La Corée du Nord a organisé, mercredi 28 décembre, de grandioses obsèques pour son dirigeant Kim Jong-il. L'agence de presse russe Itar-Tass a affirmé que le service funèbre avait débuté à 10 heures, heure locale (2 heures, heure de Paris) à Pyongyang, dans le mausolée Kumsusan, où le corps du "Cher Dirigeant" a été placé dans un cercueil de verre. La cérémonie, qui a rassemblé des dizaines de milliers de Nord-Coréens, a pris fin à 9 heures (heure de Paris), selon la télévision officielle. "La cérémonie est terminée", a déclaré un responsable officiel devant le mausolée Kumsusan de Pyongyang où le convoi funèbre est revenu à l'issue d'un tour dans la ville enneigée devant des dizaines de milliers de personnes. A son retour sur la place du mausolée, devant des dizaines de milliers de soldats et de civils rassemblés, la garde d'honneur a défilé et l'hymne national a été interprété par un orchestre militaire.
Les experts s'attendaient à une manifestation de loyauté bien orchestrée envers le pouvoir en place, inspirée des obsèques en 1994 du père du défunt, le fondateur de la Corée du Nord communiste Kim Il-sung.
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Un journal sud-coréen a affirmé que Pyongyang avait ordonné à ses citoyens travaillant à l'étranger par autorisation spéciale de revenir en Corée du Nord pour l'occasion. Le Korea JoongAng Daily a ajouté que des centaines de camions chargés de fleurs avaient passé la frontière sino-nord-coréenne.
PORTRAIT GÉANT DE L'HOMME FORT
La télévision d'Etat nord-coréenne avait commencé à diffuser des images des obsèques du dirigeant Kim Jong-il mercredi vers 14 heures (6 heures, heure de Paris), affirmant que la retransmission était en direct. Ces premières images ont montré une limousine noire exhibant un portrait géant de feu l'homme fort du régime, passant entre des dizaines de milliers de militaires, courbant la tête en signe de respect.
Derrière suivait une autre limousine présentant un grand bouquet de fleurs blanc, puis une longue voiture transportant un cercueil noir recouvert d'un drapeau rouge. A la droite de la voiture emmenant le cercueil marchait Kim Jong-un, fils et successeur de Kim Jong-il, à la tête du pays. Derrière le jeune héritier avançait, en costume civil, Jang Song-thaek, l'oncle par alliance de Kim Jong-un et "régent" pressenti du pays. Le véhicule était escorté sur sa gauche par plusieurs dignitaires de l'armée. L'ensemble de la scène laissait voir la neige tombée en abondance depuis la nuit précédente sur la capitale du pays.
Après quelques heures de défilé dans la ville, le cortège est revenu vers le mausolée. En scrutant les places accordées aux divers responsables pendant les obsèques, les spécialistes de la Corée du Nord espèrent mieux comprendre quels dirigeants sont susceptibles de conduire le pays au côté du jeune successeur.
LA PLACE DE KIM JONG-UN
La cérémonie devait aussi permettre de renforcer la légitimité du fils cadet de Kim Jong-il, désigné successeur dès l'annonce de la mort de son père, le 19 décembre, et adoubé par l'armée mardi. Mercredi matin, Kim Jong-un a été appelé "leader suprême du parti, de l'Etat et de l'armée" par l'agence de presse du régime, bien qu'il n'occupe pas ces postes officiellement pour l'instant. Le Parti du travail de Corée est le parti unique du pays.
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Ce jeune homme, âgé de moins de 30 ans, a été pendant neuf jours au centre des scènes d'affliction montrées par la télévision d'Etat au mausolée Kumsusan de Pyongyang, où le corps de l'homme fort du régime a été placé dans un cercueil de verre. La place de Kim Jong-un lors des obsèques proprement dites restait toutefois incertaine, Kim Jong-il n'ayant pas défilé avec le cortège funèbre de son propre père il y a dix-sept ans. Aucune délégation étrangère n'a été invitée.
"L'ARMÉE D'ABORD"
Kim Jong-un hérite d'un pays à l'économie délabrée, incapable de nourrir correctement sa population et cruellement dépendant de l'aide extérieure. Conduit sous le règne de Kim Jong-il selon la doctrine du "songun" ("l'armée d'abord"), le pays dispose de forces militaires de 1,2 million d'hommes, de nombreux avions, missiles, canons et navires de guerre, et possède aussi la bombe atomique.
Les puissances régionales comme la Corée du Sud, les Etats-Unis, la Chine et le Japon s'inquiètent pour la stabilité du régime et ont multiplié les consultations diplomatiques afin d'éviter un bouleversement à la tête de la Corée du Nord susceptible d'embraser la péninsule coréenne.
Kim Jong-il menait la Corée du Nord d'une poigne de fer depuis 1994, date de la mort de son père, Kim Il-sung, inaugurant une dynastie communiste dont Kim Jong-un a pris le relais. Reprenant les outils de propagande paternels et jetant des dizaines de milliers d'opposants avérés ou supposés dans des camps d'emprisonnement, il a réussi à maintenir un régime que certains voyaient s'effondrer après la chute de l'URSS au soutien essentiel. Mais de terribles famines ont tué des centaines de milliers de Nord-Coréens dans les années 1990, et le pays, cible de sanctions internationales, continue d'avoir besoin d'aide alimentaire et énergétique.
12 Commentaires
Con
En Décembre, 2011 (10:16 AM)K
En Décembre, 2011 (10:17 AM)Rio
En Décembre, 2011 (10:35 AM)Pas-sant
En Décembre, 2011 (11:15 AM)Kim Ngong Sène... Depuis Sine
En Décembre, 2011 (11:54 AM)Boblaise
En Décembre, 2011 (12:35 PM)Senerusse
En Décembre, 2011 (12:46 PM)bon wasalam Wade on c que Bro a quitter le SEnegal le jour meme des faits!
Clefducoeur
En Décembre, 2011 (15:11 PM)Teddy
En Décembre, 2011 (16:15 PM)Khoulééte
En Décembre, 2011 (17:41 PM)Paco
En Décembre, 2011 (18:26 PM)Wade
En Janvier, 2012 (17:43 PM)Participer à la Discussion