Six jours après le rejet massif par la Chambre des communes de son projet de divorce avec l'Union européenne, Theresa May a déclaré ce lundi qu'elle tenterait de sortir de l'impasse sur le Brexit en tentant d'obtenir de nouvelles concessions de l'UE. A moins de dix semaines de la sortie programmée du Royaume-Uni de l'UE, le 29 mars à 23h00 TU, aucun consensus n'a encore émergé à Londres sur la manière, ni même l'opportunité de mener à bien ce retrait approuvé par près de 52% des Britanniques lors du référendum de juin 2016.
La Première ministre est venue redire qu’elle rejetait l’idée d’un second référendum, qu’elle ne révoquerait ni ne prolongerait l’Article 50, qu’elle refusait d’exclure un « no deal » et que donc la menace d’une sortie sans accord restait d’actualité.
Elle a aussi affirmé qu'elle continuerait à tenter de modifier la clause de « backstop », le filet de sécurité prévu pour éviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande. Bref aucun changement notable à part l’annonce surprise de finalement ne pas faire payer aux citoyens européens expatriés la somme de 74 euros, au départ prévue pour obtenir le statut de résident permanent au Royaume-Uni.
Une concession peut-être bienvenue par l’ensemble des députés et la communauté d’expatriés installée actuellement dans le pays, néanmoins sur le fond du problème rien n’a changé. Car la cheffe du gouvernement a beau répéter qu’elle assouplirait sa position, qu’elle avait écouté les différents groupes parlementaires opposés à son plan et qu’elle continuerait à le faire, Theresa May n’a abandonné aucune de ses lignes rouges et doit retourner à Bruxelles évoquer la question du « backstop », ce qu’elle avait déjà fait entre décembre et janvier, sans obtenir aucune concession de la part des 27.
Une attitude qui n’a fait qu’accroître la frustration des parlementaires. Jeremy Corbyn, le chef de l’opposition travailliste, a accusé la dirigeante d’être « dans le déni total » et de s’accrocher à un plan qui était irréalisable, tandis que d’autres parlementaires demandent désormais avec de plus en plus d’insistance à pouvoir organiser une série de votes indicatifs, pour tenter de dégager un consensus avant la motion du gouvernement qui doit être débattue le 29 janvier.
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