Un juge brésilien a autorisé vendredi la sortie de prison de l'ex-président Lula, qui va être libéré après un arrêt rendu la veille par la Cour suprême.
Emprisonné depuis un an et demi, après sa condamnation pour corruption à 8 ans et 10 mois de réclusion, l’ex-président Lula va être libéré. La possibilité d’une libération du prisonnier le plus célèbre du Brésil a été régulièrement évoquée depuis avril 2018, au gré de recours judiciaires qui jusqu'ici n’avaient pas abouti. Cette fois, c'était la bonne : jeudi, un arrêt de la Cour suprême a déclaré inconstitutionnelle la jurisprudence selon laquelle une personne peut être emprisonnée avant l’épuisement de tous ses recours, dès que sa condamnation a été confirmée en appel et ce vendredi, un juge a autorisé sa sortie de prison.
Dans son ordre de libération, le juge a expliqué qu’il n’y avait plus «aucun fondement pour l’exécution de la peine» en raison de la décision de la Cour suprême de mettre fin à une jurisprudence permettant l’emprisonnement dès une première condamnation en appel, même si tous les recours ne sont pas épuisés.
«Il n’y a pas la moindre raison d’attendre»
Dès vendredi, après l'arrêt de la Cour suprêmen les avocats de l’ex-président ont déposé une demande de «libération immédiate». «Il n’y a pas la moindre raison d’attendre plus longtemps, a déclaré l’un d’eux, Cristiano Zanin, après avoir rendu visite à l’ancien président. Tout nouveau délai donnerait une dimension politique encore plus importante [à la situation de Lula, ndlr].»
Cette remise en liberté est susceptible de redonner des couleurs à une gauche au tapis depuis l’élection du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Vendredi matin, des dizaines de militants ont crié «Bonjour président Lula !» sous les fenêtres du siège de la police fédérale de Curitiba (sud du pays), où l’ancien chef de l’Etat (2003-2010) purgeait sa peine. Le rituel se répète quotidiennement, à 9 heures, depuis son incarcération. Mais cette fois, les militants du Parti des Travailleurs (PT) avaient vraiment l’espoir de pouvoir enfin revoir l’icône de la gauche en chair et en os.
Dès jeudi soir, la compagne de Lula, Rosângela da Silva, s’est empressée de se rendre à Curitiba : «Je viens te chercher ! Attends-moi !» a lancé sur Twitter la sociologue quadragénaire. Le mot-clé «LulaLivre» (Lula libre) s’est transformé en «LulaLivreAmanhã» (Lula libre demain), puis vendredi en «LulaLivreHoje» (Lula libre aujourd’hui).
Incarner l’opposition à Bolsonaro
Lula, 74 ans, a été incarcéré peu après sa condamnation en appel, mais il dispose encore de recours devant des tribunaux supérieurs. Et il n’est pas le seul détenu qui pourrait bénéficier de l’arrêt de la Cour suprême : ils sont près de 5 000 concernés par cette décision qui sera appliquée au cas par cas et change radicalement l’application des peines au Brésil. Comme l’ancien syndicaliste, de nombreux détenus condamnés dans le cadre de l’opération «Lava Jato» (Lavage Express), enquête tentaculaire qui a fait trembler l’ensemble de la classe politique, pourraient retrouver prochainement leur liberté.
La surprenante décision des juges de Brasília n’est pas du goût des partisans de Bolsonaro. «La Cour suprême a voté contre le peuple», a déploré Major Olímpo, leader du PSL, parti du président, au Sénat. Le mouvement Vem Pra Rua (VPR), qui avait mobilisé des millions de personnes pour obtenir la destitution de l’ex-présidente Dilma Rousseff (2010-2016), a lancé un appel à manifester samedi contre l’arrêt de la Cour. Le ministre de la Justice, Sérgio Moro, a toutefois estimé vendredi que la décision de la Cour suprême devait être respectée.
Lula a déjà fait part de son intention de participer à de grandes tournées à travers le pays, les fameuses «caravanes» qui lui ont permis d’accroître sa popularité auprès des plus pauvres, mais aussi de voyager à l’étranger pour incarner l’opposition à Bolsonaro, s'il était libéré.
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