Pas de position commune au Conseil de sécurité sur la crise du Covid-19 et ses conséquences. La plus haute instance de l’ONU est totalement silencieuse sur le sujet ces trois dernières semaines. La Chine refuse de l’évoquer, convaincue que les États-Unis cherchent à le politiser.
Devant la gravité de la crise engendrée par le Covid-19, difficile d’imaginer que l’organe exécutif le plus puissant de l’ONU s’offre le luxe d’une guerre sémantique poussant toute déclaration commune à l’impasse. C’est pourtant ce qui est en train de se passer à New York.
Une fois que les 15 ambassadeurs ont réussi à se réunir en vidéo-conférences, il y a dix jours, l’Estonie a proposé de faire une déclaration sur la pandémie pour envoyer un message fort au public. Mais la Chine, qui, hasard du calendrier, préside le Conseil jusqu’à ce mardi soir, a d’abord repoussé l’idée, soutenue par l’Afrique du Sud, l’Indonésie et la Russie.
Les États-Unis ont alors été plus loin en demandant que l’origine du virus, la ville chinoise de Wuhan, soit absolument citée, provoquant la colère des diplomates chinois.
Débat délocalisé
La France a alors proposé de reprendre une négociation en petit comité, entre les cinq membres permanents. Une initiative jugée peu transparente par les dix membres élus et qui n’a pas permis aux diplomates de se mettre d’accord.
Le débat s’est maintenant délocalisé au niveau des capitales directement. De nombreux membres du Conseil déplorent le manque de leadership et de responsabilité des deux pays protagonistes. Et si résolution il y a finalement, estiment-ils, elle arrivera de toute façon trop tard.
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