Ce jeune ambulancier a réussi à berner des associations de victimes et de nombreux médias français. Le journal Libération dénonce ce mercredi les mensonges de Cédric Rey, un ambulancier d'une trentaine d'années qui avait affirmé se trouver au café du Bataclan le soir des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. "J'étais en train d'appuyer sur la plaie d'un blessé qui s'était effondré sur le boulevard quand j'ai relevé la tête. J'ai vu un type devant l'entrée du Bataclan se retourner.
Il avait sa kalachnikov en bandoulière, elle était pointée vers moi. Au même moment, une femme est passée entre nous en courant: elle a pris les balles", racontait le jeune homme à l'époque. Mais rien n'était vrai dans son témoignage. Soupçonné de tentative d'escroquerie auprès du fonds qui se charge de l'indemnisation des victimes, il sera jugé le 1er décembre à Versailles.
Tatouage sur le bras
Dans une vidéo de l'AFP, on peut voir Cédric montrer son tatouage sur le bras, une Marianne avec une larme de sang et la légende "Paris 13/11/15". Début 2016, il confiait à France Soir: "Parce que c'est gravé en moi maintenant." Interviewé par Libération, le Monde, le Parisien, Ouest-France, RTL, BFM TV, Cédric se disait "hanté par le souvenir d'une femme enceinte" qui avait pris des balles à sa place. Il était aussi fort impliqué dans le groupe de victimes Life for Paris et organisait des "apéro-thérapies" à son domicile.
"C'est bizarre, mais des fois j'ai presque envie de revenir au soir des attentats", expliquait-il à Libé. "Tu n'as pas envie de sortir de ce truc hyper fort. J'aurais voulu que les commémorations ne s'arrêtent jamais." Trahi par les données de son portable La police a commencé à douter de son récit en novembre 2016. Quand la fusillade éclate au Bataclan, vers 21h45, les données de son téléphone portable indiquent que Cédric se trouve "le long de l'autoroute A13", puis pendant une heure près de son domicile dans les Yvelines, à une trentaine de kilomètres de la salle de concert.
Un peu avant minuit, alors que les premières images de l'attaque tournent en boucle à la télévision, Cédric a repris l'autoroute "à toute vitesse" pour rejoindre les lieux du drame et se mêler aux vraies victimes. "Pendant les quinze jours qui ont suivi les attentats, j'ai été toutes les nuits devant le Bataclan. Dès que je voyais des gens la larme à l'œil, je leur sautais dessus et je leur demandais: Vous y étiez?", a-t-il déclaré.
Manque de reconnaissance
Cédric Rey a même assisté au concert donné par les Eagles of Death Metal à l'Olympia, trois mois après l'attentat. Une soirée pourtant réservée aux rescapés et aux proches des victimes. Il téléphonait tous les jours au Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) pour accélérer la prise en charge de son dossier et son indemnisation.
Pompier volontaire depuis ses 18 ans et employé sans histoires, Cédric Rey souffrait d'un "manque de reconnaissance" dans son travail selon une connaissance interrogée par la police. "Il me semble rechercher l'héroïsme." En 2016, le groupe Life for Paris a été confronté à d'autres fausses victimes. "Cédric n'était pas le seul, on a même eu une fausse blessée. Une liste a été établie." Placé en garde à vue à la fin du mois d'octobre, Cédric Rey, qui a déménagé en Nouvelle-Calédonie, a reconnu les faits, indique encore Libération. En attendant son procès le 1er décembre, le tribunal a demandé un complément d'expertise psychologique et psychiatrique. De son côté, l'accusé a fait savoir via son avocate qu'il ne souhaitait plus apparaître dans les médias.
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En Novembre, 2017 (16:10 PM)Anonyme
En Novembre, 2017 (16:11 PM)Anonyme
En Novembre, 2017 (16:45 PM)Anonyme
En Novembre, 2017 (22:08 PM)Anonyme
En Novembre, 2017 (09:07 AM)Participer à la Discussion