Une peine de cinq ans de prison avec sursis a été requise mercredi devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques contre le docteur Nicolas Bonnemaison, accusé d'avoir empoisonné sept patients en fin de vie.Le ministère public a demandé aux jurés de déclarer le médecin coupable de l’intégralité des faits qui lui sont reprochés mais a requis une peine avec sursis et n'a pas demandé l'interdiction d'exercer alors que le médecin a été déjà radié par le conseil de l'ordre."Non, vous n’êtes pas un assassin. Non, vous n’êtes pas un empoisonneur", a lancé Marc Mariée à l’adresse de l’accusé dès le début de son réquisitoire.
Il a cependant replacé les faits dans le cadre du droit commun, rappelant "qu’il est interdit de tuer" et que "même si le docteur Bonnemaison a présenté ses actes comme des actes altruistes, ça reste des actes où il va mettre fin à une vie".Le magistrat a souligné qu’on ne pouvait détacher les faits de la personnalité fragile de l’ancien urgentiste confronté à "la solitude culturelle du médecin", atteint de dépression depuis de nombreuses années.
Il a estimé que ce médecin passionné, sensible à la souffrance des autres "n’était plus dans une situation qui permettait de prendre la bonne décision" et "empêchait le discernement de s’exercer".Nicolas Bonnemaison avait été mis en examen en août 2011 et en janvier 2012 pour avoir abrégé la vie par injection létale de cinq femmes et de deux hommes âgés de mars 2010 à juillet 2011 dans le service des urgences de l'hôpital de Bayonne.(Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)
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