Christine Lagarde a été mise en examen mardi soir pour négligence d'une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'enquête sur l'arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie en 2008, mais exclut de démissionner de son poste au FMI.La directrice générale du Fonds monétaire international, qui était jusque-là témoin assisté, a chargé son avocat de déposer un recours, a indiqué mercredi son avocat, Me Yves Repiquet."Il s'agit d'un délit non intentionnel, c'est très mineur comme chef d'infraction, mais nous le contestons", a-t-il dit à Reuters. "On va faire un recours."Christine Lagarde était toujours à Paris mercredi matin, mais devait rejoindre Washington dans l'après-midi.
Un proche de l'ancienne ministre de l'Economie de Nicolas Sarkozy a indiqué qu'elle était "extrêmement combative" et qu'elle n'entendait pas démissionner de son poste. "Elle considère cette décision totalement infondée", a-t-il dit.Un recours contre cette mise en examen sera suspensif et repoussera d'autant la clôture de cette enquête, ouverte depuis l'été 2011 à la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction compétente pour juger les délits commis par des membres de gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.Si elle était poursuivie de ce chef de mise en examen, elle encourrait une peine d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende, selon le code de procédure pénale.Christine Lagarde a été entendue toute la journée de mardi devant la CJR.
C'est la quatrième fois qu'est auditionnée celle qui a choisi l'arbitrage privé pour solder le litige opposant l'homme d'affaires au Crédit lyonnais pour la revente de l'équipementier sportif Adidas lorsqu'elle était aux Finances.Elle avait été placée sous le statut de témoin assisté en mai 2013, de nouveau entendue en janvier dernier et confrontée en mars à son ancien directeur de cabinet, l'actuel PDG d'Orange Stéphane Richard avant d'être de nouveau convoquée mardi.
Stéphane Richard a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans le volet non ministériel de cette affaire, de même que Bernard Tapie et trois autres personnes.Un tribunal arbitral a condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), véhicule public chargé de liquider les actifs du Crédit Lyonnais, à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral, soit 403 millions d'euros avec les intérêts.(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)
1 Commentaires
Atypico
En Août, 2014 (11:13 AM)Participer à la Discussion