
Le journal satirique sortira la semaine prochaine, a annoncé jeudi un chroniqueur du journal. Des propos qui suivent ceux de Patrick Pelloux: "J'étais venu te dire que le journal va continuer parce qu'ils n'ont pas gagné. Charb, Cabu, Wolinski, Bernard Maris, Honoré, Elsa, Tignous, Mustapha, le garde qui a été abattu et qui était chargé de notre surveillance... ils ne sont pas morts pour rien".
"On va continuer, on a décidé de sortir la semaine prochaine. On est tous d'accord", a indiqué le médecin urgentiste, précisant que l'équipe du journal devait très prochainement se réunir. "On va le faire chez nous, on va se débrouiller", a-t-il ajouté, précisant que les locaux du journal n'étaient pas accessibles pour les besoins de l'enquête. "C'est très dur, on est tous avec notre peine, notre douleur, nos peurs, mais on va le faire quand même parce que ce n'est pas la connerie qui va gagner. Charb (directeur de la publication, tué mercredi dans l'attaque) disait toujours que le journal devait sortir coûte que coûte", a-t-il continué.
Mais comment aider à la survie de l'hebdomadaire satirique français? Beaucoup se posent aujourd'hui la question. En abattant ses caricaturistes les plus célèbres, Charlie a peut-être un genou à terre, mais il n'est pas mort. L'appel est lancé pour le remettre sur pied parce que, comme le disait Charb, "nous préférons mourir debout que vivre à genoux".
Au lendemain de l'attaque sanglante, l'heure est déjà à la question de la relève. Parce que la vie n'attend pas, parce qu'un journal devra sortir la semaine prochaine, pour que la satire perdure. Un pied de nez aux "sans humour". Parmi ces hommes de presse qui veulent que Charlie survive, Serge July, éditorialiste, cofondateur de Libération, qui a lancé sur Europe 1 un appel à la mobilisation pour créer un collectif en ce sens.
"Je lance un appel. C'est une question fondamentale si l'on veut effectivement réagir. S'il n'est pas tué, Charlie Hebdo, eh bien il faut qu'il vive. Il faut lui donner les moyens de vivre, il faut lui donner les locaux et le protéger, le protéger en particulier en termes de direction de la publication. Il faut que l'ensemble des journaux, l'ensemble des médias prennent en charge Charlie Hebdo, c'est-à-dire assurent la direction de publication du journal. Il faut s'organiser de telle sorte que cette liberté puisse continuer. C'est comme une flamme, il faut l'entretenir".
Un appel qui a vite été relayé. La ministre française de la Culture, Fleur Pellerin, a ainsi rencontré plusieurs patrons de presse mercredi soir.
De nombreux médias français ont répondu présents en mettant à disposition leurs moyens humains et techniques. Encore faut-il sauver son âme car la question matérielle est bien légère face à l'absence des grands noms du journal.
Qui pour prendre les rênes?
L'équipe restante de Charlie Hebdo se réunissait à midi sur l'avenir du journal, a expliqué de son côté Gérard Biard, rédacteur en chef de l'hebdomadaire. "Il y aura quelque chose" la semaine prochaine, "on ne sait pas encore sous quelle forme", a-t-il dit à l'AFP. On pense évidemment aux caricaturistes de Charlie qui sont toujours là. Luz en tête, auteur du dessin qui avait déclenché l'attentat contre les locaux de Charlie Hebdo en novembre 2011. Sans oublier Riss, Riad Sattouf, Willem, Catherine Meurisse et 'Coco'. Encore leur faudra-t-il surmonter le choc. Il n'empêche que la solidarité est de mise et que les médias français semblent être prêts à garantir la survie de Charlie Hebdo.
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