Les médias américains croient savoir que le président républicain s'apprête à annoncer la nomination de la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême, une semaine après le décès de la juge progressiste Ruth Bader Ginsburg. Sa confirmation au Sénat devrait être organisée au pas de course avant la présidentielle du 3 novembre.
Donald Trump a choisi la juge conservatrice Amy Coney Barrett pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême des États-Unis. C'est du moins ce que rapportent vendredi 25 septembre les grands médias américains, avançant des sources républicaines bien placées.
Le président américain doit annoncer officiellement samedi à 17 h (23 h en France) le nom de cette magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes. Elle doit succéder à la progressiste "RBG", icône féministe, décédée la semaine dernière des suites d'un cancer.
Cette nomination cruciale est déjà controversée, à moins de 40 jours de la présidentielle américaine du 3 novembre. Donald Trump a engagé au pas de course le processus pour pouvoir ancrer durablement la Cour suprême dans le conservatisme, ses juges étant nommés à vie.
Les démocrates vent debout
Les démocrates sont vent debout, arguant qu'il devrait attendre l'élection avant de de faire basculer dans le camp conservateur cette institution qui tranche, aux États-Unis, les principales questions de société, comme l'avortement ou le droit de porter des armes.
Si sa candidate est confirmée, comme attendu, par le Sénat à majorité républicaine, la Cour suprême ne comptera plus que trois juges progressistes sur ses neuf magistrats.
Interrogé sur ces informations, Donald Trump a répondu : "Je n'ai pas dit que c'était elle, mais elle est extraordinaire." Les cinq candidates qu'il disait envisager "sont toutes formidables", a-t-il ajouté devant les journalistes en descendant de l'avion présidentiel Air Force One vendredi soir. A-t-il pris sa décision ? "Dans ma tête, oui".
Opposée à l'avortement
Le choix d'Amy Coney Barrett, catholique pratiquante de 48 ans, mère de sept enfants et opposée par conviction personnelle à l'avortement, pourrait galvaniser l'électorat religieux conservateur sur lequel Donald Trump s'est largement appuyé pour se faire élire il y a quatre ans.
Mais les sources républicaines mentionnées dans les médias américains n'excluent pas la possibilité d'un "revirement de dernière minute" du président. "Il ne s'est pas, à ce que l'on sache, entretenu avec d'autres candidates", précise néanmoins le New York Times.
L'autre favorite, moins connue, était Barbara Lagoa. Née en Floride il y a 52 ans de parents ayant fui le régime communiste de Fidel Castro, elle aurait pu constituer pour Donald Trump un atout politique de poids dans cet État du Sud potentiellement décisif pour la présidentielle. Une "femme formidable" et "hispanique", avait souligné le républicain, qui a indiqué vendredi soir ne pas l'avoir rencontrée en personne.
Tensions politiques
La magistrate nommée samedi par le locataire de la Maison Blanche devra ensuite être confirmée par le Sénat, à la majorité simple. Malgré le tollé démocrate, la chambre haute devrait se prononcer avant la présidentielle du 3 novembre.
Signe des tensions politiques, c'est sous les huées de manifestants que Donald Trump était venu se recueillir jeudi devant la dépouille de Ruth Bader Ginsburg, exposée à l'entrée de la Cour suprême.
Une semaine tout juste après son décès, à 87 ans, "RBG" a reçu vendredi ses derniers hommages solennels au Capitole des États-Unis, en présence du candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden et de sa colistière, Kamala Harris.
Elle est la première femme à recevoir un tel hommage au siège du Congrès américain et la première personne de confession juive. Ruth Bader Ginsburg sera inhumée dans l'intimité la semaine prochaine au cimetière national d'Arlington, près de Washington.
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