Les manifestants du mouvement Extinction Rebellion ont été aspergés de gaz lacrymogènes par des CRS.
Les images choquent jusqu’à l’autre bout du monde. Des manifestants de l’organisation Extinction Rebellion, réunis sur un pont de Paris pour alerter sur l’urgence climatique, ont été violemment évacués par des CRS vendredi 28 juin, suscitant l’indignation, notamment dans le mouvement écologiste.
Sur les vidéos tournées par des journalistes et partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de militants (400 selon les organisateurs) sont assis en tailleur, par terre, à l’une des extrémités du pont de Sully, en plein cœur de la capitale.
Leur objectif est de bloquer cet axe reliant les 4e et 5e arrondissements de Paris, alors que la circulation différenciée reste en vigueur en pleine canicule. Une action de “désobéissance civile” comme celles que prône le mouvement Extinction Rebellion, né au Royaume-Uni. “L’idée c’est de mettre un gros coup médiatique sur l’inaction de nos gouvernances”, a expliqué un participant au micro du HuffPost, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
À bout portant
Tandis que le début du sit-in se déroule dans le calme et en musique, des CRS interviennent pour déloger les manifestants. Ils commencent par diffuser des gaz lacrymogènes à près d’un mètre des manifestants assis en première ligne.
Mais ils se rapprochent rapidement. Les images montrent des CRS utiliser leurs aérosols à bout portant, directement sur le visage des militants assis par terre. L’un d’eux voit ses lunettes, qui le protégeaient des gaz, violemment arrachées par un policier. “Arrêtez, j’arrive plus à respirer!” dit une femme, visiblement en difficulté respiratoire. “Eh ben bougez!” réplique un policier.
“Policiers, doucement, on fait ça pour vos enfants”, scandent les manifestants, tandis que les CRS continuent de se distribuer des bouteilles de gaz lacrymogènes. “On est non-violents!” lancent-ils, alors que les policiers leur demandent de “dégager”. Les forces de l’ordre finissent par agripper et tirer les militants, qui se tiennent par les bras, pour les déloger.
“La disproportion de la réponse policière est folle”
“Les forces de l’ordre sont arrivées vers 13h et après 10 ou 15 minutes plutôt calmes, les CRS ont commencé à évacuer les bloqueurs assis en première ligne”, a raconté samedi soir à l’AFP l’une des militantes. “Comme ensuite ces bloqueurs revenaient, ils ont opté pour leur stratégie du gazage à 20 cm du visage”, a-t-elle ajouté. “L’évacuation a duré 40 à 45 minutes, vers 14h le pont était rendu à la circulation”.
“On était sur un lieu non déclaré, c’est le principe de la désobéissance civile”, a-t-elle poursuivi. Selon elle, l’action devait initialement avoir lieu sur un autre pont, le pont au Change, et Extinction Rebellion en avait “prévenu la préfecture”.
De nombreuses personnalités ont réagi à ces images, à commencer par certains membres de la classe politique. C’est le cas de David Cormand, secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et du premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure. ”Ça ne se passe pas dans une dictature, ça se passe en France”, a écrit ce dernier sur Twitter.
La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg, connue pour avoir lancé un mouvement de grève de l’école le vendredi pour exiger dans la rue des politiques aptes à répondre au changement climatique, a elle aussi réagi. “Regardez cette vidéo et demandez-vous: qui défend qui?”, écrit-elle sur Twitter.
Quelle réponse le Gouvernement a face au changement climatique?
— David Cormand???? (@DavidCormand) 29 juin 2019
- Le Minsitre en titre conseille d’enlever sa cravate...
- La police utilisent du gaz lacrymogène contre des manifestant•es climat.
- Il soutient l’accord qui vient d’intervenir avec le #Mercosur et donc #Bolsonaro https://t.co/AJg8keML48
La vidéo est partagée jusqu’aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, où plusieurs journalistes disent n’avoir pas vu l’utilisation de gaz lacrymogènes contre des militants britanniques d’Extinction Rebellion.
Watch this video and ask yourself; who is defending who?#ClimateBreakdown #EcologicalBreakdown #fridaysforfuture #ClimateStrike https://t.co/Cq0xlST6WY
— Greta Thunberg (@GretaThunberg) 28 juin 2019
Meanwhile, on the hottest day in the history of France, here’s shocking video of police spraying tear gas in the faces of climate activists in Paris.
— Eric Holthaus (@EricHolthaus) 28 juin 2019
This happened today. Do not look away. https://t.co/F43YoxANT5
“Il n’y a pas eu (d’utilisation) de gaz (lacrymogènes) à Londres. La police londonienne n’a pas pour habitude de porter de bonbonnes (de gaz lacrymogènes) comme les CRS. Mais il y a eu des arrestations massives de manifestants d’Extinction Rebellion à Londres.”
Le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion a de son côté indiqué samedi qu’il refusait sa promotion dans l’ordre du Mérite en raison de ces “violences” commises par les forces de l’ordre. “Comment accepter d’être décoré par un gouvernement qui fait usage d’une telle violence à l’encontre d’une partie de sa population?”, a écrit le réalisateur du documentaire “Demain” dans un message posté sur Facebook.
“On n’est pas supposé utiliser ce genre d’instruments à moins d’un mètre et on est censé l’utiliser pour disperser des manifestations violentes, pas des mouvements pacifistes, a déclaré à l’AFP Cyril Dion. La disproportion de la réponse policière est folle”.
1 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2019 (17:06 PM)je suis en italy avec les ressortissants des pays cdao
ils n'ont pas problème de carte d'identité nationale
mais les sénégalais 40 pour 100 n'ont pas reçu leurs carte d'identité nationale
c'est du honte
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