
En plus de la lutte contre l’islamophobie, celle contre le terrorisme aura également beaucoup préoccupé les participants à la conférence de Madrid parmi lesquels on a noté l’ancien directeur général de l’Unesco, Frederico Mayor, l’ancien président de Roumanie, Emilio Constantino ou encore le vice-président de la République du Khazastan, l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair s’étant limité à participer à la cérémonie d’ouverture présidée, mercredi dernier, conjointement par le roi Juan Carlos 1er d’Espagne, dont le palais a accueilli la manifestation, et le roi d’Arabie Saoudite, le Serviteur des deux Saintes Mosquées Abdallah Bin Abdel Aziz Al Saoud, initiateur de cette rencontre. C’est ainsi que ‘se rappelant les catastrophes que l’humanité a endurées au XXe siècle’, les participants ont reconnu avoir ‘conscience que le terrorisme est l’un des handicaps les plus saillants sur la voie du dialogue et de la coexistence pacifique’. D’après eux, ‘c’est un phénomène mondial qui requiert un effort international organisé et coordonné’. Et d’être catégoriques sur les moyens d’y faire face : ‘Il faut affronter ce fléau avec sérieux, responsabilité et équité. Il faut travailler à la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et tous ses aspects et traiter ses racines et ses causes de telle sorte que se réalisent la justice et la stabilité dans le monde.’
Autre sujet de préoccupations des sommités intellectuelles et religieuses venant des quatre continents et réunies par la Ligue islamique mondiale dans la capitale espagnole, la lutte ‘contre les théories qui considèrent comme inéluctable le choc des civilisations et des cultures’. Un choc des civilisations qui constitue l'idée de base d'une théorie défendue par Samuel P. Huntington pour expliquer le fonctionnement des relations internationales et prédire l'avenir du monde après l'effondrement du bloc soviétique. Sur la même lancée, ces penseurs juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, shintoistes, etc., mettent l’humanité ‘en garde contre le danger des campagnes qui cherchent à approfondir les désaccords (entre les différentes religions) et détruire la paix et la coexistence’ entre les adeptes de ces croyances religieuses. Mais les mises en garde ne suffisant pas, ils se sont prononcés favorablement pour la diffusion de ’la culture de la tolérance et de la compréhension mutuelle par le dialogue afin qu’elle devienne un cadre pour les relations internationales’.
Pour réaliser les objectifs contenus dans la Déclaration de Madrid, les participants à la conférence ont convenu de ‘créer un groupe de travail pour étudier les problèmes qui entravent le dialogue et font obstacle à ce qu’il aboutisse aux résultats escomptés’, mais également d’’assurer la coopération entre les organismes religieux, culturels et éducatifs pour ancrer les valeurs morales et encourager les saines pratiques’. Mais aucun résultat ne pourra être atteint sans l’implication des Nations-Unies, selon les universitaires, évêques, gourous et autres prédicateurs ayant fait le déplacement de Madrid. Et c’est ainsi qu’ils ont invité ‘l’Assemblée générale des Nations-Unies à entériner les conclusions de cette conférence et les exploiter pour promouvoir le dialogue entre les adeptes des religions, des civilisations et des cultures par le biais de la réunion d’une session spéciale sur le dialogue’. Et ils ont souhaité que ‘le Serviteur des deux Saintes Mosquées fasse en sorte que cette session spéciale des Nations-Unies se réunisse à la première occasion’.
Ainsi, l’idée de la création d’un Conseil mondial du dialogue, préconisée par plusieurs participants, n’a pas été finalement retenue, la majorité ayant estimé peu productif de porter sur les fonts baptismaux un organisme supranational de plus pour assurer le suivi des conclusions de la conférence de Madrid.
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