
"Le gouvernement propose de construire un mausolée à sa mémoire et de baptiser une avenue en son nom. Ce n’est pas ce que demande la famille. Nous avons surtout besoin de justice, de savoir ce qui s’est passé", a estimé M. Sankara.
Il a appelé le gouvernement burkinabé à commencer par rétablir la vérité sur le certificat de décès établi lors de l’assassinat de Thomas Sankara, assurant que le médecin militaire qui l’a signé est toujours en vie.
"Le certificat qui prétend que Thomas Sankara est décédé de mort naturelle a été signé par le médecin-commandant Alidou Diébré. Si elle veut faire la lumière sur les circonstances de sa mort, la justice doit commencer par l’entendre. Qu’il dise la vérité sur ce document et qu’on parte de là pour établir ce qui s’est passé le 15 octobre 1987", a-t-il poursuivi.
Regrettant la volonté du gouvernement burkinabé de remplacer l’impératif de justice par des considérations matérielles, le frère cadet de Thomas Sankara a annoncé pour les prochains jours une réponse officielle de la famille au mémorandum contenant la proposition d’indemnisation.
"Les avocats de la famille, les juristes et les associations qui la soutiennent répondront officiellement au mémorandum du gouvernement. Nous estimons que ce n’est pas avec une pierre ou des pierres que l’on construit la vérité", a encore dit Paul Sankara.
Les Nations unies avaient demandé le 6 avril dernier à l’Etat burkinabé de faire toute la lumière sur les circonstances de l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat burkinabé, souhaitant que soit officiellement indiqué à sa famille le lieu de son enterrement. L’ONU exhortait également le régime de Blaise Campaoré à réparer le préjudice moral et matériel infligé à sa famille et à lui garantir le droit à un procès équitable.
Saisie d’une plainte de la famille Sankara, le tribunal de Ouagadougou s’était déclaré incompétent pour connaître des "faits qui s’étaient produits dans une enceinte militaire". Il avait renvoyé à la juridiction militaire dont l’action ne peut être enclenchée que par le ministre burkinabé de la Défense.
Depuis dix-neuf ans, aucun ministre de la Défense ne s’est engagé dans cette voie.
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