Daniel Cohn-Bendit a annoncé dimanche qu’il ne succéderait pas à Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique, indiquant qu’il avait pris cette décision de concert avec le président Emmanuel Macron. “On a décidé d’un commun accord que je ne serais pas ministre”, a dit l’ancien eurodéputé vert sur LCI.
“Ce n’est pas que je refuse (...) on est d’accord que c’est une fausse bonne idée après l’avoir analysée ensemble”, a-t-il ajouté en précisant qu’il avait eu plusieurs échanges téléphoniques sur la question avec le chef de l’Etat. Daniel Cohn-Bendit a confirmé qu’il avait été approché auparavant par le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux et le délégué général de La République en marche (LaRem), Christophe Castaner, qui l’ont poussé à briguer la succession de Nicolas Hulot après sa démission.
Il dit avoir trouvé l’idée “séduisante au début” et en avoir discuté avec sa femme et ses enfants. “D’un côté, j’avais envie. Puis, il y a une rationalité, quand on commence à déconstruire ‘le mythe Cohn-Bendit qui va tout chambouler’ (...) je crois et je maintiens que c’était une fausse bonne idée”, a-t-il poursuivi, en soulignant qu’il n’était “pas mieux que Nicolas Hulot.”
Interrogé sur les personnalités ayant les compétences pour succéder à Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit a cité les noms de l’ancien ministre Pascal Canfin, aujourd’hui directeur général de WWF France, et de Laurence Tubiana, ancienne chef négociatrice de la France à la COP21. Il a encore rapporté que Nicolas Hulot lui avait fait part début août des difficultés de son ministère, qu’il a invoquées lors de l’annonce de sa démission.
“Il m’a dit ‘j’hésite, c’est difficile. Il m’a dit, avec Emmanuel Macron j’arrive à m’entendre, (le Premier ministre) Edouard Philippe pense différemment et je n’y arrive pas”. Daniel Cohn-Bendit avait multiplié les déclarations aux médias tout au long du week-end pour exprimer ses doutes sur la question de son entrée au gouvernement.
COMPRENDRE LE MESSAGE
Cité par Le Parisien-Aujourd’hui en France, il avait notamment déclaré : “Je n’ai pas vraiment envie d’être ministre, mais j’ai envie de soutenir Macron.” Pour lui, la réussite d’un ministre de la Transition écologique dépend de la mobilisation de la société mais aussi de la capacité du gouvernement à se remettre en cause sur certaines questions écologiques, un point de vue qu’il développe dans une tribune publiée dans Le Journal du dimanche avec trois proches de Nicolas Hulot (le député La République en Marche Matthieu Orphelin, l’eurodéputé et cofondateur d’Europe Ecologie-Les Verts Pascal Durand et l’ancien eurodéputé écologiste Jean-Paul Besset).
“Il appartient à Emmanuel Macron, à son gouvernement, à sa majorité, si les mots et les engagements souscrits ont un sens, de comprendre le message qui leur est adressé par ce départ, de transformer celui-ci en sursaut, de s’en servir comme d’un tremplin pour porter la transformation résolue et bienveillante que le ministre de l’Écologie incarnait”, écrivent les quatre.
Selon eux, l’exécutif et la majorité “trouveront pour cela de nombreuses ressources dans la société française et européenne. À condition de le vouloir !” Pour Benjamin Griveaux, qui était l’invité du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Echos, ce qui guidera le choix du nouveau ministre de la Transition écologique, “c’est surtout de tenir la politique que nous avons engagée, et Nicolas Hulot a engagé beaucoup de chantiers en 15 mois”.
Nicolas Hulot, l’un des ministres les plus populaires du gouvernement d’Edouard Philippe, a démissionné mardi pour ne plus avoir à cautionner une politique des “petits pas” très insuffisante à ses yeux face aux enjeux climatiques et environnementaux. Le gouvernement, sans ministre de la Transition écologique et solidaire depuis, sera au complet d’ici mardi, a déclaré vendredi Emmanuel Macron lors du conseil des ministres. Yann Le Guernigou, édité par Eric Faye
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Nosthalgique
En Septembre, 2018 (14:01 PM)Participer à la Discussion