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Brexit : l'UE s'agace des nouvelles demandes de Londres

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Brexit : l'UE s'agace des nouvelles demandes de Londres

Theresa May a suscité l'agacement, jeudi à Bruxelles, en demandant aux 27 d'offrir des "assurances" que l'accord de Brexit ne conduira pas à "piéger" indéfiniment le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'Union européenne.

La Première ministre britannique Theresa May a demandé, jeudi 13 décembre à Bruxelles, de nouvelles garanties pour l'aider à obtenir la ratification de l'accord de Brexit par les députés britanniques. Face à elle, les Européens se sont montrés ouvertement agacés par des exigences jugées trop vagues.

Rescapée d'un vote de défiance la veille, Theresa May a assuré à ses homologues européens lors d'un sommet qu'elle pourrait obtenir le feu vert de son Parlement, si l'Union européenne (UE) offrait des "assurances" que ce texte n'allait pas "piéger" indéfiniment le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE .

"Avec les bonnes assurances, cet accord peut être voté", leur a-t-elle dit. Car "il y a une majorité dans mon Parlement qui veut quitter l'UE avec un accord", a-t-elle ajouté lors d'une réunion à huis-clos.

Les Européens, qui s'étaient tous dits "prêts à aider" Theresa May, ont adopté un texte, sans valeur juridique, destiné à apaiser les inquiétudes du Parlement britannique. Mais ils ont répété que l'accord de divorce ne "peut pas être renégocié" et ils n'ont pas caché leur impatience face à des demandes jugées encore trop vagues concernant la nouvelle relation que Londres voudra nouer avec l'UE après le Brexit.

Ambiance "très mauvaise"

"Nos amis britanniques doivent dirent ce qu'ils veulent au lieu de nous faire dire ce que nous voulons", a lancé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant la presse. Offensif, il a ensuite annoncé que l'exécutif européen publierait le 19 décembre "toutes les informations généralement utiles qui concernent la préparation d'un 'no deal'", l'hypothèse d'un Brexit sans acccord devenant chaque jour moins improbable.

Selon une source européenne, l'ambiance lors du sommet était "très mauvaise". "Theresea May a été incapable de formuler ce qu'elle voulait" et a été régulièrement interrompue par la chancelière allemande Angela Merkel qui lui demandait ce qu'elle attendait exactement, a expliqué cette source.

Les nouvelles garanties demandées par Londres concernent le "backstop", cette solution imaginée dans l'accord de divorce pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, qui mettrait en péril les accords de paix sur l'île.

Accord "en péril"

Ce "filet de sécurité" prévoit la création d'un "territoire douanier unique" englobant l'UE et le Royaume-Uni après la transition post-Brexit, qui n'aurait vocation à s'appliquer qu'en cas d'échec des négociations à venir sur les futures relations commerciales ambitieuses que souhaitent établir Londres et les 27. Le problème, pour les "Brexiters", est qu'une telle solution risquerait de maintenir leur pays de manière indéfinie au sein d'une union douanière avec l'UE, empêchant Londres de retrouver sa liberté commerciale.

Donner par exemple la garantie d'une date limite pour la conclusion d'un vaste accord commercial entre Londres et Bruxelles après la fin de la période de transition post-Brexit pourrait éloigner la perspective d'un déclenchement du "backstop", a suggéré jeudi Theresa May aux 27, selon une source diplomatique.

"Nous devons changer le sentiment que le 'backstop' peut être un piège dont le Royaume-Uni ne pourra sortir. Tant que nous ne le faisons pas, l'accord – notre accord – est en péril", a dit jeudi Theresa May, sans toutefois entrer dans le détail des garanties qu'elle souhaitait obtenir.

Le vote du Parlement aura lieu en janvier

Dans les "conclusions" du sommet, les 27 ont rappelé qu'ils n'accepteraient pas de "renégociation" du traité de divorce. Pour rassurer les élus britanniques, ils ont simplement réaffirmé que le fameux "backstop" n'avait vocation à s'appliquer que "temporairement". Et ils se sont dits "fermement déterminés à travailler rapidement" d'ici au 31 décembre 2020, c'est-à-dire avant la fin de la période de transition qui doit suivre le départ britannique, pour éviter la mise en place de ce filet de sécurité.

Mais les Européens ont renoncé à ajouter un passage un temps envisagé, où ils auraient évoqué la possibilité "de nouvelles assurances" pouvant être offertes ultérieurement, une formulation qui déplaisait notamment à l'Irlande et à la France. Le risque aurait été "de donner implicitement l'impression" qu'une renégociation n'était pas totalement impossible à terme, a dit une source diplomatique.

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi que le vote parlementaire sur l'accord de Brexit conclu avec l'UE aurait lieu en janvier, alors que plusieurs députés demandaient qu'il soit organisé la semaine prochaine.

 



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