La guerre en Ukraine et ses incertitudes bouleversent la campagne présidentielle française, forçant les candidats, déclarés ou non comme le chef de l’Etat Emmanuel Macron, à adapter leur stratégie à un mois et demi du premier tour.
Un président accaparé par la situation internationale, des candidats sans adversaire déclaré, des Français encore peu mobilisés et à peine sortis de la crise sanitaire: la campagne présidentielle française de 2022 ne ressemble décidément à aucune autre.
Le président Emmanuel Macron, qui ne cesse de repousser la question de sa candidature, est occupé à gérer les conséquences de l’invasion russe en Ukraine.
Son entourage avait cité le Salon de l’Agriculture de Paris, passage obligé pour tout candidat et qui s’ouvre samedi, comme possible rampe de lancement de sa campagne pour sa réélection. Mais cela paraissait improbable vendredi au vu de la situation en Ukraine.
Le chef de l’Etat avait lié l’officialisation de sa candidature à deux conditions: dépasser le “pic épidémique” et tourner la page d’une “situation internationale éminemment à risques”.
Les candidats déjà en lice s’adaptaient tant bien que mal à la nouvelle donne internationale, eux qui peinent déjà à être audibles auprès des Français, sur fond de craintes d’une abstention record lors des scrutins des 10 et 24 avril.
Le temps presse, à 44 jours du premier tour pour lequel le président sortant part ultra-favori. Toutes les enquêtes d’opinion le donnent aux environs de 24-25% des intentions de vote, largement devant la candidate d’extrême droite Marine Le Pen (17-18%). Emmanuel Macron l’emporte également au second tour dans tous les scénarios.
La campagne “est de fait bousculée par la guerre en Ukraine”, a reconnu Mme Le Pen, leader du Rassemblement National.
M. Macron sera-t-il avantagé du fait de sa posture internationale? “Objectivement, je ne le souhaite pas” mais “il pourrait être tenté de réduire” sa campagne “à quelques jours”, a-t-elle estimé.
Déplacements annulés
Dans l’entourage de son rival d’extrême droite Éric Zemmour, qui devait tenir un meeting vendredi soir à Chambéry (sud-est), on avoue s’être interrogé sur le maintien de ce déplacement.
“Oui, on a hésité, du moins on s’est posé la question. Mais du coup, ce soir, Éric Zemmour parlera du conflit, de la paix, relations internationales”. La suite de son déplacement samedi a en revanche été annulée.
A gauche, l’écologiste Yannick Jadot, qui a biffé de son agenda un déplacement à Clermont-Ferrand (centre), la socialiste Anne Hidalgo ou encore l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira ont participé jeudi soir à Paris à des manifestations de soutien à l’Ukraine.
Plusieurs candidats dont Marine Le Pen et le leader de la France Insoumise (extrême gauche) Jean-Luc Mélenchon se sont inquiétés des conséquences de cette guerre en Europe sur le pouvoir d’achat des Français, leur préoccupation numéro un selon les sondages, avant même que le conflit n’éclate.
Dans le viseur, une nouvelle augmentation des prix de l’énergie et les possibles rétorsions russes aux sanctions occidentales, notamment l’approvisionnement en gaz russe, talon d’Achille des Européens.
La campagne “est déjà compliquée (...) mais nous ne pouvons pas mettre entre parenthèse l’élection présidentielle”, a admis le chef de file des députés de la majorité présidentielle, Christophe Castaner.
“C’est un moment de gravité où chacun est appelé à être responsable, digne. Il n’y pas de place pour la polémique”, assurait de son côté Michel Barnier, soutien de la candidate de droite Valérie Pécresse, estimant toutefois que la campagne ne doit pas être suspendue.
2 Commentaires
Diop
En Février, 2022 (22:22 PM)Reply_author
En Février, 2022 (02:34 AM)Yaa meuneu fenn
Mbatté kou fekké
Tu fantasmes trop ! Démmal jaangui mba nga demm ligguéyi
Tu n as pas du tout l'étoffe d un analyste politique
Reply_author
En Février, 2022 (08:39 AM)Participer à la Discussion