La cour de justice de Rangoon a confirmé en appel la condamnation à 7 ans de prison de Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans. Les deux journalistes birmans avaient été arrêtés après leur enquête sur un massacre commis par l’armée contre la minorité musulmane des Rohingyas, pour violation du secret d’Etat. Compte rendu d’audience.
Tous les arguments des avocats de la défense ont été rejetés ce vendredi matin en l’absence des deux journalistes de l’agence Reuters. Selon la cour d’appel, il n’y a aucune preuve que leur arrestation a été un piège, malgré ce qu’avait révélé un policier lors des audiences et les deux reporters n’ont pas agi en respectant l’éthique journalistique.
« La décision d’aujourd’hui est très décevante pas seulement pour la presse, mais aussi pour l’état de droit, souligne Than Zaw Aung, l’avocat de la défense. Maintenant notre seule option, c’est de faire appel devant la Cour suprême, mais nous devons en discuter avec les familles. »
Une décision malgré les nombreux appels de la communauté internationale à libérer les deux journalistes et à protéger la liberté de la presse, menacée dans le pays.
« C’est une opportunité manquée de corriger l’injustice faite aux deux reporters, et cela jette de sérieux doutes sur l’indépendance de la justice birmane, et sur le droit de la population à être informée et à connaitre la vérité », estime Kristian Schmidt, ambassadeur en Birmanie de l’Union européenne.
L’Union européenne a appelé le président du pays à gracier les deux journalistes. Mais si les reporters ont l’appui de la communauté internationale, ils sont très peu soutenus en Birmanie.
Quel recours possible?
David Bastard, chef du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières (RSF), appelle le président birman à les gracier.
La justice a tout simplement nié des évidences, des preuves de leur innocence. Donc ce que l’on peut craindre, c’est que même la Cour suprême confirme cette condamnation à 7 ans de prison. Clairement, la justice est instrumentalisée par le pouvoir exécutif. C’est pourquoi nous en appelons au président de la République de l’Union de Birmanie pour qu’il gracie les deux journalistes et qu’ils puissent retrouver leurs familles.
David Bastard, chef du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières (RSF),Marie Genries
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Anonyme
En Janvier, 2019 (21:27 PM)Participer à la Discussion