission électorale nationale autonome (Cena) a, à peine publié les résultats du premier tour du scrutin présidentiel du dimanche 5 mars dernier au Bénin, que de nombreux candidats ont demandé son annulation pour cause d'irrégularités.
Dans une déclaration publiée hier à Cotonou, le ministre d'Etat, chargé du Plan et du Développement, Zul Kifl Salami, candidat indépendant qui a recueilli 7.982 voix soit 0,26% de suffrages exprimés, a mis en doute la crédibilité du scrutin. "Il est de notoriété publique que tout le processus électoral a été entaché d'irrégularités", a-t-il dit. M. Salami a, à cet effet, fait état des grèves à répétition qui ont marqué toute la période de recensement, les fréquentes ruptures de stock de cartes d'électeur et le non-affichage dans le délai prescrit par la loi des listes électorales. Il a également souligné les retards accusés dans le démarrage des opérations de vote dans de nombreuses localités du pays, l'absence d'isoloirs et le manque d'encre indélébile.
Quant au ministre des Mines, de l'Energie et de l'Hydraulique, Kamarou Fassassi, qui a recueilli 30.049 voix, soit 0,97% des suffrages exprimés, il a déploré le manque de cartes d'électeur, privant beaucoup de Béninois d'accomplir leur devoir de citoyen. "Les arrestations opérées çà et là confirment que les urnes étaient partout sauf là où elles devraient être, puisqu'on les a bourrées de bulletins dans des maisons, voitures et camions", a-t-il regretté. Cependant, ces protestations sont balayées d'un revers de main par la Cena qui précise que sur 4.286.045 inscrits, 3.032.356 ont pu effectivement exprimer leurs suffrages, ce qui donne un taux de participation de 74,86%.
Le collectif des observateurs internationaux, notamment l'Union européenne, l'Organisation internationale de la Francophonie, a félicité les Béninois pour leur maturité politique au lendemain du scrutin qu'il a jugé calme sur l'ensemble du territoire national. "Dans l'ensemble, ce scrutin, qui s'est déroulé dans le calme, a mis en évidence la maturité politique de la population béninoise et constitue la meilleure démonstration de son profond attachement au processus démocratique engagé au Bénin depuis plus de quinze ans avec la Conférence des forces vives de la nation en février 1990", souligne le collectif dans un communiqué.
On rappelle qu'à l'issue de ce premier tour du scrutin présidentiel béninois, l'ancien directeur général de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Yayi Boni, est arrivé en tête avec un peu moins de 36% des voix. Il est suivi par Adrien Houngbédji avec 25% des voix. Le deuxième tour aura lieu dans quinze jours entre les deux candidats.
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