Le blogueur Alain Julles connu pour son hostilité à la candidature de Abdou Diouf pour un dernier mandat à la tête de la Francophonie, indique que Calixte Beyala est en pôle-pôsition contre l'ancien président de la République du Sénégal.Du 22 au 24 octobre 2010, se tiendra le XIIIe Sommet de la Francophonie qui réunira les 70 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation internationale de la Francophonie à Montreux, en Suisse. La décision prise le 16 décembre à Paris par la Conférence ministérielle de la Francophonie verra un mini sommet, celui de l’élection du nouveau secrétaire général de l’organisation. Deux candidatures vont s’affronter, celle de l’écrivaine française à succès Calixthe Beyala, et du secrétaire général sortant, Abdou Diouf, ancien président sénégalais, en poste depuis 8 ans.
La campagne bat son plein, et les deux protagonistes sont sur le pied de guerre. L’écrivaine dont personne ne donnait cher de sa peau est plébiscitée par la majorité des pays africains, qui sont majoritaires au sein de l’organisation, ainsi que par quelques pays occidentaux. Ce qui laisse poindre à l’horizon, une victoire sans équivoque face à son adversaire. Elle lance sa campagne dès mercredi prochain, en donnant une interview sur la radio web camerouno-canadienne, Cameroonvoice. Lentement mais sûrement, la valeur sûre de la littérature française, par sa pugnacité, sa confiance sans faille et sa foi inébranlable, malgré quelques intimidations et autres tentatives de déstabilisation, a cassé la doxa habituelle.
La Francophonie est un géant endormi désormais, par la faute de l’immobilisme de ses dirigeants. Calixthe Beyala a envie de dépoussiérer l’organisation en le ramenant au cœur de ses fondamentaux, de faire de l’organisation, un must, la francophonie des peuples. Ce refus du statut quo fait peur aux caciques pour qui, la Francophonie est devenue un cimetière dorée des éléphants, pour les retraités de tous bords, qui viennent s’y poser sans bouger. Ils y vivent en ascètes dans la solitude, à l’écart de la préoccupation des peuples. La question est donc de savoir à quoi ils servent. Le retour aux sources de la Francophonie est urgent alors, pas besoin d’icône ou de représentation de l’hypostase du Christ en son sein.
La francophonie fête cette année aussi, ses 40 ans. C’est d’ailleurs seulement depuis quelques semaines que le commun des mortels est au courant de cet évènement, qui semble servir l’actuel secrétaire général, Abdou Diouf qui, en sourdine, fait sa campagne sous couvert de ces festivités. Est-ce une surprise ? Probablement pas. Sur le terrain, son lobbying tous azimuts ayant échoué, puisque l’organisation se retrouvera avec une grande première : c’est ce forcing indécent de vouloir briguer un 3e mandat alors que l’usage et les idéaux de l’organisation mettent en avant la démocratie, qui gêne. Où est donc l’alternance prônée par la Francophonie qui veille à la démocratie ?
Dans cette campagne donc, à coup de centaine de milliers d’euros, dans la quasi-totalité des journaux africains, la Francophonie fait sa pub. Depuis quelques semaines. Elle s’affiche partout, à la veille de son XIII sommet de la Francophonie comme par hasard. Ceci rappelle bien les pratiques de certaines Républiques bananières où l’argent public se confond aisément avec le pouvoir en place pour cause de parti unique ou de démocratie dévoyée. Une pratique d’un autre temps, un mélange des genres ridicule. Cette dépense sans contrôle de l’argent des Etats, notamment de la France, plus grand pourvoyeur de l’organisation fait tâche. Cet argent, au lieu qu’il soit donné à des régies publicitaires, pouvait plutôt servir à soigner, scolariser ou aider des indigents dans l’espace francophone. Tout ce pataquès pour un seul homme ? La confusion entre denier public et utilisation pour promotion personnelle est à bannir. La Francophonie ne saurait être à l’image d’un parti unique.
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